- "Salut Manu, c'est Nico"
- "Ah ! salut Nicolas, comment vas-tu ?"
- "Bien, merci. Dis-donc, tu as été très bon à l'Assemblée, vraiment bon, si, si, j'ai A.D.O.R.E ton discours, le ton, la posture, le fond, vraiment excellent !"
- "Tu sais j'ai...heu...j'ai cité Jaurès, Clemenceau, Mendes, tu vois ce que je veux dire..."
- "Oui, je vois bien...sans compter le petit passage sur l'étranger naturalisé...oh la la ! Carlita et moi on a explosé de rire, on n'en pouvait plus !"
- "Tu ne dis rien sur mon costard ?" demande Valls, mi sérieux mi goguenard.
- "Je vais te dire...limite limite le coup du costard bleu, un peu gros quand même, vas-y mou, fais attention de ne pas en faire trop, même Raffarin m'a fait la remarque en rigolant, le con !"
- "Tu as raison, je vais porter du gris, tu n'as jamais porté de gris toi ?"
- "Heu...non, je ne crois pas"
- "Et t'en penses quoi, toi, du gris ?"
- "C'est pas mal le gris..." Nicolas ajoute "par contre tes chemises et tes cravates...à chier ! faut vraiment que tu fasses attention, tu donnes l'impression d'un boulanger qui s'endimanche, non, là ça va pas ! si non pour le reste c'était parfait"
- "Dis-moi, mon Nico, je suis emmerdé avec la dette, l'Union Européenne, l'immigration, l'insécurité, tout ça...à ma place tu t'y prendrais comment toi ?"
- "Ne te précipite surtout pas, il faut gagner un peu de temps. Attends encore 1 mois ou 2 et tu fais péter l'aéroport de Nantes, ça fera une bonne diversion, tu auras tous les écolos de ton côté, le Parti Socialiste hurlera à la trahison, Ayrault s'étranglera d'horreur mais tu t'en cogne, ce qui est important c'est de récupérer les écolos, en plus, cerise sur le gâteau, tu vas clouer le bec à Jean-Michel Apathie et à tous ces bâtards de juges...heu...merde, je veux dire ces bâtards de journalistes"
Valls prend un temps de réflexion, il réfléchit, soupèse le pour et le contre, les secondes passent, passent...
Nicolas le relance :
- "Allo, Manu ? T'es toujours là ?"
Les secondes s'égrènent, puis après un temps qui lui parut interminable, Valls semble enfin avoir fait le tour de la question et finit par lui répondre :
- "Ouais, ouais, je réfléchissais, c'est pas con ton idée"
- "Je veux, oui !"
- "Tellement bonne ton idée que, tiens, je le fais tout de suite, j'appelle le Gros maintenant"
- "Mais non, t'es con ou quoi, je te dis qu'il faut gagner un peu de temps ! c'est quand même incroyable ce tempérament d'espingouin ! faut se calmer, dans 2 mois, pas avant, merde !"
Valls continue de réfléchir.
- "Allo Manu ? T'es toujours là ?"
- "D'accord, je fais péter cette connerie d'aéroport début Juin"
- "Très bien début Juin, ça occupera tout le monde jusqu'aux vacances...trop fort !" commente Nico, presque admiratif, un rien envieux.
- "Nico, t'es vraiment sûr pour le gris ?"
- "Je vais y réfléchir, faut pas faire de connerie mais c'est pas mal le gris, je vais même te dire, plus j'y pense et plus le gris c'est bien, le gris c'est le 1-6 et le bleu c'est le 9-2, non ?"
Les deux amis sont pris d'un fou rire qui semble s'éterniser...
Sarkozy demande à Valls :
- "A propos, parait qu'il a recommencé un régime le Gros ?"
- "Oui, il suit la méthode Wait Thatcher !"
- "T'es trop con Manu, la méthode Wait Thatcher ! putain elle est bonne celle là !"
Plus sérieusement Valls interroge Sarkozy sur le chômage :
- "Je dis quoi sur le chômage ?"
- "Rien, pas un mot, tu fermes ta gueule, tu vas pas recommencer les conneries d'Ayrault et du Gros, ça vous a mené ou, le chômage, hein ? c'est vraiment un sujet de con, crois moi, faut éviter les choses qui fâchent, non"
Un "sujet de con", ils se marrent...
" Ok, bon, d'accord...allez, salut mon Nico, à bientôt"
- "Salut Manu et fais une bise au Gros"
C'est par un double éclat de rire que se termina la conversation entre les deux compères.