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Billet de blog 11 septembre 2023

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Shrinkflation ? Plutôt stinkflation !

L'inflation est une fantastique aubaine pour tous ceux qui savent en profiter : industriels de la grande distribution, surtout les multinationales cotées, intermédiaires financiers et politiciens au pouvoir. Arrêtons l'hypocrisie généralisée !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Vive la shrinkflation !

Pardon aux puristes pour l’utilisation d’un franglais qui prend racine chez nos amis économistes qui ne savent plus quoi inventer pour paraître plus compétents qu’ils ne le sont en vérité ; Dominique Seux, qui sévit sur les ondes de France-inter tous les matins, est la parfaite illustration du genre.

Shrinkflation : mot composé de l’anglais « to shrink » qui veut dire « rétrécir » et du français « inflation » que tous les Français connaissent bien maintenant pour y être confrontés tous les jours, quoi qu’ils fassent, il suffit de descendre dans la rue, à la ville comme aux champs, à pied, à vélo ou en voiture, certains en rampant.

En français on devrait plutôt employer le terme de « réduflation », mais ce néologisme semble contrarier les machos à gros biceps, les égocentriques ambitieux jamais rassasiés, les casanovas de comptoirs, les frotteurs du métro, les capitalistes hystériques et obsédés par leurs marges, les électeurs de Sarkozy et de Macron et, plus largement, tous les hommes qui pensent que la leur est plus grosse et plus grande que celle du voisin, il y en a beaucoup plus que vous ne le pensez. Ce qui les effraye dans « réduflation » c’est ce satané prépuce préfixe qui vient de « réduction ».

Être con et minable, ça passe encore, mais en avoir une petite, c’est tragique. Surtout si ça se sait, surtout si ça se voit !

On comprendra la métaphore, certes osée, entre la taille de leurs pénis et le volume de leurs profits ou dividendes.

Dans la grande distribution, la technique des industriels est simple : on diminue significativement le grammage et la quantité des produits vendus, solides, liquides ou en poudre et « en même temps » on augmente significativement les prix de ces produits « amaigris » au prétexte d’une inflation qui arrange tout le monde, y compris l’État qui se refait la cerise grâce à la TVA, il faut bien rembourser la dette, voyons !

Les marges sont colossales, les profits augmentent, les dividendes qui étaient déjà copieux promettent d’être extravagants, c’est l’effet « kiss cool », ça dégouline et ruisselle de partout.

Il faut savoir que sur une inflation des prix de 20 %, un bon tiers est destiné à améliorer les marges des industriels, l'Ukraine n'y est pour rien !

Le toujours très inspiré Michel-Edouard Leclerc (surtout devant les médias) déclare ce matin que « La moitié des hausses de prix sont suspectes » et ajoute malicieusement « Cela nous aiderait beaucoup d’avoir cette obligation de transparence », il demande une commission d'enquête !

Le gouvernement est coincé entre indignation feinte, complicité passive, voire objective et obligation de transparence vis à vis des Français, victimes de ces incroyables abus.

Mais attention !

Cette technique a été imaginée, mise au point et rodée par d’autres cerveaux qui n’ont pas eu besoin de l’I.A pour pondre cette merveilleuse martingale mortifère : les EHPAD et les crèches, par exemple, avec le succès qu’on connaît, ont été des précurseurs. Qui ont fait des heureux sur le plan boursier et financier et des morts, on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs.

ORPEA pour les vieux.

Concernant les bébés, il faut lire le bouquin de Bérengère Lepetit et Elsa Marnette, « Babyzness », je viens d’en terminer la lecture, c’est…c’est…hallucinant ! Âmes sensibles s’abstenir.

Toutes ces affaires sont parfaitement connues des salles de rédaction depuis des lustres, mais grâce à une poignée de journalistes, elles remontent à la surface. Avec un peu de retard, un peu ...quelle hypocrisie !

Le danger c’est l’emprise de Vincent Bolloré, de Bernard Arnault et d’autres sur la presse : dans pas très longtemps on n’entendra plus rien, sauf Hanouna et Pascal Praud ; Michel Sardou et Mireille Mathieu aussi, un drame n'arrivant jamais seul.

Mais attention !

Les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas en reste : le Covid a été une fantastique opportunité commerciale et financière pour ceux qui ont mis au point les premiers vaccins ! Ils ont imposé leur prix à tous les États du monde, à prendre ou à laisser.

Mais attention !

Dans cette bande de joyeux drilles, il y a aussi les valeurs pétrolières qui se gavent jusqu’aux yeux et dégagent de super super profits.

Résumons-nous, l’adage de ces gentils messieurs (96 % d'hommes dans les comités exécutifs et autres comités de directions des sociétés du CAC 40 ! ) est simple : en temps de crises sanitaires ou économiques et en temps de guerre, il s'agit de transformer les contraintes des pauvres en opportunités, les opportunités en marge, les marges en dividendes.

Youpi !

Le CAC 40 raffolent des crises.

Le capitalisme financier si cher à Macron ne connait pas les crises ni les guerres.

Plus tu es vieux et/ou pauvre et malade et plus tu vas en prendre plein la gueule.

Bruno Le Maire s’offusque, il s’indigne et dénonce le « cynisme » de ces profiteurs.

Mais attention !

Grâce à l’inflation et à l’augmentation du nombre d’entreprises collectrices (+ 524 000) les recettes de TVA ont fait un gigantesque bond en 2022 avec 272 812 milliards d’euros, c.-à-d. 30 milliards de plus en 2022 comparé à 2021. Les recettes de l’État ont représenté 171 milliards d’euros, soit une progression de 19,5 milliards sur la période.

Il est « indigné » le Bruno, mais il est très content le Bruno.

En langage technique, ça s’appelle du foutage de gueule caractérisé.

Le fiston Arnault signe un chèque de 10 millions pour les restaus du cœur : foutage de gueule aussi, sauf pour Pascal Praud, Pascal Perri et Dominique Seux.

De chaleureux remerciements à :

Total,

Pfizer,

Moderna,

Pepsico (les chips Lay's),

Mcdonalds,

Burger King,

Unilever (les glaces Magnum et Carte d'Or),

Nestlé (pour sa barre chocolatée Mars),

Findus,

ORPEA,

Europe1, France-Inter, LCI, BFM TV et CNews, bien sûr !

Les industriels et autres fournisseurs de la grande distribution,

Et tant d’autres …

Sans vous, le monde ne serait pas ce qu’il est devenu.

Sans vous, Sarkozy ne pourrait plus prospérer ni pérorer sur toutes les ondes.

Sans vous, Macron serait encore banquier ou vendeur de réfrigérateur dans l'Oural ou en Sibérie, là où on en a le moins besoin ...

Les bouffons politiques sont les marionnettes de cette caste qui ne connait qu'un seul verbe : spéculer.

Spéculer jusqu'à la mort, c'est la seule limite qu'ils connaissent.

La stinkflation : mot composé de l’anglais « to stink » qui veut dire « puer » et du français « inflation » que tous les Français connaissent bien maintenant pour y être confrontés tous les jours, quoi qu’ils fassent, il suffit de descendre dans la rue, à la ville comme aux champs, à pied, à vélo ou en voiture, certains, de plus en plus nombreux, en rampant.

L'odeur est insoutenable, comparable à celle d'un cadavre exposé à la canicule.

Pardon aux bébés et aux vieux qui sont à la fois isolés et tellement vulnérables.

À ces « catégories » aux deux extrémités de la pyramide des âges, j’ajoute les femmes qui savent, mieux que tous ces machos, à quoi s’en tenir à propos de la sacro-sainte taille de leur « cerveau ».

Un petit conseil amical à tous ces messieurs pour conclure : les gars, si vous avez un micro-pénis, faites-vous greffer des micros-doigts1 et foutez-nous la paix !

1 : Merci à Charb à qui j'ai emprunté cette citation en la déformant un peu, il me pardonnera. Après tout, j'ai donné vit à tes mots, mon pote ...

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