Il est très difficile, voire impossible d’empêcher les pigeons de déféquer sur une statue, ils se posent en général au sommet et déposent obstinément leurs fientes sur la tête et sur les épaules de celui qui pensait mériter quelque notoriété et l’amour d’un peuple reconnaissant.
C’est d’autant plus vexant quand la statue est érigée du vivant du statufié.
Encore plus humiliant quand cette statue est érigée à la demande du statufié comme c’est souvent le cas avec nos hommes politiques qui s’admirent avec la même obstination que les pigeons défèquent.
En vérité, c’est un triste destin que celui d’Emmanuel Macron, les fientes de pigeons s’accumulent au fil du temps, plus il réforme et plus il est recouvert d’une couche épaisse et nauséabonde de déjections qui ont tendance à se solidifier.
Telle une bougie incandescente, la fiente dégouline, les couches supérieures restent liquides un certain temps puis finissent par sécher et durcir : c'est toute la théorie du « ruissellement » qui trouve là sa meilleure et unique illustration.
Oui, le temps est clairement un facteur aggravant, avec, toutefois, un léger avantage : on ne le voit pas vieillir tant ses traits juvéniles, son visage d'adolescent studieux sont masqués par le travail minutieux et entêté de nos amis à plumes ; le sémillant jeune homme, propre sur lui, parfaite réincarnation du gendre idéal pour bourgeois frustrés, disparaît inexorablement sous l’assaut de trous de balle vengeurs.
La seule façon de lutter efficacement contre ce fléau volant est d’armer ceux qui le soutiennent, rien ne vaut en effet un bon fusil dans des mains expertes !
C’est ce qui explique que les chasseurs, les milliardaires et autres patrons du CAC 40 sont à ce point cajolés, soutenus, voire sponsorisés par Emmanuel Macron, ils sont tous, peu ou prou, chasseurs : il n’y a pas de petits gibiers, il n’y a pas de « vieux » gibiers, fussent-ils à la retraite ni de « séniors » dont on ne voudrait plus dès la 55e bougie soufflée ; il n’y a pas de sots métiers non plus, c’est le sens qu’il faut donner à « la valeur travail » telle qu’elle est vantée par ses amis, riches, puissants ou chasseurs avinés, en Renault berlingo ou en 4x4 Mercedes quand ce n’est pas en avion ou en yacht.
Le tir au pigeon a commencé en 2017 et devrait se terminer au printemps 2027. J’emploie le conditionnel, car il faut se souvenir que Macron, Dussopt et Borne étaient « socialistes », il convient donc de rester prudent, très prudent, non ?
Tout cela résume assez bien le concept clé du macronisme, le fameux « en même temps », savant mélange de mégalomanie, d'arrogance, de vanité et de fientes sur fond de réformes néolibérales.
Il faut s’organiser, se mobiliser, jeunes, moins jeunes : la période de reproduction des pigeons s'étale de fin janvier à fin septembre et dure 8 petits mois.
Les pigeonneaux deviennent adultes 5-6 mois après leur naissance, c’est très rapide, ils vont bientôt rejoindre les rangs de la contestation avec un transit intestinal des plus susceptibles, une chance !
Je rêve d’un été français où pigeonneaux, pigeons, jeunes et vieux, lycéens, étudiants, retraités, chômeurs et salariés iront tous ensemble soulager leurs intestins trop longtemps chahutés par une exécrable bouillie ultralibérale en ciblant prioritairement cette maudite statue.
Et qu’on ne me dise pas que les pigeons sont plus cons que les dauphins, s’il vous plaît, Audiard, ça va un moment, en plus on se ferait du mal, là !
Les pigeons sont beaucoup plus efficaces avec leurs trous de balle que bien des électeurs avec leurs bulletins de vote.
Merde alors !