Que voilà un mot que les sportifs de tout poil connaissent bien, la récupération : « Il faut que je récupère », « j’ai besoin de récupérer ».
Inutile d’expliquer qu’après un effort intense, le corps a besoin de se ressourcer pour renaître : on imagine mal un athlète de très haut niveau enchaîner trois, quatre, cinq ou six 100 mètres au maximum de ses capacités, avec un chrono de 9 s 58 (record du monde d’Usain Bolt établi le 16 août 2009 en finale des championnats du monde, à Berlin) à chaque course.
À l’autre bout du spectre de l’athlétisme, on imagine mal qu’un marathonien qui a parcouru les 42,195 mètres qui séparent le départ de l’arrivée en 2 h 0 min 35 s (record du monde de Kelvin Kiptum établi le 8 octobre 2023 lors du Marathon de Chicago, aux États-Unis) refasse le trajet en sens inverse immédiatement après cet exploit, à la même vitesse !
Il faut au moins 24 heures à ces athlètes, voire idéalement 48 heures pour reproduire un exploit que rien ne garantit.
Beaucoup plus pour les marathoniens et les triathloniens.
L’athlète s’allonge, se met à l’ombre, au calme, fait des étirements, souffle, respire, s’hydrate ; il se met à l’abri des regards indiscrets et s’enferme dans sa bulle afin que rien ni personne ne vienne troubler son temps de récupération.
Il n’y a pas d’exploit sans récupération, plus ou moins longue. La dimension mentale est prépondérante.
C’est fragile, un exploit, et tellement aléatoire !
Pour son plus grand malheur, la notion de récupération revêt une tout autre nature quand il s’agit de politique, c’est le propre des mots polysémiques, il faut faire avec…
Le Larousse nous aide : « Récupération : fait de reprendre à son profit un mouvement d’opinion, une action collective en les détournant de leur sens original. »
Ici, pas d’exploit, rien d’admirable, en fait.
La grossièreté le dispute à l’impudeur.
Le plaisir n’est pas partagé.
Il n’y a pas d’émotion.
Rien d’esthétique.
Une pointe d’onanisme, un zest de mégalomanie et un culot monstre, oui, monstre !
Et une arrogance qui frise la démence. Précoce en ce qui le concerne.
Alors que l’athlète est chaleureusement soutenu par le public dans un stade bouillonnant d’empathie, là, le personnage central est isolé, égocentrique, sans aucune honte, il tente de profiter de l’exploit des autres pour se mettre en lumière au beau milieu d’une arène qui n’est pas la sienne.
Les multiples tentatives soigneusement télévisées d’Emmanuel Macron pour reprendre à son profit ces jeux olympiques sont caractéristiques de ce personnage : sa fatuité et sa morgue n’ont décidément aucune limite.
On imagine mal qu'un homme politique aille aussi loin…
J’avoue avoir honte de le voir s’exhiber de la sorte.
« La solitude est une sorte de tare : elle a un subtil parfum de tristesse, quelque chose qui n'attire, ni n'intéresse personne et on en a un peu honte. » Charly Chaplin.