Les libéraux soutiennent depuis des lustres que l'autorégulation du marché sauve les marchés grâce à un mécanisme vertueux naturel du type néguentropie.
Le darwinisme économique n'est pas loin, les faucons Texans sont là, les vrais cons aussi d'ailleurs...ils appartiennent à la même famille de pensée, parlent la même langue avec des accents différents, les nuances m'échappent mais là n'est pas l'essentiel.
On notera leur récente et encore toute jeune discrétion, ils nous avaient habitué à plus d'arrogance, à plus de fierté, le verbe haut, le menton relevé et la mine convaincue, en un seul mot, le costard trois pièces tiré à quatre épingles.
Seulement voilà.
5000 milliards de $ ont été injectés par les états du monde entier, Chine comprise, pour endiguer la colossale hémorragie, l’auto-coagulation ne pouvait pas fonctionner à temps avec efficacité à une telle échelle.
Bien calculé, il faut le reconnaître.
To big to fail, to big to jail, les deux dimensions sont indissociables l'une de l'autre pour un esprit normalement constitué, impossible de les condamner ni de les incarcérer tous ensemble...
Le malade fut promptement sauvé, seuls les Texans s'en sont ouvertement plaint auprès d'Obama, fidèles à leur légende de "purs et durs" et de cons aussi...
Dès Janvier 2012 il était devenu impossible d'acheter une Bentley, une Ferrari ou une Porsche à Londres, les traders avaient touché leur prime de fin d'année, 9 mois d'attente, c'est véridique.
La convalescence a été relativement courte, à peine 24 mois, malgré l’extrême gravité de la situation, la pandémie avait pourtant déjà commencé à diffuser son virus partout dans le monde à une vitesse foudroyante ; c'est ce qui les sauva, le nombre !
To big to...on sait !
Et nous ? comment va-t-on ?
7 ans après on peut faire un bilan, il est temps de le faire, il est peut être déjà trop tard.
Il faut commencer par prendre notre tension et bien isoler la pression systolique de la pression diastolique : les pauvres d'un côté, les riches de l'autre afin de mesurer les écarts.
Je vous le dis tout de suite, nous sommes beaucoup plus malades que ce qu'on veut bien nous en dire.
- 82,4 % du patrimoine mondial (223 000 milliards $) est détenu par seulement 8,1 % de la population.
- 1 % des plus fortunés contrôleraient pas moins de 46 % du total.
- 69,3 % de la population mondiale disposent de seulement 3,3 % de l’ensemble.
- Les ultra-fortunés représentent une petite frange de 0,6 % de la population qui détient plus de 39 % du patrimoine mondial.
- 50 % des individus les moins fortunés détiennent à peine 1 % du patrimoine mondial.
Rendez-vous sur le site de l'Observatoire des inégalités http://www.inegalites.fr/ vous disposerez de tous ces chiffres et de bien d'autres encore.
On peut résumer la situation : depuis la crise des subprimes, les riches sont de plus en plus nombreux et de plus en plus riches ; à l'inverse, les pauvres sont de plus en plus nombreux et de plus en plus pauvres.
Deuxième constat : les classes moyennes, pierre angulaire de la société de consommation, est la plus touchée, ses ressources fondent comme un glaçon dans un micro onde, pas le mien, un qui fonctionne bien !
Ces écarts, mesurés en 2012, continuent de s'accen-tuer, le fossé se creuse de plus en plus, l'austérité aggrave la situation ici, en Grèce, en Espagne...
Enfin, contrairement à une idée reçue, la France est le 3e pays au monde en nombre de milliardaires, loin devant l'Allemagne, loin devant l'Angleterre ce que ne reflète pas sa compétitivité économique ou les discours qu'on nous a habitué à entendre sur le sujet, de gauche comme de droite.
L'autorégulation du marché fonctionne à fond, cela ne fait plus aucun doute maintenant : les classes les moins favorisées sont torpillées par les délires des grands manitous de la finance soutenus par les Etats, les impôts des "pauvres" volent au secours des riches ! on vient d'inventer le "libéralisme d'Etat".
Avant, j'avais des doutes alors que là...
Le mythe décisif est bien tombé !
Raide mort !