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Billet de blog 15 juin 2017

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La connerie à ce point-là, moi, j’dis qu’ça d’vient gênant.

Ils racontent les mêmes conneries avec le même aplomb, leurs arguments sont identiques à la virgule près, c’est peut-être une question de génération ou d’éducation, ils sortent souvent des mêmes « grandes écoles ». Un art, seuls les meilleurs arrivent au sommet de l’Etat et de l’administration...l'immoralité est immortelle !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Rien ne ressemble plus à un con qu’un autre con.

Surtout s’ils exercent la même profession dans le même pays au même moment.

Ils racontent les mêmes conneries avec le même aplomb, leurs arguments sont identiques à la virgule près, c’est peut-être une question de génération ou d’éducation, ils sortent souvent des mêmes « grandes écoles », institutions dans lesquelles on leur apprend à mentir avec conviction, Lee Strasberg aurait rêvé d’un rapprochement entre son école, l’Actors Studio, et Sciences-Po ou l’ENA.

Un art, seuls les meilleurs arrivent au sommet de l’Etat et de l’administration.

Une question de formation, de génération avec une sélection/hiérarchisation extrêmement sévère qui détermine le niveau de « responsabilité » comme on dit dans les milieux autorisés (?) car plus leurs responsabilités sont importantes et voyantes, c'est-à-dire exposées, et plus la connerie enfle, gonfle et s’énormise au point d’atteindre des sommets.

Cela se joue très tôt, dès l'âge de 15 ou 16 ans on connaît ceux qui peuvent prétendre aux plus hautes responsabilités, Emmanuel Macron était extrêmement précoce nous dit-on, on veut bien le croire.

Les records pleuvent…

Le pouvoir rend con, ça se confirme tous les jours surtout en période électorale. Ou juste après. Oui, surtout après, après avoir oublié les promesses qu'on ne sait pas tenir.

Le tout dans de beaux costards avec des chaussures parfaitement bien cirées aux pieds et une Cartier au poignet car le con doit briller de mille feux, l’accès aux micros en dépend, un véritable enjeu en termes de crédibilité.

On les reconnaît, ils portent le même uniforme.

Un clochard, ou un chômeur, n’a rien à raconter, aucun secret à révéler, ils n’intéressent personne. Tant qu’ils dorment…

Plus le journaliste essaye de piéger le con et d’identifier les mensonges et plus la vérité fuit, la publicité faite autour de ce jeu de cache-cache rassure le bon peuple qui se dit « qu’il y a une justice, tout de même », et garantit une audience maximum aux auteurs des deux bords, de rebondissements en révélations, de scoops en fausses exclusivités - le « feuilletonnage » - les calculateurs de Médiamétrie tournent à fond pour mieux valoriser la chaîne ou le média qui aura la primeur de l’info.

Les cons ne connaissent pas de limites, en ce sens il n’y a pas et il n’y aura jamais de « mur des cons » réellement efficaces, les palissades ne seront jamais assez hautes pour les empêcher de se livrer à leur sport favori, rien ne leur résiste, aucun obstacle n’est vraiment infranchissable.

C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont une confiance inébranlable en eux.

Incorruptibles (sur le papier) mais pas inébranlables (dans les faits).

On finit par se demander si les lois naturelles – la gravité, par exemple, au sens physique comme au sens moral – servent à quelque chose, les cons s’affranchissent de tout, ils n’appartiennent pas au même monde que nous.

Pour eux nous sommes tous et toutes des chômeurs ou des clochards en puissance.

Le pire c’est qu’ils ont raison…

François Fillon hier, François Bayrou aujourd’hui, Ferrand, de Sarnez, Le P : même cause, mêmes effets, même traitement médiatique, mêmes arguments, même défense.

Ils peuvent même se permettre de donner des leçons de morale aux uns ou aux autres, Bayrou à Fillon, de Sarnez à Guéant et à Sarkozy, pour Balkany c’est plus délicat, il faut rester crédible.

L’amnésie commence là où l’autocritique capitule.

L'immoralité est immortelle.

Le ridicule n'a jamais tué personne, adage rassurant voire salutaire pour nos hommes et nos femmes politiques.

La connerie n’épargne personne.

C’est elle qui nous gouverne.

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