Certains plats sont plus indigestes que d’autres.
Rien qu’à entendre leur description, ou leur recette, la plupart des touristes préfèrent fuir, loin, très loin, avec la nausée au bord des lèvres avant même d’y goûter. Chaque pays a ses spécialités.
Nous en avons sélectionné trois.
Le Haggis – Écosse
Plat emblématique écossais datant du XVe siècle, le haggis est une préparation à base d’abats de mouton – cœur, foie, poumons – hachés menu, mélangés à de l’avoine, des oignons et des épices, puis cuits et surtout servis dans l’estomac, c.-à-d. la panse de l’animal qu’on aura préalablement nettoyé de ses impuretés.
Pour affronter cette expérience culinaire, mieux vaut s’armer de whisky, plusieurs verres sont conseillés pour les plus téméraires.
Pauvres touristes !
Le Casu marzu – Sardaigne
Ici, il faut avoir le cœur bien accroché. Ce fromage sarde est unanimement considéré comme le plus dangereux au monde.
Sa spécificité ? Il est infesté de larves de mouches.
Le fromage est exposé à l’air libre, permettant aux mouches de pondre paisiblement leurs œufs. Les larves digèrent ensuite le fromage, rendant sa texture particulièrement crémeuse et onctueuse, disent les survivants. Mais attention : il doit impérativement être consommé avec les larves vivantes. Si elles sont mortes, le fromage va à la poubelle. Symbole de bravoure, le casu marzu est une expérience gustative qui laisse peu de monde indifférent.
Pauvres touristes !
La Bayrou – Pau
La Bayrou, purée béarnaise par excellence, est une curiosité locale tout aussi déconcertante et passablement indigeste, surtout pour les naïfs atteints par la faurite aiguë, une maladie sociale-démocrate urticante.
Préparée à partir de farces hachées, centri-fugée à basse température, elle contient des patates mortes aux noms évocateurs : de la lecanuette, de la giscardonne, de la léotardine, des borloottes fanées, des raffarinnettes gonflées et quelques morinnettes militairistes. Mais attention, pas d’épices ! Un soupçon de gingembre râpé suffit à raffermir les patates mortes et à assouplir les articulations des borloottes fatiguées, les raideurs, en effet, ont tendance à déplacer, l’âge aidant.
Pour personnaliser cette recette, fade par nature, on peut y ajouter une sauce ou une mayonnaise, à condition de savoir faire monter les œufs. Cela permet à la purée de gagner en volume et en goût, tout ce qu’elle n’a pas.
À l’instar du haggis, elle est cuisinée dans une panse d’âne — le fameux « Macron caramélisé », un âne bâté — cette purée roborative se déguste en toute saison, mais elle est particulièrement recommandée en période de minorité parlementaire. On dit même qu’Olivier Faure en est un grand amateur.
Pauvres touristes !
Pauvres socialistes !
Pauvres Français !
Qu’il nous soit permis d’adresser un message personnel d’espoir à Olivier Faure, qui vient de se taper une indigestion de purée béarnaise, indisposant tout le PS maintenant atteint de gastro-entérite.
Cher Olivier, comme le disait un ami qui n’est malheureusement plus de ce monde, « Mieux vaut être dévoré par les remords dans la forêt de Forbach qu’être dévoré par les morbaques dans la forêt de Francfort », l’auteur avait écrit « morbacs », il me pardonnera, les puristes aussi.
Les connaisseurs auront reconnu l’irremplaçable Pierre Desproges.
Avec la Bayrou, il nous aurait régalés, mais voilà, il n’est plus là…
On a Macron, Barnier, Retailleau, Valls.
Purée de nous autres !