Europe 1 recevait, hier, Cécile Duflot dans le cadre de l'émission hebdomadaire du dimanche matin "Le grand rendez-vous" animée par Jean-Pierre Elkabbach aidé, ce dimanche 15 mars, par Michael Darmon et Arnaud Leparmentier.
Inutile de présenter ici l'ancienne ministre du logement, l'une des figures de l'écologie française, on aime ou on n'aime pas, on est d'accord, ou pas, avec ses positions, "pour" ou "contre", elle agace, elle dérange, elle est parfois, souvent, difficile à "lire", autant être clair, je ne suis pas fan.
Dernière caractéristique de Cécile Duflot, c'est une femme.
Pour toutes ces raisons elle mérite un minimum de respect, elle a le droit a être médiatiquement traitée comme n'importe quel autre acteur politique.
Aussi loin que je puisse remonter dans ma mémoire d'homme engagé, de militant et de citoyen (j'ai 61 ans) je n'ai jamais entendu une interview aussi scandaleusement agressive, aussi partiale, à ce point discourtoise et, au final, parfaitement malhonnête.
Jamais !
Un scandal Elkabbach ! un de plus, me direz-vous, mais celui-là est probablement le plus grossier d'une très longue série qu'il m'ait été donné d'entendre.
Accablée de questions qui se chevauchaient les unes sur les autres sans attendre sa réponse, sans entendre ses arguments, Cécile Duflot n'a pas pu développer correctement, sereinement, une seule de ses positions, pas une fois !
A tel point que l'émission est vite devenue parfaitement inaudible, Darmon surencherissant sur Leparmentier qui reformulait une question d'Elkabbach...
Intérruptions, accusations, interpéllations, les 3 journalistes en mission lui ont systématiquement coupé la parole 5 à 10 secondes à peine après avoir posé une question.
Ils se sont relayés pour mieux la destabiliser, une vraie honte.
Accusée de mentir, prophétisant la mort de l'écologie, Elkabbach a fini par ponctuer une de ses "questions" par un moqueur "alors le général Duflot pense pouvoir imposer son point de vue à tout le monde...", il en riait !
Suite à une page publicitaire, après une intérruption de deux minutes, se rendant probablement compte du caractère partial et outrancier de l'interview, Elkabbach a répété, à trois reprises, que ses questions étaient "directes, aussi directes que sont vos réponses"...comme pour s'excuser, le mal était fait...
Cécile Duflot n'a jamais perdu son sang froid, elle a pointé du doigt l'agressivité dont elle était victime, une fois, deux fois, puis l'émission est arrivée à son terme.
Dans la honte, dans la confusion.
Je me suis repassé la bande pour être certain de ce que j'avance, je vous recommande de faire pareil, de vous faire votre propre opinion mais une question se pose, évidemment.
Ce manque de respect, cette extrême agressivité, ce "pilonage" systématique ont pour origine une mysoginie viscérale qui dépasse l'enjeu écologique et le débat politique.
Et la connerie qui l'accompagne, son plus fidèle lieutenant.