Étant moi-même un chasseur militant, compulsif, voire obsessionnel de la (vraie) connerie envahissante, il devenait évident que j’allais, un jour, croiser la route du Garde des Sceaux passé maître dans l’art de la fauconnerie. Et de la vraie !
Dupond-Moretti est un chasseur impénitent qui élève plein de faux-cons pour traquer un gibier mal connu, le magistrat, une sorte d'oiseau de mauvaise augure, avec une spécialité qu’il partage avec ses anciens confrères – dont Thierry Herzog, son « pote », avocat et ami historique de Nicolas Sarkozy – : le juge d’instruction à plumes blanches et bec acéré.
La mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « association de malfaiteurs » dans le cadre du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 ne va pas arranger les choses, les relations amicales entre Herzog et Dupond-Moretti d'un côté, et entre Macron et Sarkozy de l'autre risquent d'en pâtir, d'autant plus qu'on commence à parler d'enrichissement personnel, les juges sont pointés du gros doigt du Garde des Sceaux, on comprend mieux pourquoi.
Ah, ces juges ! Ah, ce Parquet national financier !!
Tout est assez bien synchronisé, quand on y regarde de plus près...
Dupond-Moretti est un sanguin qui a du mal à contrôler ses pulsions, il lui arrive de poursuivre les gibiers jusqu'à l'intérieur des maisons où ils viennent se réfugier, n’hésitant pas à pointer l’animal et le tirer à vue, y compris sur le Parquet. Une sorte de droit de poursuite qu’on retrouve dans la vènerie, la chasse à courre qu’affectionne tout particulièrement la macronerie, les faux et les vrais cons chassent en meute, c’est bien connu.
Il parait d'ailleurs qu'il y a de vraies connes aussi si on doit en croire Marlène Schiappa qui le tiendrait de la sémillante Sibeth Ndiaye, elles savent de quoi elles parlent, croyons-les sur paroles, en effet rien ne vaut un témoignage personnel, la preuve par l'exemple.
Mais, à force de collectionner les faux-cons, on court le risque d’en avoir de vrais qui ont vite fait de se reproduire entre eux, spontanément et massivement, un peu comme les mauvaises herbes, beaucoup plus résistantes que le gazon, par exemple, mais moins que la petite caille chantante qu’on trouve au Canada, dit-on, et dont on ne peut plus se passer, tel un boulet collé aux basques de Tartarin. De Taras-Con, bien sûr, un village français.
Après 30 ans de fauconnerie, Éric Dupond-Moretti se retrouve à la tête d’un cheptel de vrais cons qu’il n’arrive plus à maîtriser, il est dépassé par le nombre, il s’est laissé envahir par la connerie, c’est ce qui nous rapproche et nous différencie « en même temps », je parle d’envahissement, de rien d’autre.
Dans la préface d’Un Chasseur en campagne – livre écrit par le président de la Fédération nationale des chasseurs, un intellectuel écologiste progressiste alcoolisé de droite – Eric Dupond-Moretti affiche sa haine des juges qui ne pensent pas comme lui, qui ne chassent pas le même gibier « Quand sur un arrêt de mon setter irlandais je tue un perdreau, je n’ai pas honte ; et quand je me délecte de la chair de l’oiseau accompagnée de choux, je n’ai pas honte », le « perdreau » pour « juge », il faut savoir lire entre les lignes, « choux » pour honoraires.
En cet automne 2020, malgré une corpulence imposante et quelques raideurs arthrosiques invalidantes, EDM se passionne pour la levrette (femelle du lévrier) et son cousin le Levrault qu’il prénomme affectivement, pour la circonstance, Édouard, juge d’instruction gênant contre lequel il a ferraillé du temps ou le juge Levrault se gavait de mauvaises herbes monégasques, d’origines russes dit-on. Le juge a été déporté, à Nice. Ou en Sibérie, peu importe, le mot important c’est déportation.
On notera que le taux de cholestérol et l’embonpoint d’Éric Dupond-Moretti résultent d’une con-sommation excessive de confits d’intérêts, un plat extrêmement roboratif et tout aussi toxique que le confit de connards, très apprécié en macronerie.
La France a de la chance d’avoir pour Garde des Sceaux un ancien avocat, en s’inspirant de ce modèle on rêve d’avoir un jour un vrai bon gros terroriste-gilet jaune-dealer-jeune et mélenchoniste à la tête du ministère de l’Intérieur, un pédophile à la Jeunesse et aux sports, un curé reconverti pourquoi pas, et un escroc spécialiste d’évasions fiscales aux Finances et au Budget.
Question d’efficacité, on est macroniste, donc pragmatique, ou on n'est rien.
Une dernière précision, le cri du faucon : il huit, du verbe huire ; le vrai con, quant à lui, nuit gravement à la santé du peuple.
Éric Dupond-Moretti nuit.
Un con-testable !
Un vrai Garde des Sots.