Les arnaques au faux Brad Pitt se multiplient aux quatre coins du globe.
La France, naturellement, est une cible de choix pour les fameux « brouteurs », ces spécialistes de l’arnaque en ligne venus, souvent, d’Afrique de l’Ouest.
Récemment, une Française de 52 ans a été victime de ces escrocs, se faisant « alléger » d’environ 820 000 euros. Une paille ! Comme si cela ne suffisait pas, elle a ensuite été la cible de moqueries et de discours haineux sur les réseaux sociaux. Double peine.
Mais depuis le 10 juin dernier, date où Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale après le fiasco des élections européennes, un étrange phénomène a vu le jour : l’arnaque au faux Macron.
Le ministère de l’Intérieur et la DGSI, visiblement crispés, refusent de divulguer le moindre détail sur cette fraude d’un genre nouveau. Selon les experts du renseignement, ce serait une affaire d’État top secrète, relevant de la sécurité nationale.
D’après nos informations, la piste « Poutine » aurait été écartée. En effet, le FSB (les services secrets russes) aurait envoyé un message crypté à leurs homologues français ainsi rédigé :
« La Russie ne peut pas être sérieusement suspectée dans cette affaire qui est, selon nous, purement franco-française. Nous n’imaginons pas un instant qu’un Français aurait l’idée saugrenue de se faire passer pour votre président de la République, dont l’impopularité est directement proportionnelle à son niveau d’incompétence, c.-à-d. colossale », colossale écrit en français dans le texte, une délicate attention !
Le propos, certes brutal et peu nuancé, a le mérite de sembler logique : qui, franchement, aurait envie de se faire passer pour Emmanuel Macron ?
Dans ce contexte effectivement typiquement « franco-français », nous avons analysé les arguments avancés par ces brouteurs d’un nouveau genre : comment s’y prennent-ils pour convaincre ? Quelle est leur accroche ?
Voici, en exclusivité, les principaux arguments extraits de messages interceptés sur WhatsApp, Signal ou Telegram :
- Je suis un type bien.
- Je peux mieux faire.
- Je suis toujours sincère, toujours.
- Je tiens toujours mes promesses, toujours.
- J’ai merdé, je le reconnais.
- Avant, j'étais un peu prétentieux, aujourd'hui je suis parfait !
- J’aime les Français.
- Je ne déteste pas les pauvres, les retraités et les chômeurs.
- J’en ai marre de Brigitte.
- Mon ennemi, c’est la finance !
- Nicolas Sarkozy est une crapule.
Et voici les demandes qui suivent ce plaidoyer, lequel devrait – à tout le moins – éveiller un soupçon de perplexité :
- J’ai besoin d’un pognon de dingue pour payer mes douze psychanalystes : 750 000 euros.
- Je vais délocaliser le Palais de l’Élysée à Guéret, en Bretagne (pas loin de la Côte d’Azur, au Cap Nègre), budget total incluant déménagement, création d'une piscine hors sol, rénovation de la cuisine et des dépendances : 1 540 000 euros.
- Je dois acheter deux vélos électriques pour Brigitte et moi : 420 000 euros.
Le brouteur conclut par ce vibrant appel : « Merci à toi de m’aider. Ces 2 710 000 euros dont j’ai besoin pour renaître de mes cendres seront bien employés. Je te ferai venir à Guéret dès que mon divorce avec Brigitte sera prononcé, tu reprendras sa bicyclette électrique. Je tiens toujours mes promesses. Je suis en même temps toi et moi, moi et toi, je suis nous, tu es moi, tu es nous, nous sommes nous. »
Signé : Emmanuel Macron II, ton Raymond.
Cette signature nous a immédiatement interpellées. On se souvient, en effet, de Carla Bruni-Sarkozy qui, dans une célèbre chanson de 2022, appelait Nicolas Sarkozy « Mon Raymond ».
De là à imaginer que ce brouteur maladroit qui se fait passer pour Macron serait en réalité Nicolas Sarkozy lui-même, il n’y a qu’un pas.
Interrogé par nos soins sur cette affaire, Claude Guéant, qui connaît bien le milieu des brouteurs, a répondu, laconique et un brin abattu « Que dire... ? ».
Il est grandement temps de s'interroger sur ces brouteurs qui nous gouvernent !