C'est à l'âge de 18 ans que Mitterrand commence son parcours politique : il pilote la petite voiture bleue, il a la priorité !
Il adhère aux Volontaires nationaux une organisation d’extrême droite réservée aux jeunes français désireux d'exprimer leur fièvre patriotique, antichambre des Croix-de-feu du sémillant colonel François de La Rocque.
Il participe ensuite aux manifestations de l'Action Française contre ces médecins étrangers qui exercent leur métier sur le territoire national, on dénonce "l'invasion métèque", on revendique haut et fort "la France aux Français".
Sur sa lancée Mitterrand croise la route de la Cagoule d'Eugène Deloncle, l'occasion pour lui de se faire des amis puissants, riches et influents qui ne le quitteront plus jamais : Eugène Schueller le fondateur de l'Oréal, de Bénouville, André Bettencourt, sa garde rapprochée.
Moins de dix ans plus tard la seconde guerre mondiale lui donne l'occasion d'utiliser ses qualités et son expérience : en mai 1942 il prend la tête du Commissariat général aux prisonniers de guerres et rapatriés et aux familles de prisonniers de guerre, il vient de s'évader des geôles allemandes avec son ami Roger Patrice Pelat, il sait donc de quoi il parle mais les mauvaises langues affirment que c'est Vichy qui a réussit à obtenir sa libération.
Ce Vichy du Maréchal que Mitterrand qualifie de "magnifique" malgré quelques timides réserves.
Vient ensuite son amitié indéfectible avec René Bousquet...pas n'importe qui ce Monsieur René, il fut le maître d'oeuvre de la rafle des Juifs au Vél' D'Hiv pour les nazis, un homme dont l'antisémitisme n'est pas contestable "Vous constatez là l'influence puissante et nocive du lobby juif en France » affirme-t-il, la bave aux lèvres.
Immonde !
Après un parcours tout en zig zag, après le congres d'Epinay Mitterrand prend la tête d'une gauche refondée sur les cendres de la SFIO et du PSU de Rocard.
L'illusion est parfaite, François Mitterrand sera élu Président de la République en Mai 1981 après 23 ans de droite.
Le raccourci est osé, j'en conviens, Mitterrand a gagné ses galons d'opposant en affrontant le Général, en réussissant à le mettre en ballottage, en dénonçant "le coup d'état permanent", c'est vrai.
Mais attention, de Gaulle a toujours eu des opposants de droite, l'Algérie, la décolonisation...n'oublions pas cette "Algérie Française" si chère au cœur du Mitterrand alors Garde des Sceaux après avoir été ministre de l'intérieur de Guy Mollet, nous sommes déjà en 1956.
On le voit bien Mitterrand est de droite même quand il est de gauche.
Quand il est à gauche il reste à droite.
A la tête du PS à partir de 1971 il n'aura de cesse d'agenouiller le PC jusqu'à l'humiliation ; il était encore et toujours de droite du temps des barricades d'Alger, il l'est resté toute sa vie, ses descendants politiques ont eu beau jeu de réclamer un "devoir d'inventaire", cet homme bizarre, cet "arsouille" disait de lui le Général depuis Londres, n'avait vraiment rien d'un homme de gauche.
Badinter et Jospin, plus tard Attali, Rocard depuis le début, et bien d'autres encore ont été obligés d'en convenir, cet homme là, tellement croyant à l'approche de sa mort, avait un passé "trouble" disaient-il dans une belle unanimité, la déception sincère.
Trouble ? non, d'extrême droite oui, culturellement, génétiquement et familialement.
Simplement de droite.
Le côté "trouble" qu'ils lui reconnaissent bien tardivement, les plumes dans le bec, provient d'un phototropisme récurrent entre la droite et l'extrême droite, on le voit encore aujourd'hui dans nos provinces, l'UMP et le FN commence une danse de Saint Guy qui fait partie de leur démarche politique.
Mitterrand a réussit le tour de force d'appliquer cette logique là à une bonne partie de la gauche "démocrate et républicaine", véritable Maître des Illusions.
Il nous a berné.
Pauvre Jospin ! pauvre Rocard ! ils furent tentés, eux aussi, bien avant Valls et Hollande, par un modèle social-démocrate à l'allemande, le libéralisme commençait à pointer le bout de son nez sans le dire, sans l'avouer.
Les Allemands avaient fait preuve de plus de transparence en 1959 au congrès de Bad-Godesberg en abandonnant définitivement toute référence au marxisme, au moins ils perdaient en "vision" ce qu'ils gagnaient en clarté, ils savaient à qui ils avaient à faire...
Notre avenir a un nom et un prénom Gerhard Schröeder...
Vous connaissez la suite, moi aussi.
Nous sommes bien en 2014, 33 ans après Mitterrand, 33 ans...jugez-en par vous même :
Dominique Strauss-Kahn, François Hollande, Valls, Royal, toute cette clique d'énarques, tous d'anciens élèves de Sciences-Po ; ceux qui n'en sortent pas s’appellent Cahuzac, Guérini...
J'allais oublier Aquilino Morelle, un p'tit jeune de 52 ans, bien propre sur lui et tout et tout... il appartient aux deux mamelles, Sciences-Po, ENA et médecin...IGAS + labos = la tête aux gogos que nous sommes.
Voilà.
Prenons un peu de recul.
Souvenons-nous de ces 33 dernières années.
Posons-nous quelques questions.
Celle-là en particulier :
Qu'avons nous fait collectivement pour en arriver là ?
Je vous pose la question parce que moi je sais ce que j'ai fait : j'ai milité au PS à partir de 1975, au moment de la Révolution des œillets au Portugal, j'ai voté Mitterrand.
Si, si, je vous jure que c'est vrai !
Ce soir je vais boire une bonne tequila !
Deux ou trois, peut être plus...