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Billet de blog 18 juin 2024

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I shot me down

Emmanuel Macron s'est suicidé. Il a préféré l’anglais au français pour être certain d’être bien compris par la sphère financière internationale qui a été très sensible à cette délicate attention comme en attestent les secousses boursières qui ont immédiatement suivi.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

I shot me down que l’on peut traduire par « je me suis abattu » ou encore « je me suis tué » est l’expression utilisée par Emmanuel Macron ce fameux dimanche soir 9 juin 2024 à 21 h 10, une minute après avoir dissous l’Assemblée nationale.

Il a préféré l’anglais au français pour être certain d’être bien compris par la sphère financière internationale qui a été très sensible à cette délicate attention comme en attestent les secousses boursières qui ont immédiatement suivi.

Là où d’autres se tirent une balle dans le pied, tel Chirac en 1997, Emmanuel Macron a préféré viser sa tête.

La balle n’en finit plus de ricocher sur ses députés, sur ses ministres, sur son camp, Brigitte sera épargnée, du moins on l’espère.

On comptera les cadavres le 30 juin et le 7 juillet, l’effet de blast est déjà très prometteur.

La planète entière, dans une belle unanimité, s'interroge sur les motivations de Macron, une « pure folie » disent-ils.

Par un de ces tours de passe-passe dont les classes politiques et médiatiques, parfaitement synchronisées, savamment orchestrées, ont le secret, le coup de grisou est prioritairement attribué au NFP et très secondairement au RN !

En cause, leurs programmes économiques qui ruineraient la France, en particulier celui du NFP.

La gauche fait peur, beaucoup moins l’extrême droite : c’est tout à fait logique dans la mesure où l’extrême droite gouverne depuis déjà plusieurs années par personnes interposées.

Près de 150 milliards d’euros par an depuis 2017 (157 l'année dernière) versés aux entreprises, premier poste budgétaire de l’État français.

Si on ajoute à ces chiffres qui donnent le vertige les dividendes versés aux CAC 40 sur la même période auxquels doivent s’ajouter également les rachats d’actions dont le but est d’augmenter la valeur nominale des actions, on arrive à plus de 250 milliards par an, en moyenne.

De quoi financer 5, 6 ou 7 fois le programme du NFP sur la durée d'une législature !

Dans ce contexte, entendre parler de potentielle crise financière à cause d’une gauche dispendieuse a de quoi surprendre ; d’autant plus quand on mesure les performances tout à fait exceptionnelles de Macron en termes de gestion de la dette française, il bat tous les records d’endettement : 3 101,2 milliards d’euros !

Le Premier ministre Grec, Kyriákos Mitsotákis, et Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres italien, entre deux fous rires, lui jettent des cacahuètes dès qu'il pointe le bout de ses chaussures à Strasbourg : ils s'y connaissent en matière d'endettement, mais là… ils ont trouvé leur maître ! 

En résumé, Macron a créé le chaos, c’est la faute du NFP.

Il a ruiné la France, c’est la faute du NFP.

Il a fragilisé l’Europe, c’est la faute du NFP.

Le RN n’est plus antisémite, ni islamophobe, ni raciste, ni xénophobe, il est même un peu « mou » d'après Darmanin, c’est grâce au NFP ; grâce à Mélenchon, grâce aussi à Poutou, car Poutou dispose d’un pouvoir d'influence et d’un rayonnement national et international qu’on a trop tendance à sous-estimer, parce que l'homme a du charisme à revendre. Certains affirment que Poutou ferait trembler Standard & Poor's (S&P).

Ce qui est tout à fait remarquable ici, c’est de constater que le NFP a une telle capacité de nuisance que sans exercer la moindre responsabilité depuis plus de 7 ans, son ombre, encore un peu floue, pas assez prononcée à mon goût, suffit à faire pire que la gestion Macron depuis mai 2017 !

Imaginons le drame français si, par malheur, le NFP obtenait une majorité, même relative, le 7 juillet…

Quelle déception de constater que le RN serait confronté, une fois de plus, au plafond de verre.

En synthèse : quitte à tout perdre, autant que le RN gagne, c’est le leitmotiv de la macronie et des médias.

Pour que la France s’en sorte, il faut éradiquer la gauche, coûte que coûte.

La seule alternative politique envisageable par Macron, les médias et la sphère financière, c'est entre la droite et l'extrême droite, fuck the republican front qu'il est inutile de traduire, start-up nation oblige.

Est-ce vraiment nouveau ?

Pas complètement, mais un constat s’impose : la bollorisation des esprits ne craint plus le ridicule, elle en vit, c'est son carburant !

C’est l’expression la plus institutionnalisée et la plus aboutie de la connerie envahissante.

Le suicide, cette mystérieuse voie de fait sur l'inconnu

Les Misérables, Victor Hugo.

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