On peut déclarer que sa probité est "entière", "pleine" voire "pleine et entière" pour mieux enfoncer le clou et consolider une image fragilisée par une succession d'affaires mettant en cause sa rectitude morale, le respect scrupuleux des règles et des lois.
On peut agir avec une "grande probité", avec une "probité certaine" ou encore avec une "incontestable probité", le mode dégradé souligne le caractère subjectif et relatif d'une notion assez vague, il est vrai, la fluctuation vient de la dimension exclusivement humaine de l'adjectif, trop humaine diront certains, effectivement on n'attend pas d'un serpent - ou d'un éléphant, peu importe - qu'il nous donne des gages de sa probité.
L'exemple du serpent n'est peut être pas le plus approprié nous objecterait un Sarkozy, jamais à court d'arguments, ce candidat qui déclare "je suis Français, je suis chrétien" sait mieux que tout le monde que le serpent est synonyme du mal dans la Bible, une profession de foi politique mais pas très laïque, pas très "catholique" pour le sens commun, très commun.
Quant à l'éléphant il était socialiste au sciècle dernier, pas bon l'éléphant !
Ni la taupe qui renseigne sournoisement, un peu comme Bernard Squarcini, l'ancien directeur de feu la DCRI, dont Sarkozy appréciait tant les confidences !
Encore moins l'ariaignée qui tisse sa toile...pour mieux piéger ses adversaires, ses proies, ses juges ou les journalistes...
Pas facile facile d'intérroger Sarkozy, Léa.
Va pour l'escargot, un animal incontestable et consensuel par ces temps qui courent, en plus l'escargot est au moins aussi symbolique que le serpent, le mouton aussi, c'est vrai, je parle, en particulier, du mouton de panurge, celui qui est assez régulièrement sondé, je ne parle pas du mouton sacrifié le jour de l'Aïd, l'islamophobie ambiante me donne la nausée, je préfère retenir l'escargot, c'est mon choix.
Revenons au sujet qui nous occupe, le must en matière de probité est résumé par l'expression "faire preuve de probité".
Si Sarkozy pouvait donner des preuves de sa probité il en donnerait, j'en suis absolument certain : par quel processus mystérieux pourrait-il se priver de donner - enfin - des preuves tangibles de sa probité devant 4 ou 5 millions de téléspectateurs qui n'attendent que cela ? Pourquoi ferait-il l'économie d'une "vraie" (?) preuve face à la légitime pression des journalistes qui l'interrogeaient ?
La réponse à cette question est simple et tragique à la fois : simple parce qu'il n'avait aucune preuve et tragique car à l'heure ou nous écrivons ces lignes il n'en a toujours pas. Si non cela se saurait !
Un procès en bonne et due forme permettrait de répondre à cette question. Un jour peut être...
Coincé entre des journalistes qui tentent maladroitement - et timidement - de faire leur métier et un inconscient qui pourrait le faire dramatiquement trébucher mais assez lucide, tout de même, pour comprendre ce qu'on lui reproche, il opte pour cet improbable mélange entre "probité" et "vierge" sans prendre le temps de choisir parmi toutes les expressions celle ou celles qui collaient le mieux au mot "probité" qui lui est immédiatement venu à l'esprit puisque précisément c'est bien de sa probité dont il est question, probité mise en cause dans plusieurs affaires, depuis des années !
Pour se sauver de ce mauvais pas il a pensé à "probité" mais, parfaitement conscient de ses multiples dérives, il n'a pas pu, il n'a pas su faire le bon choix.