Après deux élections gagnées grâce aux anti Le Pen et fortes d’un taux d’abstention très élevé, Emmanuel Macron est devenu l’allié le plus efficace de la droite, de l’extrême droite et de Marine Le Pen.
Une sorte de retour d’ascenseur qui ne dit pas son nom.
Allié et « en même temps » otage, jusqu’à la caricature.
Finalement, la stratégie du « en même temps » – la droite et l’extrême droite sur fond de libéralisme hystérique – aura permis de dégager la voie permettant aux xénophobes de tout poil d’accéder enfin au pouvoir.
La réforme des retraites est la dernière pierre posée et parachève une entreprise de déconstruction sociale radicale dictée par Éric Ciotti, les épigones du sarkozisme et Geoffroy Roux de Bézieux et relayée par une presse scandaleusement asservie ; on comprend mieux, maintenant, avec le recul, pourquoi Sarkozy soutient Macron : ce qu’avait commencé le délinquant en col blanc trouve enfin sa conclusion logique avec son jeune successeur plein d’arrogance et de vanité.
Nous sommes arrivés au terminus des minables, gauche incluse, ne nous voilons pas la face.
La gauche reste toujours prisonnière de son passé et n’arrive pas à se ressourcer pour proposer une alternative crédible à une droite extrémisée qui chante la même musique, sur tous les tons.
Il ne fallait pas être devin pour anticiper les deux victoires de Macron face à Le Pen ; de la même façon, il n’est pas nécessaire de consulter une voyante pour imaginer le scénario qui est en train de se mettre en place pour 2027 : un taux d’abstention record avec Le Pen qui gagnera face à n’importe quel « adversaire » de droite.
Adversaire ?
J’adresse tout mon mépris à ceux qui ont voté Macron, surtout à ceux qui ont voté deux fois pour lui, vous êtes impardonnables !
Cet après-midi, je serai dans la rue, car « Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible » : quand je doute, je sors mon Camus, on ne se refait pas !