« Il s’était mis à genoux dès la porte d’entrée de la pièce, et il s’avançait ainsi, toujours marchant sur les genoux, vers le pacha qui le regardait d’un air dédaigneux et courroucé ». Jérôme-Adolphe Blanqui dans Voyage en Bulgarie 1841.
Jérôme-Adolphe Blanqui - frère du révolutionnaire Auguste Blanqui - est un économiste libéral qui a peut-être inspiré Emmanuel Macron, pacha en effet « dédaigneux et courroucé », ce n’est pas le Général Pierre de Villiers qui dira le contraire.
Obéissance, subordination et soumission sont les trois marches qui mènent directement à la servitude, un état de dépendance absolue d’une personne envers une autre.
Tout en haut des marches, au sommet, là où s’épanouissent les élites républicaines sorties de l'ENA.
Macron veut incarner cette figure d’autorité que rien ni personne ne peut contester, il fait de la dissuasion tous azimuts.
En se payant le scalp d’un général 5 étoiles, en humiliant publiquement la plus haute autorité militaire devant ses troupes, Macron entend illustrer, une fois de plus, ce qu’est un « président Jupitérien », le roi des dieux qui gouverne le ciel et la terre avec un « caractère impérieux et dominateur » si on en croit le Larousse.
Les députés LREM doivent se soumettre, la discipline est une vertu politique, les frondeurs socialistes ont donné l’exemple d’une dissidence morbide qu’il faut à tout prix éviter, il pense déjà à 2022.
Un Président capable de décapiter un général en place de Grève n’aura aucun scrupule à éliminer « celles et ceux » qui oseraient le défier, le châtiment sera public, c'est-à-dire télévisé, qu’on se le dise !
L'art et les manières, l'élégance, le "style" Macron, sa marque de fabrique...
Les syndicats sont prévenus, eux aussi, la réforme du droit du travail se fera au pas de charge, au son des canons et sous la menace des baïonnettes constitutionnelles et républicaines, les ordonnances.
Il faudrait remercier cette minorité de Français qui ont eu le mauvais goût de voter pour ce jeune homme.
Sacrée Ve République !
« ...et ils s’avançaient ainsi, toujours marchant sur les genoux, vers le pacha… , on parle du peuple je crois, de nous…
« En marche », oui, mais à genoux !