Le 21 mars 1983, Jacques Delors alors ministre de l’Économie, des Finances et du Budget du gouvernement Mauroy 3 met en place le trop fameux « tournant de la rigueur » qui sera ensuite appliquée par tous les gouvernements socialistes qui se sont succédé jusqu’à la fin du mandat de François Hollande.
Un tête à queue idéologique qui a envoyé dans le décor les socialistes, les radicaux-socialistes, le MRG et les sociaux-démocrates : en s’alignant sur un modèle économique pour lequel ils n’avaient pas été élus, une bonne partie de la gauche a perdu sa boussole et vendu son âme au diable capitaliste.
Définitivement.
Cette gauche amnésique, dévitalisée comme une dent creuse et décérébrée, s’est mise à forniquer frénétiquement, mais discrètement, avec une sémantique giscardo-centriste qui a fini par enfanter un monstre : Emmanuel Macron.
« Fils spirituel » de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances de Georges Pompidou, adoubé par Jacques Attali et enfin débarrassé de son autre mentor, DSK, Emmanuel Macron a réalisé un hold-up politique à partir d’une illusion, un tour de passe-passe, dont on peut mesurer aujourd’hui et depuis mai 2017 les immenses dégâts.
Macron s’installe au Palais qui l’a vu naître politiquement après le viol démocratique commis par Nicolas Sarkozy, le Joe Dalton de la droite réactionnaire : à peine élu, ce président venu des quartiers chics de Neuilly, du Chicago de la prohibition et du Far West de l’or noir, tord le cou aux Français qui avaient massivement rejeté le traité établissant une Constitution pour l’Europe, en 2005.
En ratifiant le traité de Lisbonne, en 2007, la France politique, celle de Sarkozy et de Hollande, a profondément cocufié le peuple français qui sait depuis lors que les députés obéissent à une logique qui n’est pas la sienne, qui, en l’espèce, est à l’opposé de ses positions et de ses convictions.
Les cocus ont de la mémoire !
La réforme de 2000 sur la réduction de la durée du mandat présidentiel, le quinquennat, fait suite à un autre référendum marqué par une abstention record de plus de 70 % …la loi organique du 15 mai 2001 aligne le calendrier législatif sur la calendrier présidentiel, gauche et droite se sont mises d’accord pour éviter une cohabitation qui avait mis à mal par deux fois les nerfs de Mitterrand et une fois ceux de Chirac : hors de question pour nos élites politiques de supporter une quatrième cohabitation, les Français n’auront plus le droit de sanctionner des gouvernements qui ne tiennent pas leurs promesses et font le contraire de ce pourquoi ils ont été élus, les exemples pullulent.
Puisqu’il n’est plus possible de sanctionner une politique présidentielle en cours de mandat, on peut toujours élire un président, surtout s’il s’oppose à l’extrême droite…sans lui donner de majorité à l’Assemblée nationale ! C’est ce que vient d’inaugurer le sémillant Emmanuel Macron, l’année dernière.
Les cocus ont de la mémoire !
Une gauche définitivement dévitalisée, un viol démocratique caractérisé ajouté à un cocufiage tactique du peuple explique à la fois les abstentions et le rejet de nos élites politiques qui n’ont d’élites que le nom quand on veut bien se souvenir des casseroles que traînent ces élites, Chirac, Juppé, Sarkozy, DSK, Bayrou, Fillon, Darmanin, Dupond-Moretti et consorts … le discrédit moral s’ajoute au discrédit politique.
Que Valls et Macron se disent encore « de gauche » est une preuve supplémentaire de l’agonie de cette partie-là de l’échiquier politique. Sans parler de Borne, Cheffe de cabinet de Ségolène Royal … ils, elles sont hors sol.
La droite aussi est à l’agonie, elle vient de le démontrer encore avec éclat, mais on peut s’abstenir de réfléchir à ce que pourrait être une droite « rénovée », Macron s’en charge !
La Constitution imaginée par de Gaulle en 1958 est morte.
C’est dans ce contexte que j’en appelle au bon sens populaire en criant, haut et fort : cocus de tous les pays, unissez-vous !
Mieux vaut être cocu qu’aveugle, sourd et muet, non ?