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Billet de blog 21 octobre 2016

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Sarkozy contre Sarkozy : le bal des nazes.

Sarkozy dit tout et son contraire. Mensonges, contrevérités, contradictions, oublis, manipulations, la liste est longue. Il nous prend vraiment pour des planches.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En créant ce blog "Contre la connerie envahissante" je savais, evidemment, que je serai bien obligé de parler de Sarkozy, je ne me rendais pas compte que l'Ex mériterait une médialle d'or, toute catégorie confondue.

Un vrai champion !

Il dénonce, il accuse, il divise, il provoque en s'affranchissant de son propre bilan, ce qu'il dit des autres, de ses adversaires politiques comme de ses compétiteurs directs, ceux de son camp, s'inspire directement de ses actions.

Plus il a conscience de ses failles, de ses manquements, de ses erreurs et de ses mensonges et plus il accable ses adversaires des mêmes maux.

Il fait le pari de l'amnésie et de la connerie. 

A Nice, avec Estrosi, ça fonctionne à merveille.

Il puise sa force dans le miroir qui reflète son image, il est narcissique au point de décalquer ses défauts sur tous ceux qui lui font face, contre tous ceux qui le combattent.

En fait en accusant ses adversaires de tous les maux il parle de lui.

Les exemples abondent : un "Monsieur Sécurité" autoproclamé qui réduit dangereusement les effectifs de police et de gendarmerie, un "économiste rigoureux" donneur de leçons qui endette la France de plus de 650 milliards d'euros, un fan des référendums qui a tout fait pour ignorer celui de mai 2005, un homme qui donne des leçons de loyauté à Macron qui semble oublier ses multiples trahisons, celle dont Pasqua, malade et hospitalisé, a été victime en 1983 dans la course à la mairie de Neuilly que Sarkozy a finalement gagné ou, encore, celle contre Chirac au profit de Balladur, Hollande "a ruiné les classes moyennes à coups d'impôts", Sarkozy aussi, de plus du double, d'après les économistes...

Il faut savoir interpréter Sarkozy en se disant qu'à chaque fois qu'il déclare quelque chose, haut et fort, à chaque fois il prend le contrepied des accusations dont il sait qu'il est la cible et les retourne contre ses adversaires.

Cette technique n'a pas de limite, ce n'est pas la tactique de l'arroseur arrosé mais celle de l'arrosé arroseur.

La façon de se défendre dans les affaires dans lesquelles il est mouillé jusqu'au cou est intérressante, il proclame son droit à la "présomption d'innocence" en oubliant qu'une présomption n'est pas une preuve, il tente de se réfugier derrrière une notion juridique qui reste vague autant que généreuse mais qui a le mérite de le protèger tant que le procès n'a pas lieu.

C'est un peu faible comme argument, le seul argument...

Il est devenu plus "Jean-Marie" que "Marine", la ligne Buisson ardent en plus hystérique.

Plus il cède du terrain et plus il se radicalise, c'est là où réside le danger et la menace : pour atteindre son objectif il est prêt à aller encore plus loin, là où la démagogie est capable de le conduire, jusqu'au bout de la provocation.

Alain Touraine explique qu'il faut absolument "éviter" Sarkozy, qu'on "ne pouvait pas lui faire confiance", il a raison.

Nicolas Sarkozy n'est pas  un "enfant de coeur", il sait ce qu'il fait, il en mesure les conséquences, il anticipe sa défaite face à Juppé et commence à semer le doute sur la sincèrité des primaires possiblement "faussées" par la participation de "socialistes", il fait du Trump dans le texte comme il fit du Berlusconi.

Face à cette pseudo menace il renforce son attaque en "chargeant" François Bayrou, "le traître", il le livre en pâture à ses fans Niçois hystérisés.

C'est malsain, c'est dangereux.

Le danger ne vient pas (seulement) de lui mais de ceux qui continuent de le suivre.

Médaille d'or de la connerie envahissante : Nicolas Sarkozy.

Médaille d'argent : ceux qui le suivent.

Médaille de bronze : ceux qui l'interrogent "timidement" à longueur de médias.

Un beau podium !

Le bal des nazes.

Pas des nases, des nazes !

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