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Billet de blog 22 août 2017

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Quand le MEDEF affiche son impuissance et prouve son inutilité

Pierre Gattaz et l'organisation patronale qu'il dirige ne peuvent rien contre le chômage : un aveu révoltant déguisé en recette miracle pour les services à la personne.

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Ecoutons le sémillant patron du MEDEF : « Innover pour redonner du pouvoir d'achat aux 4,5 millions de Français faisant appel chaque année aux services à la personne, relancerait l'activité du secteur . »

Le patron des patrons a une idée géniale :  il s'agit de « trouver une solution au problème de trésorerie des ménages lié au décalage dans le temps du remboursement du crédit d'impôt auquel ils ont droit, avancé lors de leur consommation de services à la personne. »

Décalage estimé entre 12 et 18 mois.

il suffit de proposer une avance de trésorerie aux professionnels des services à la personne égale à la moitié des montants dus par les ménages bénéficiaires de leurs prestations.

Ces entreprises reverseraient ensuite l’avance de trésorerie aux ménages.

Logique.

Les banques pourraient financer cette avance de trésorerie faite aux prestataires de services.

Evident.

Ainsi les entreprises spécialisées dans le travail à domicile verront leur carnet de commande faire un véritable bond en avant, il n’est pas impossible non plus que les banques se sucrent au passage, la philanthropie ne fait pas partie des habitudes bancaires…

Logique et évident.

Et tellement simple !

Gattaz est dans son rôle : il met son imagination au service des entreprises de services et au service des banques, le chômage lui donne l’occasion de mettre au point une martingale gagnante, il faut « transformer les contraintes en opportunités » nous expliquent les libéraux d’un ton assuré.

Logique, évident, simple et cynique.

Tout ce montage au moment même ou la réforme du droit du travail va bientôt rebattre les cartes au détriment des salariés et des syndicats mais largement en faveur des entreprises.

Des entreprises à qui on ne demande rien face aux multiples cadeaux généreusement offerts hier par Hollande et aujourd’hui par Macron.

Aucune contrepartie.

Qu’est-ce qui pourra empêcher les patrons de redistribuer ces nouvelles sources de profit sous la forme de dividendes ? comme toujours, encore et encore et de plus en plus.

Gattaz ne veut pas entendre parler de contrepartie.

« Redonner du pouvoir d’achat à 4.5 millions de Français »…il se moque de qui ?

En imaginant cette martingale Gattaz nous envoie un message assez claire : les entreprises du CAC 40, les grandes multinationales, seront les seules bénéficières des mesures libérales imaginées par les sociaux-libéraux mais ne participeront en rien à la résorption du chômage ; elles ne payent pas d'impôts ou très peu... 

Impuissance et inutilité.

Je pense à ces femmes et à ces hommes qui bossent pour 7 € net / heure : leur pouvoir d’achat ne progressera pas d’un pouce pour un travail dont il faut avoir le courage et la lucidité de dire qu’il est particulièrement pénible, je sais de quoi je parle.

Ce n’est pas nouveau : le libéralisme et la connerie suivent la même pente.

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