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Billet de blog 22 décembre 2014

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En direct, la prise d'otage à l'UMP.

Ça devait finir par arriver !A force de tensions, de rivalités et d'antagonismes le drame était inévitable.

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Ça devait finir par arriver !

A force de tensions, de rivalités et d'antagonismes le drame était inévitable.

Le linge sale allait se laver en place de Grève, précisément là où, naguère, la guillotine coupait des têtes.

Sarkozy venait à peine de se kadhifier califier qualifier à la tête de l'UMP que les problèmes ont immédiatement surgis, dans le prolongement d’une campagne qui a eu le bon goût de nous réserver un suspens des plus ensorcelants, après une élection dure, tendue, extrêmement disputée dont le résultat est resté incertain jusqu’à la dernière seconde.

Les frustrations, les rancunes, les jalousies ont exacerbé le débat idéologique entre les tenants d'une droite forte, décomplexée, sans tabous, mais avec talonnettes et les tenants d'une droite sans a priori, débarrassée de tout scrupule, dure mais sans talonnette.

Le tout sur fond de libéralisme, le socle commun, la base de l’édifice, il en faut un.

Explosif !

La cause du drame : la publication officielle de l'organigramme du parti.

Contrairement à ce que nous expliquent experts, journalistes et autres sondeurs, le diable ne se cache pas que dans les détails : un organigramme est censé refléter comment des hommes et des femmes qui composent une organisation vont se mettre en ordre de marche et se répartir l'ensemble des tâches pour accomplir leur noble mission et pas des moindres puisqu’il s’agit, en l’occurrence, de gagner les prochaines élections présidentielles dans la perspective du « redressement national » qui serait devenu aussi vital qu’urgent d’après Brice Hortefeux, Eric Zemmour, Marine Le Pen, Brigitte Bardot et Dieudonné.

Un organigramme n’est pas un détail ! jamais !

D’ailleurs la notion de « détail » est devenue quelque chose de très subtile, en cas de doute on peut toujours solliciter Jean-Marie Le Pen pour s’assurer du bon usage d’un mot qui est tout sauf insignifiant.

D’un seul coup d’œil, on sait immédiatement qui fait quoi, le chef, les sous-chefs, les sous-sous-chefs, chacun avec leur domaine de compétence, une certaine forme de hiérarchie est même proposée afin d’éviter le « râteau » plus connu sous le nom d’armée mexicaine à qui on préfère les légions romaines, plus modernes, mieux organisées et tellement plus efficaces, d’autant plus qu’aucun Hannibal Barca ne pointe le bout de son nez ou de ses trompes.

Transparence et efficacité, l’enjeu est de prouver que la nouvelle équipe dirigeante de l’UMP peut mieux faire que celle qui est actuellement en place (on dit « en responsabilité »), elle préfigure un gouvernement, ni plus ni moins, au service d’un « Grand Projet National », celui de Nicolas Sarkozy.

Sarkozy est le canada dry de la politique française, il a tout d’un gland d’un grand, l’apparence, la couleur, la taille…mais il garde ses propriétés et ses caractéristiques quelques soient les circonstances, le même homme, intact, toujours humble, jamais agressif, conscient de ses erreurs, prêt à les corriger, très critique vis-à-vis de son propre bilan, on n’en peut plus d’attendre d’entendre ses mea culpa qui sur les déficits, qui sur ses affaires juridiques…

La « cocotte minute » –comprenez NKM– qui le matin traite Anne Hidalgo de « stalinienne » en séance au Conseil de Paris, est offusquée, le mot n’est pas trop faible, par le comportement et les ambitions de Laurent Wauquiez : derrière la querelle du bureau, une fausse barbe, sa cache, en fait, un vrai combat politique.

Nathalie serait « de goooche » tandis que Laurent serait de droite voire d’extrême droite même s’il ne le dit pas encore officiellement.

Elle était favorable au mariage pour tous, plutôt favorable à la GPA et au GPS, elle a toujours soutenu François Fillon ; Laurent était contre le mariage pour tous, contre la GPA mais pour le GIGN et le GIPN, lui aussi fervent supporter de Fillon il y a encore 18 mois ; c’est probablement cette passion commune pour un homme à ce point charismatique –Fillon– qui est à l’origine de leur positionnement, tout en haut de l’organigramme imaginé par Sarkozy.

L’idée est de rassembler, RASSEMBLER encore et toujours, le plus largement possible, la consigne se lit et parle d’elle-même, il suffit de parcourir l’organigramme en question.

Lolo et Naty sont les symboles du grand rassemblement voulu par Sarkozy dont l’imagination, comme les propos, n’ont plus aucune limite, sa volonté lui tient lieu de programme.

Mais rassembler qui ?

C’est simple.

Les radicaux de gauche, le centre, la droite du centre, la droite dite chrétienne et démocrate, la droite classique, la droite forte et enfin l’extrême droite.

Athées, croyants, agnostiques, catholiques, juifs, musulmans, bouddhistes et au-delà, les antisémites, les islamophobes, les racistes, les laïques puristes, les laïques relativistes, les faux laïques et les inévitables faux-culs, il y en a toujours.

La tâche est délicate, l’ambition est forte, le chemin est semé d’embuches.

Ça devait finir par arriver !

A force de tensions, de rivalités et d'antagonismes le drame était inévitable…

Wauquiez, à bout de nerf et légèrement dépressif d’après Fillon, a fini par prendre en otage NKM en la menaçant d’une arme. Il a beau essayer de se cacher derrière une casquette, de masquer ses traits sous une barbe de 4 jours, on le reconnait facilement.

Le coup de force était prévisible, le putsch inévitable, c'est l'ADN des fachos, NKM est d’autant plus belle qu’elle devient l’otage de la droite la plus conne du monde.

Chacun sa merde, Nathalie.

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