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Billet de blog 23 juin 2017

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Des chercheurs indépendants auraient isolé le génome de la connerie !

Quels sont les points communs entre Macron, un cabillaud chinois, des voitures diesel, des vaches folles et le Médiator ? C'est beaucoup moins complexe que ce que nous imaginions avant cette découverte essentielle qui va probablement changer la face du monde...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

S’ils n’avaient pas été indépendants on ne les auraient certainement pas laisser travailler en paix, les innombrables conséquences de leur découverte risquent, en effet, de changer irrémédiablement la face du monde.

Il y avait un « avant » génome de la connerie, il y aura un « après ».

Pour rappel le génome est « l'ensemble du matériel génétique d'une espèce codé dans son acide désoxyribonucléique (ADN) à l'exception de certains virus dont le génome est constitué d'ARN. Il contient en particulier tous les gènes codant des protéines ou correspondant à des ARN structurés. »

Définition importée directement de Kukupédia, merci à eux, merci à lui, il se reconnaîtra.

Concernant la connerie il est inutile voire injurieux d’en donner une définition précise à vocation universelle : chacun sait, au moins intuitivement, ce à quoi elle ressemble et ce qu’elle produit en termes de catastrophes, les enfants se familiarisent  avec les notions de base très tôt, l’exemple venant presque toujours des parents, cousins et amis, l’entourage proche joue un rôle déterminant et, pour autant, trop souvent mésestimé ou sous-estimé.

L’âge dit "de  raison"  scientifiquement fixé à sept ans correspond à la phase de mise en pratique de la connerie, phase qui est, elle-même, précédée d’une longue période d’acquisition des bases théoriques dont les modèles, une fois encore, sont les adultes : l’enfant accumule les conneries les unes derrière les autres dans un laps de temps très court et en des lieux spécifiquement dédiés à l’exercice d’apprentissage, maison, école, terrain de jeux, piscine, églises, temples, scoutisme, clubs de sport, granges, buissons, meules de foin… on parle d’ « âge de raison » car l’enfant a une conscience aigue de la connerie qu’il est sur le point de commettre, il le sait avant, pendant et après la commission de l’acte, c’est précisément pourquoi on parle d’âge de raison.

Il est d'usage de répéter plusieurs fois la même connerie, technique bien connue de l'ancrage mémoriel.

Le mimétisme est à la base de l’éducation, il faut imiter ce que l’on a vu, entendu et compris pour être certain de reproduire la connerie dans de bonnes conditions, c’est fondamental.

On peut facilement enrichir le processus et se spécialiser dans la connerie en optant pour des écoles et des matières qui ne traitent que de cela, Sciences Politiques et l’Ecole Nationale d’Administration arrivent en tête du classement pour ne citer que les plus renommées.

L’idée générale est d’avoir l’air moins con (que les autres) et de faire gober n’importe quelle connerie (aux autres) sur n’importe quel sujet dans n’importe quelle circonstance.

Ce n’est pas un hasard si nos hommes et nos femmes politiques sortent tous de ces deux écoles à quelques exceptions près ; la découverte du génome de la connerie va bouleverser la notion d’élite si chère aux commentateurs : hier « élite » était synonyme d’excellence, aujourd’hui, grâce à nos chercheurs, « élite » est indissociable de « connerie ».

Emmanuel Macron aujourd’hui, VGE ou Jacques Attali hier sont les archétypes de ces cons en politique, ils ont réponse à tout...c'est dire !

L’autodidacte n’est pas en reste, il peut accéder aux meilleures places, notamment dans les médias, surtout dans la niche ultra concurrentielle  des « divertissements » car rien n’est plus efficace qu’un gros con pour divertir des cons de tout âge.

Ces niches ont besoin d'authentiques cadors.

Cyril Hanouna est l’exemple parfait, un vrai "champion", face à lui Guy Lux et Patrick Sabatier font figure d'intellectuels "conpliqués" ou abscons, c'est selon.

Ces deux catégories de gros cons ne sont pas les seules à contribuer activement à la généralisation de la connerie, beaucoup d’anonymes y parviennent sans faire trop d’efforts.

Les réseaux sociaux jouent un rôle absolument fondamental dans la diffusion de la connerie : on peut créer et/ou diffuser de fausses nouvelles, insulter son voisin (c’est très utile) sans qu’il puisse deviner qui l’insulte, traiter les mélenchonistes de bâtards et les anti-mélenchonistes de dégénérés, harceler des femmes, des enfants…et livrer de vraies informations sur sa vie privée et sur son intimité afin soit de se faire harceler à son tour, soit de donner les moyens à un futur et néanmoins hypothétique employeur de vous virer sans préavis, c'est à la mode.

Redoutablement efficace !

Dans la connerie l’union fait la force, la technologie est un facteur extraordinaire de démultiplication.

On peut également appréhender le génome de la connerie par secteur d’activité :

L’industrie automobile, par exemple, a mis au point des moteurs diesel dont on se rend compte, 50 ans plus tard, qu’ils sont ultra toxiques. Après avoir favorisé et encouragé l’achat de ces voitures on va maintenant leur faire la chasse, le propriétaire d'un diesel de plus de 10 ans devient subitement un salaud de la pire espèce.

Logique, non, mais typique.

L’industrie pharmaceutique déborde d’exemples d’arnaques parfaitement morbides, le Médiator des laboratoires Servier pour ne citer que celui-là…et je ne parle pas de l’indemnisation des victimes du Médiator…un summum de connerie !

L’industrie agro-alimentaire va nous réserver une cascade de scandales, pas impossible que les fruits , légumes, viandes et poissons chinois soient bourrés de produits hyper toxiques pour l’homme : cabillaud, jus de pomme, champignons traités, l’ail…la liste s’allonge tous les jours. En cause la bagarre des prix, la législation chinoise étant la plus laxiste du monde en terme de production, leurs prix sont les plus bas.

Le libre-échange, le profit et la connerie entretiennent des liens ténus et secret. Ah le secret industriel !

Direction hypermarchés, "lieu où le lent suicide de tous s'appelle la vie" si on peut paraphraser Nietzsche dans un tel contexte de stupidité générale.

Ne parlons pas du massacre sadique des animaux, de cette barbarie culinaire qui nous encercle, la connerie est dans l’assiette et dans les biberons.

La crise de la vache folle reste dans les mémoires comme la énième preuve de la connerie, une des plus éclatantes, l'idée de faire bouffer des protéines animales à des herbivores est un sommet du genre.

L’administration parfois critiquée est dite « kafkaïenne » dès que la connerie accélère : mon grand-père, mort en 1979, reçoit encore des relances des Impôts…la référence systématique à Kafka pour (mieux) dénoncer la connerie administrative est, en soi, une autre manifestation de la connerie ambiante.

Et la religion ? on en parle ? du massacre de la Saint-Barthélémy au Bataclan ?

Enfin, l’écologie nous démontre que la connerie est suicidaire, nous sommes en train de scier toutes les branches de l’arbre…

La dimension collective de la connerie est essentielle à la compréhension du phénomène, le génome de la connerie découvert par nos chercheurs indépendants est contradictoire en cela qu’elle (la connerie) nécessite une énorme dose de connaissances pour assurer à la fois ses performances, sa pérennité et sa compréhension si on veut lui résister.

Génome quasi indestructible car nous sommes en train de dépasser le point de non-retour.

En d’autres termes la connerie est consubstantielle à l’intelligence.

Eh oui ! 

Consubstantielle !

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