Emmanuel Macron aura passé pas moins de quinze heures à arpenter les allées du salon de l’agriculture, battant ainsi son record de l’an dernier de deux bonnes heures.
La presse unanime salue l’exploit de l’artiste « L’ambiance de ces échanges improvisés est restée très bon enfant, ponctuée de nombreux applaudissements et encouragements », et parle d’un « bain de foule chaleureux ».
Nul doute que les 150 flics qui entouraient « chaleureusement » le président ont contribué à cette ambiance « bon enfant », un gilet jaune égaré n’a même pas eu le temps d’enfiler sa veste avant d’apostropher le président, il s’est fait immédiatement ceinturer puis éjecter comme un malpropre par un service d’ordre parfaitement bien entrainé, capable de repérer un manifestant noyé dans une foule d’admirateurs à 500 mètres.
Se présentant comme un « patriote » défenseur du modèle agricole français, le président de la République a caressé les agriculteurs-électeurs dans le sens du poil avec une brosse à reluire à faire pâlir d’envie Laurent Delahousse et Stéphane Bern.
Un chevreau répondant au doux nom de Désiré va rejoindre le Palais de l’Élysée, on s’interroge sur le choix d’un tel animal après la démission d’Ismaël Emelien, jeune conseiller spécial de Macron, certaines mauvaises langues y voient comme un symbole, ou un clin d’œil, le prénom de la petite bête ne doit rien au hasard, explique l’entourage du chevreau.
Le message a beau être clair, on attend avec impatience les commentaires avisés de Jérôme Jaffré, d’Olivier Duhamel et de Laurent Cayrol au cas ou certaines subtilités nous auraient échappé, la communication politique a toujours besoin de serviteurs zélés pour nous aider à penser et à voter, surtout après quatre mois de manifestations, surtout avant les élections européennes qui auront lieu dans trois petits mois, il faut faire vite.
La zoophilie sélective et néanmoins opportuniste de Macron l’a obligé à marquer un temps d'arrêt sous l’œil de caméras bien disposées devant un petit agneau, Pelote, qu’il a amoureusement caressé pendant cinq bonnes minutes, c’est tellement mignon, un petit agneau, c’est vrai, une toute petite boule de poils bouclés et chauds.
Devant ce spectacle attendrissant, Brigitte, un brin nostalgique, aurait versé une larme, nous dit-on…
Macron a promis à des éleveurs des Pyrénées de « réguler de façon pragmatique les populations de loups » : message subliminal, la politique reprend le dessus, la menace s’adresse aux gilets jaunes et à tous ceux qui contestent le bien-fondé de sa politique libérale.
Des troupeaux de moutons, de chèvres et d’agneaux, tel est donc l’environnement social idéal d’Emmanuel Macron, les « loups » n’ont qu’à bien se tenir, le message est bien passé. Ne manquent plus que les pigeons et les dindons (de la force) pour compléter le bestiaire libéral du jeune et sémillant président de la République française.
Curieusement, les ânes, les bourricots et les mules ne figurent pas au palmarès des animaux préférés de Macron, pas encore, il devient prudent, ses provocations se font plus rares.
Certains agriculteurs-électeurs sont également chasseurs, ne l’oublions pas, une tradition qui se transmet de père en fils, la baisse de 50 % du permis de tuer complète la stratégie politique de Macron, il a besoin de remplacer l’électorat social-démocrate mou et centriste par une vraie droite pure et dure qui sent bon le cochon.
Toute cette tambouille politicienne et médiatique est censée le faire remonter dans les sondages, Emmanuel Macron fait le pari de la connerie.
Pas vraiment étonnant, le QI moyen des Français serait en chute libre, il aurait même baissé de quatre points en dix ans.
A ce rythme-là, dans trois ou quatre ans, la France sera le pays le plus con d’Europe…
Macron a toutes ses chances pour 2022.