Faute de respecter le programme pour lequel il a été élu et faute de résultats probants, mesurables et chiffrables, Hollande est en apesanteur et avec lui tout l'appareil d'Etat.
Au fur et à mesure que le temps passe, le doute a laissé place au malaise puis la crise politique voire institutionnelle dont parle Paul Quilès dans ces colonnes http://blogs.mediapart.fr/blog/paul-quiles/250814/un-peu-de-coherence est venue s'ajouter à la crise économique qui continue de tout ravager sur son passage.
La place laissée vacante par cet homme politique, plutôt falot et qui ne peut plus compter sur sa légendaire bonne étoile, suscite des ambitions : de Valls habillé en Monsieur Loyal à Montebourg le trublion, en passant par Duflot, Mélenchon...comme aspirés par un vide insupportable.
Les femmes et les hommes politiques adorent le vide, ils en vivent, c'est un "métier" !
L'alignement du calendrier des élections législatives sur celui de l'élection présidentielle, en termes de durée et de rythme, a, en effet, considérablement renforcé la "présidentialisation" voire la personnalisation du pouvoir, hors l'époque est assez peu propice à l'émergence d'hommes ou de femmes providentielles.
Ce qui était vrai il y a 70 ans ne l'est plus aujourd'hui, on peut toujours chercher, dans ces commémorations, d'éventuelles et salutaires béquilles, l'histoire n'est plus la même, le scénario a changé, les symboles et les hommes aussi.
Il faut s'y faire.
Hollande hérite de Sarkozy et d'une Europe qui a donné la preuve de son incapacité structurelle et politique à proposer autre chose que la rigueur teutonne ; sans démocratie, sans projet, simplement gestionnaire avec pour seule perspective l'austérité, toujours plus d'austérité. Sarkozy a contourné le peuple qui aurait refusé de s'agenouiller, Hollande a fini par plier.
Il a battu un triste record, celui de se contredire en moins d'une semaine : il est allé prêter allégeance à la Chancelière immédiatement après ses promesses tenues aux français devant un Sarkozy dubitatif ; ou le contraire, peu importe.
Après Le Bourget, après le Traité Européen, il signait ses reniements. Les Français s'en souviennent, ils n'ont plus la mémoire aussi courte qu'on veut bien nous le faire croire, heureusement.
La démagogie ne résiste pas à la crise quand elle est d'une telle intensité ; quand le mensonge est, à ce point, pris en flagrant délit ça ne dure pas très longtemps.
Il ne faut donc pas s'étonner de la situation, la seule chose qui aurait pu le sauver ce sont les chiffres du chômage, l'inversion de la courbe dont il nous dit encore aujourd'hui que...mais non !
Il n'a rien pour se raccrocher, pas grand chose pour y croire encore mais il est dans son rôle, un homme politique n'est pas là pour désespérer un pays et afficher son impuissance ; même avec humour ça ne passerait pas.
Que Valls remanie son gouvernement n'y changera rien, ce n'est pas une question de "personne". On peut s'amuser ou, au contraire s'attrister de l'infantilisation du processus, nous ne sommes pas très loin de la cour de récrée...Montebourg, au piquet ! Hamon, au coin !
Nous sommes confrontés à un problème de choix politiques, de projets politiques : la relance par l'offre ou par la demande...Stiglitz au secours de Montebourg...avec le FMI mais sans Attali.
Nous sommes confrontés à une crise institutionnelle qu'il va falloir résoudre le plus tôt possible : la VI s'impose ! et vite ! remettre le citoyen au coeur du dispositif démocratique, au coeur de la Nation, là où il doit être.
Nous sommes confrontés à une crise Européenne dont Merkel a tout intérêt a prendre l'exacte mesure : refonder l'Europe sur des bases à la fois plus démocratiques dans son fonctionnement, plus transparente, et plus réaliste en termes de "convergence", avec une BCE qui doit impérativement changer de registre et accepter d'être enfin au service des peuples, avec un euro "malin" à la place d'un euro fort qui ressemble trop au mark d'antan...
Pour revenir à Hollande et à son avenir immédiat, sa marge de manoeuvre devient de plus en plus étroite, il est condamné à obtenir des résultats à très court terme...à l'heure ou nous écrivons nous ne savons pas encore qui va décider de suivre, ou non, Montebourg mais si, par exemple, Taubira se retirait, c'est une grande partie de la gauche du PS qui s'en trouverait fragilisée, dangereusement fragilisée. Il reste plus de 33 mois à passer avant la prochaine Présidentielle...c'est énorme, ça pourrait jouer en sa faveur à condition que "quelque chose" se passe or tous les indicateurs semblent nous dire que les mauvaises nouvelles sont encore à venir...chômage, récession puis déflation, une spirale infernale dont on voit mal comment le Président pourrait s'en sortir.
La tentation de la dissolution va finir par pointer le bout de son nez, Valls y songera, il est colérique et sanguin, Hollande aussi, il n'aura pas d'autre option, le désespoir est mauvais conseiller mais c'est l'ami des faibles, le plus fidèle.
60 "frondeurs", hier anonymes, emmenés par un Montebourg déterminé, appuyés par une Taubira convaincue, peuvent finir par "emporter le morceau" en faisant le pari, qu'après tout, ils ont peut être plus de chances de survivre en "frondeurs" plutôt qu'en carpettes...franchement, on ne pourra pas leur reprocher grand chose.
Et cette pluie qui ne cesse de le suivre et n'en finit pas de le dissoudre...même la météo s'acharne et l’accable.
J'entends NKM, Guillaume Peltier, Cioti, Fillon, Eric Woerth et Geoffroy Didier ricaner sur toutes les ondes (disponibles) et nous promettre des jours meilleurs...Sarkozy va revenir en nous expliquant que la situation l'exige...
Fait vraiment chier cette rentrée !