Triste image, en vérité, que celle d'un Président qui brave, une fois de plus, les intempéries et la pluie battante.
Avec stoïcisme.
Rien d'exceptionnel, pourtant, dans une région qui, sans faire offense à mes amis Bretons (j'en suis) est habituée à l'eau : nous sommes en plein océan atlantique, à 10 kilomètres environ de la pointe du Raz.
Il ruisselle avec une certaine dignité.
Ses vêtements, son imperméable (définitivement trop court), ses indispensables lunettes, ses cheveux et son visage portent les traces d'une humidité têtue et envahissante.
On se demande comment il parvient à lire son discours avec ces grosses gouttes blanches qui se fixent obstinément sur les verres de ses lunettes neuves, en état d'apesanteur, elles aussi...
En arrière plan, l'océan dont on peut craindre qu'une de ses vagues scélérates ne l'emporte au large.
Puisqu'il est habituel que les embruns, ici, se mélangent sournoisement à la pluie, l'absence de parapluie aurait un sens, ce serait un acte politique.
Même humides les symboles doivent être décryptés avec soin, rien n'est hasard chez les politiques.
Evidemment !
Comme s'il voulait donner la preuve que rien ne pourrait le faire dévier de sa trajectoire, qu'il est capable de faire face à n'importe quelle tempête ; qu'il est plus roseau que chêne.
Hollande nous fait savoir, par l'intermédiaire de ses "communicants", qu'il veut rester au même niveau que son auditoire qui, attentif, discipliné, honoré et respectueux, l'écoute et le regarde courageusement, auditoire qui, lui aussi, subit les assauts de la météo.
Pas de privilège, donc pas de protection : c'est une nouvelle illustration du caractère "normal" d'une Présidence qui veut donner l'exemple.
La stratégie du parapluie !
On aurait pu lui proposer une toiture amovible en plastique transparent, un auvent en plexiglas, placé discrètement hors champ des caméras qui l'aurait avantageusement protéger de la pluie sans l’assombrir...mais non !
Pas de honte et pas de médiocrité à "protéger", au-delà de sa petite personne, la fonction dont il a encore la charge ; pas de contradiction, non plus, à mettre en valeur son discours en ces temps de commémorations, l'enjeu dépassant largement le symbole et l'exploitation qu'il veut en faire ; restons digne jusqu'au bout, Monsieur le Président, n'appauvrissez pas l'hommage que la Nation rend, par votre bouche, à tous ceux qui se sont battus si vaillamment.
Faire d'un obstacle imprévu (mais prévisible) un argument, transformer un problème en solution, faire croire que derrière d'apparents et d'incontestables échecs se cache une authentique stratégie, qui plus est gagnante !
Derrière des reniements, une conviction.
Derrière les zigzags, une ligne droite.
Derrière les échecs, le succès.
Après la pluie, le beau temps !
Du Hollande "pur jus" !
Ses marges de manoeuvres se rétrécissent dangereusement, les livres de ses ministres, Duflot et Montebourg, confirment ce que nous craignions, ce que nous dénonçons depuis plus de deux ans à savoir que ce Président "normal" a perdu toute espèce de crédibilité à force d'inconsistance et de trahisons.
"Il ment, il ment tout le temps..." explique aujourd'hui Montebourg qui fait semblant de le découvrir.
"Chaque promesse non tenue est une nuée sans pluie, une épée sans fil, un arbre sans fruit."
Et bien nage, maintenant !
On rame bien, nous...