Les équipes de Valls procèdent à l'évacuation du malade, les risques de contagion l'obligent à prendre des mesures d'exception, la quarantaine s'impose avant un traitement de choc dont l'efficacité n'est pas garantie, l'issue reste incertaine.
On a du mal à reconnaître le ou la malade : Aubry ? Mélenchon ? Montebourg ? Hamon ? Filippetti ? un frondeur ? un électeur anonyme ? vous ? moi ?
Mais une chose est certaine, Macron, tête de pont, avance en éclaireur, à reculons, tandis que Valls tient le goutte à goutte : l'équipe est rodée, les tâches sont bien réparties, il n'y a pas de temps à perdre.
Les symptômes sont identifiés :
"Passéistes" : qui se réfèrent au passé ; traditionalistes ; nostalgiques du passé ; font parfois, mais rarement, référence à Marx, cas désespérés d'après les spécialistes américains.
"Socialistes" : en un mot des ringards c'est à dire des gens qui auraient eu le tort de croire au programme du candidat Hollande, en 2012, il y a deux ans et demi.
Avec les mêmes caractéristiques : logorrhée, critiques systématiques, rébellions, contestations, agressivité, menaces...ces malades sont dangereux, "La France a peur", dirait le regretté Roger Gicquel.
C'est bien connu, les promesses n'engagent que ceux qui y croient, Hollande est bien le fils spirituel de Chirac, "plus c'est gros et mieux ça passe".
Le "médecin" Valls a suivi des cours accélérés à l'Université d'été du MEDEF avec les Professeurs Yvon et Pierre Gattaz, des sommités dont les compétences se transmettent par le sang.
Au programme :
- "J'aime l'entreprise" prononcé en plusieurs langues avec des séjours linguistiques à Londres, à Berlin, bientôt à Washington, paraît-il, l'accent anglais est toujours bien vu, l'accent Allemand commence à avoir la cote alors que la même phrase prononcée en Espagnol ou en Italien risquerait de faire rire, en Grec personne ne comprendrait...
- "Le chômeur est un délinquant" : surtout s'il a plus de 50 ans, s'il est inscrit depuis plus de 2 ans.
- Les Roms, l'immigration, l'islamisation Djihadiste : le diable se cache dans les détails (Le Pen) et dans le buisson (celui de Sarkozy), ces deux composantes font la paire.
- "50 milliards d'économie supplémentaires" sur le dos de la classe dite "moyenne", mais toujours pas d'impôts pour les entreprises du CAC 40, surtout pas !
- Une politique familiale revue à la baisse.
- Bientôt d'autre chantiers à traiter pour rétablir les comptes de la Nation torpillés par Sarkozy : la retraite (à 72 ans, comme cela on y reviendra plus...) l'assurance maladie version AXA, l'école laïque c'est à dire avant tout anti musulmane, le droit à l'école pour tous mais pas pour les profiteurs et les suceurs de sang (les étrangers), une armée et une police privatisée...
Compte tenu de cet ambitieux programme il est urgent de débaptiser le parti grâce auquel on a accédé au Pouvoir : comment continuer à se déclarer "socialiste" avec un tel programme ?
La question est posée car évidente pour 54 % des Français d'après le Figaro, les Echos, Valeurs Actuelles, Laurent Delahousse, BFM et Eric Zemmour, je dois en oublier.
Impossible en effet.
D'inspiration libérale il convient donc de tripatouiller la ligne politique de Valls et de Macron et de chercher la meilleure "association" possible, car un mot, un nom ne peut définir à lui seul l'extrême complexité du projet.
Alors on cherche :
"Libéralisme social" ? non, ça ne veut rien dire...ou, plutôt si, ça veut dire trop de choses...un contre sens ? on n'est pas passé loin d'après certains témoins...
"Sociale-démocratie" ? non, trop vieux, trop Rocardien, trop ringard là encore...
"Démocratie Chrétienne et de Progrès" ? Macron serait pour à cause de la référence religieuse mais Valls est contre à cause de "démocratie" qui fait trop penser à l'Italie des années 85...ou, pire encore, à celle de Mattéo Renzi, son concurrent direct sur la scène européenne.
"Sociale-libéralisme" ? Ah ! pas mal !
Nous avons donc une équipe de "sociaux libéraux" au pouvoir.
Au moins, maintenant, les choses sont claires, il n'y a plus d'incohérence.
Les mots sont enfin alignés sur les actes.
Ils ont un sens.
Ouf !
J'ai eu peur !