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Billet de blog 27 avril 2016

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Sarkopénie vs sarcopénie.

Peut-on raisonnablement traiter certains de ses compatriotes de "décérébrés" tout en briguant les plus hautes fonctions ?

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En médecine la sarcopénie est une maladie gériatrique qui se caractérise par une diminution importante de la masse musculaire et des performances physiques, c'est une sorte de dégénérescence qui survient avec le vieillissement, dès l'âge des 30 ans parait-il, pour les plus précoces, il en fait partie.

Des facteurs pathologiques, comportementaux et environnementaux peuvent aggraver les symptômes et accélérer le développement de la maladie qui devient très vite invalidante. La malnutrition accompagne souvent ce type de pathologie, les carences en vitamines D et B 12 sont fréquentes, le manque de lumière naturelle intensifie le processus de décomposition. Depuis Voltaire (qui inventa l'électricité d'après Sarkozy) on connait la valeur politique des lumières mais c'est un autre débat.

Les sociologues parlent d'une "sarcopénie des populations âgées", en anglais "European sarcopenia in older people", rien de moins !

Au moment ou nous écrivons, il semblerait qu'un foyer de sarcopénie sévère - sa forme la plus violente - soit en train de se déclarer en Autriche, la contagion au reste de l'Europe ne peut pas être totalement exclue.

Risque de chutes, incapacité à effectuer des gestes simples conduisent les sujets à une perte  progressive d'autonomie qui s'accompagne d'une incontestable morbidité, ce qui, dans d'autres circonstances, pourrait s'apparenter à une bonne nouvelle, notamment sur le plan politique, ici aussi, en France.

Flexions et extensions incontrôlées des membres inférieurs caractérisent cette affection, des tocs et des tics s'observent chez les sujets les plus atteints notamment au niveau du cou et des épaules, le malade tentant maladroitement - et vainement - de se débarrasser de ses ankyloses. 

L'Académie Française autorise maintenant une double orthographe "sarcopénie" et "sarkopénie", cette facilité s'adresse principalement aux jeunes gens et aux jeunes filles qui s'amusent et réfléchissent en même temps, le soir, Place de la République, à Paris, la geek génération est sensible au geste me dit-on, insensible aux insultes fort heureusement mais pas amnésique. Ouf !

Jean-Louis Debré aurait œuvré en secret pour obtenir ce passe-droit de l'Académie, Finkielkraut était contre mais c'est un autre sujet.

Nuit Debout est un combat contre la sarkopénie, rien que pour cela je les aime, ils luttent pieds et poings contre cette forme de dégénérescence physique, morale, politique et écologique qui les menacent et les accablent en même temps que nous.

Les insultes que Sarkozy adresse à ce mouvement est une première victoire, il se sent interpellé, menacé, comme mis en cause, il a raison.

Ce Sarkopénible qui nous explique qu'il a changé comme à chaque fois qu'il est face à son destin, à chaque fois qu'il brigue les suffrages de ses concitoyens, mot qu'il écrit en deux blocs pour mieux les opposer, sans gêne et sans tabou.

De voir que le corps de cet individu bouge encore et s'agite frénétiquement devant des caméras complaisantes et avides de "coups médiatiques" et de provocations doit nous conduire à nous poser une question : qui sont les décérébrés ?

Ceux qui l'écoutent, croient en lui et continuent de le suivre ?

Ou nous ?

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