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Billet de blog 27 juin 2017

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Equation politique à n inconnues : R(Sarkozy) + R(Hollande) = S(Macron)

Emmanuel Macron a passé plus de 10 ans à observer ses deux prédécesseurs : il a consigné scrupuleusement les résultats de ses analyses dans une base de données qu'il consulte quotidiennement. Il a de quoi "tenir" deux quinquennats...

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Pour le « R » les plus subtils d’entre-vous ont déjà compris…enfin j’espère !

« R » pour « Rejet », oui, bien sûr.

Bravo aux petits malins et aux petites malines qui ont trouvé ! si, si bravo !

Mais pour le « S » vous avez la « Solution » ?

Ou vous croyez peut-être l’avoir…

« S » comme « Succès » ?

« S » comme « Secret » ?

« S » comme « Subtil » ?

« S » comme « stupide » ? (antonyme du précédent - n’aurait aucun sens)

Vous avez tout faux !

La bonne réponse était « S » comme « Système ».

Elémentaire ! Voyons ! SYSTEME ! Le système Macron.

Le Rejet de Sarkozy ajouté au Rejet de Hollande égal le Système Macron.

Comme toute équation on peut la lire à l’envers, cela ne change rien au résultat :

Le Système  Macron est égal à la somme des Rejets de Sarkozy et de Hollande ; le « et » est fondamental car sans lui Macron n’aurait pas pu être élu.

J’entends d’ici les plus sceptiques ergoter dans le but de ruiner mon équation ou de me mettre mal à l’aise : « ok mais pourquoi « n inconnues » puisque nous disposons de tous les éléments pour résoudre l’équation ? »

Des petits joueurs, vous êtes des petits joueurs !

Toute la question est de savoir ce que l’on met derrière « Rejet » : le « Rejet » global se décompose – en l’espèce le mot n’est pas trop fort – en une multitude de « sous ensembles flous » faits de petits gestes, de postures de petits rejets, d’agacements, d’allergies, de déceptions, de frustrations, de trahisons, de déconvenues, de reniements, de spoliations, de rancœurs, de mensonges et d’amertumes.

Pour Sarkozy : sa folle nuit au Fouquet’s le soir de son élection entouré de stars et de paillettes, sa croisière sur le yacht de son ami Bolloré, l’augmentation de son salaire de Président de + de 140 %, le refus des résultats du référendum relatif au traité de Constitution Européenne, la crise de l’identité nationale, la dette publique abyssale, l’homme africain qui n’est pas entré ans l’histoire, les migrants, la France qui est « essentiellement chrétienne », "casse-toi pauv’ con !"," descends un peu pour le dire", les affaires, la honte…

Pour Hollande les sujets ne manquent pas non plus : son ennemi la finance, « Moi, Président… » syntagme répété une douzaine de fois dans l’anaphore restée célèbre, autant de mensonges, l’affaire Léonarda, les « sans-dents », la déchéance de la nationalité, le chômage, ses histoires de c…de c…de cœur, ses relations avec la presse, le ridicule…

C’est là où Macron, quoi qu’on en dise, est très fort : il a méthodiquement traqué, tracé et comptabilisé une à une toutes les conneries de ses deux prédécesseurs depuis 10 ans, depuis 2007 ! 3650 jours passés au crible, heure par heure !

Or en mai 2007 Emmanuel Macron n’était âgé que de 30 ans seulement…

La préméditation est incontestable. La précocité certaine.

Il a con-pilé ces données sur un disque dur externe (?) qu’il consulte régulièrement, on dit même quotidiennement…

Tous les matins il relit le sommaire, thème par thème, sujet par sujet, tous les soirs il pointe ce qui a bien marché et ce qui n’a pas fonctionné comme il le voulait, cette comparaison s’inscrit dans la logique bien connue des cercles vertueux dont Macron est le chancre…euh…non pardon, le chantre.

Un road book détaillé pour deux quinquennats au moins. Tout est prévu.

Une base de données riche de 850 yottaoctets c'est-à-dire 850 000 000 000 d’octets gérés…pas rien !

Ils en ont fait les deux zouaves…une source intarissable.

Ensuite il a dressé une liste des conneries à éviter en les hiérarchisant par « familles », ou genres, et par auteur comme on vient de le voir, il a appelé cela sa  base « Bêta-Hoquetait », c’est Brigitte qui aurait trouvé le nom, un rien facétieuse la Brigitte. Vous l’avez Bêta-Hoquetait versus Bêta-Octet ?

En termes techniques, pour ceux et celles que cela intéresse, il s’agit d’une analyse con-bi-natoire.

Très complexe mais on ne peut plus précise. Très efficace aussi, remplace avantageusement la notion un peu vieillotte de « programme politique ».

On y trouve tout ce qu’il est vital de ne pas faire, ce qu’il ne faut absolument pas faire, ce qu’il faut éviter de faire, ce que l’on peut facilement éviter de faire, ce qu’il est préférable de ne pas faire et, enfin, tout ce qu’il faut faire pour être sûr et certain de se prendre un grand râteau dans tout type d’élections, municipales, régionales, législatives, présidentielles et européennes, un chapitre quantitativement et qualitativement très stratégique, on s’en doute.

Le garçon est organisé, la masse des informations à collecter est absolument gigantesque, on comprend mieux la nécessité de se donner des priorités, de suivre une méthode, le risque de submersion est certain, l’éparpillement possible, ce serait dommage, pour lui comme pour nous. Pour lui surtout.

La raison pour laquelle une grande majorité de Français – 64 % d’après le JDD – se dit satisfaite du nouveau Président de la République tient dans cette équation et dans la matrice qui la compose, une équation finalement assez triviale, vous en conviendrez avec moi.

C’est simple la politique quand on y pense.

L’histoire ne dit pas si Macron a poussé la courtoisie jusqu’à demander une dédicace à ses deux prédécesseurs mais une chose est certaine il peut les remercier chaudement ou chaleureusement si vous préférez, il a de quoi durer dix ans.

Nous aussi nous aurions de quoi nous réjouir si j’en crois la presse pour une fois  quasiment unanime, Yves Calvi fait également parti de ces commentateurs optimistes, il est pourtant en route pour prendre un Bolloré d’air à Canal +, le bougre, il parait même qu’il va remplacer Stéphane Guillon récemment viré.

C’est vrai que comme humoriste, Calvi…

Il est trop fort ce Macron.

Comme le disait Sun Tse dans  L’art de la guerre « La jeunesse n’empêche pas le talent » ; non, je crois que c’est une citation de Vanessa Paradis, mais qu’importe !

Merci M’sieur Sarkozy !

Merci M’sieur Hollande !

Il est trop fort ce Macron.

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