Le communiqué de presse publié hier soir par le président de la République a l’immense mérite de clarifier les choses après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée le 9 juin dernier, dissolution suivie d’élections législatives avec les résultats que l’on sait.
Jusque-là, nous étions quelques-uns à nous interroger sur le bien-fondé de cette décision qui semblait « folle » ou « déraisonnable », voire « difficilement compréhensible ».
À notre décharge, les résultats des élections européennes particulièrement défavorables au camp présidentiel nous a induits en erreur : un très bref instant, nous avions pensé que le faible score obtenu par les macronistes justifiait cette décision que nous ne comprenions pas.
D’autant plus que le camp présidentiel n’avait pas obtenu de majorité au lendemain des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.
Bis repetita, non placent, tel était le sens que nous donnions à ces échecs.
Nous avons eu tort, doublement tort.
En faisant appel au peuple, fin juin début juillet 2024, Emmanuel Macron a prouvé qu’il était un grand, un très grand démocrate.
Après 42 jours de consultations tous azimuts qui viennent de se conclure par l’exclusion de la coalition de gauche arrivée en tête des votes, le NFP, les nuages se dispersent, après le brouillard et la tempête, le calme et la sérénité reviennent enfin, tout s’éclaire, tout devient simple et d’une limpidité émouvante.
J’ai douté et je m’en veux, j’en veux aussi à ces âmes trop sensibles qui m’ont accompagné, il n’est pas impossible d’ailleurs que je me sois laissé influencer par ces esprits rétrécis : Emmanuel Macron est un vrai démocrate, en douter est criminel.
Les échecs successifs du camp présidentiel lors des trois dernières consultations populaires ne prouvent pas que le président de la République se trompe, rien n’est plus aléatoire et fragile qu’une élection.
Il est grandement temps de s’interroger sur la notion un peu floue, beaucoup trop vague en effet, de « vote » ou d’« élections ».
Quant à la sacro-sainte « démocratie » devant laquelle les faibles se prosternent, il y aurait beaucoup à dire…
Eh oui, le pays n’est ni bloqué, ni affaibli.
Il est bloqué et affaibli.
La nuance, difficile à comprendre de prime abord si on se précipite un peu trop brutalement sur le sens des mots, par un excès de spontanéité irresponsable autant que juvénile, est pourtant là, bien là, patente, évidente, écrasante.
N’oublions jamais qu’une société a les fous qu’elle fabrique.