Les petits malins qui croyaient pouvoir échapper aux griffes du fisc en évitant de déclarer leur piscine à l’administration concernée subissent, ou vont subir, un cuisant revers assorti d’amendes au goût amer.
En cause l’intelligence artificielle !
Depuis un an, dix millions d’euros ont été récupérés par l’administration fiscale grâce à l’utilisation de ces merveilleux outils informatiques à qui rien n’échappe. Ou presque …nous y reviendrons.
Il s'agit d'une première expérience, 9 départements ont été identifiés par la direction générale des Finances publiques (DGFiP) 20 356 piscines ont été recensées, grâce à ce test, la technique va être généralisée progressivement sur tout le territoire national à partir de septembre. C'est très prometteur.
La fraude fiscale est un fléau, mais attention, il y a fraude et fraude : alors que la fraude fiscale est un détournement « illégal » d’un système fiscal dont la conséquence principale est d’éviter toute forme de contribution publique, l’optimisation fiscale, elle, est un détournement « légal » d’un système fiscal dont la conséquence principale est d’éviter toute forme de contribution publique.
Même si le résultat est strictement identique, la nuance est fondamentale, c’est le fameux « effet de bord » qui fait toute la différence entre ces délinquants qui ambitionnent de se rafraîchir dans une petite piscine de 6 mètres sur 4 et ceux qui disposent d’un bassin de 20 mètres sur 12 climatisé avec un pool housse qui pourrait facilement accueillir une douzaine de réfugiés ukrainiens, des sans-abri ou des nécessiteux accablés par les canicules à répétition.
Ne pas oublier l’héliport, pas loin de la piscine. Ah ben si !
Pour traquer les petits délinquants, le fisc se dote de ces nouvelles technologies au demeurant très onéreuses : il faut prendre l’argent là où il y en a le moins, c’est à cette logique libérale que sert l’intelligence artificielle, peu importe l’investissement, quand on aime, on ne compte pas.
Le Sénat a mené une longue enquête pour évaluer la fraude fiscale des plus riches, son rapporteur, Éric Bocquet, explique, en préambule : « Il existe partout dans le monde, des têtes bien faites qui mettent toute leur intelligence à inventer des moyens de jouer avec les lois. ».
Les plus grandes fortunes et les plus grands groupes ont systématiquement recours à des experts qui savent exploiter les failles, ou les faiblesses, du droit fiscal français et international, les techniques d’optimisation souvent « légales » flirtent avec l’illégalité et font de gros bébés bien joufflus.
Notons au passage que les meilleurs experts en matière d’optimisation fiscale sortent souvent de l'École nationale des impôts, un établissement d'enseignement supérieur français précisément chargé d'assurer la formation des contrôleurs et des inspecteurs du fisc. Ils sont payés à prix d’or dès qu’ils intègrent de grands cabinets d’avocats après avoir exercé quelques responsabilités au sein de l’administration fiscale : plus ils sont haut placés dans la hiérarchie de Bercy et mieux ils sont rémunérés dans le privé !
Système fiscal parfaitement cynique, totalement pervers, compétences détournées.
Sous les applaudissements des fanatiques de la strate-up Nation, s'il vous plait : les hyper riches, les très riches et les riches d'un côté, les très pauvres, les pauvres et les bientôt pauvres de l'autre.
Que peut faire l’intelligence artificielle contre ces « têtes bien faites » ?
Rien ou pas grand-chose. Donc rien.
L’enjeu est pourtant de taille puisque la commission d’enquête du Sénat estime cette fraude à environ 50 milliards d’euros par an quand d’autres évoquent des montants astronomiques, souvent le double !
50 milliards d’un côté contre 10 millions de l’autre ! 5000 fois plus !! Sidérant !!!
Réjouissons-nous tout de même, car l’intelligence humaine est encore suffisamment bien « armée » pour supporter la concurrence des nouvelles technologies en matière de lutte contre la fraude fiscale.
Bien armées politiquement parlant par les politiciens au pouvoir, qu’ils soient de gauche ou de droite, LFI étant un courant politique « radicalisé » selon les uns ou « extrême » selon les autres, elle est donc hors jeu, discréditée. Et accessoirement dangereuse pour la démocratie ...
Car oui, tout cela est du ressort de la politique ...
Quand le patron du Medef monte sur ses grands chevaux dès que se pointe timidement une éventuelle taxe sur les super-profits rendus parfaitement ahurissants étant donné le montant des dividendes versées au second semestre dernier – plus de 44 milliards d’euros – il oublie le montant des aides de l’État, c.-à-d. nous, pour environ 80 milliards d’euros versés depuis la crise du Covid.
Doublement profiteurs : effet d’aubaine (Covid) pour certains, aides de l’État pour tous !
Face à une telle arrogance, l’intelligence artificielle est totalement impuissante.
Dans ce contexte particulièrement révoltant, l’intelligence collective va bientôt pouvoir s’exprimer dans la rue et faire entendre sa voix aux pires sourds qui ne veulent rien entendre : ceux qui nous gouvernent !
J’en serai !
Je te prie d’agréer, Mon Trésor, l’expression de ma très profonde, vraiment très profonde gratitude.
P.-S. - Pierre Desproges, mon Maître en toute chose, me pardonnera de l'avoir odieusement paraphrasé, il écrivait : Je te prie d'agréer, Mon Trésor, l'expression de mes sentiments distingués.
Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus :