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Billet de blog 10 février 2024

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Le Conte de l'olivier créole, troisième épisode

Je suis un homme de lettres, je vis du travail de l’écriture, et il y a six ans j’ai pris la décision de me retirer au fond d’une vallée du village de Tinjacá, sur la cordillère orientale des Andes colombiennes, pour écrire mes livres et cultiver des oliviers. L'arbre créole arrivé ici il y a plus de 4 siècles.

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Les aînés de mes oliviers, presque cinq ans. © Bruno Tackels

Le Conte de l'olivier créole, troisième épisode

En plus de l’indispensable production de notre propre huile d’olive, sous la forme d’un moulin coopératif, l’objectif est de valoriser toute une série de produits générés par cet arbre : conserves d’olives, tapenades, sauces, huiles essentielles, savons, thés, arbres décoratifs, etc… Cette structure mutualiste – partageant coûts et bénéfices, avec naturellement un objectif économique de viabilité et de durabilité – n’est qu’un des maillons de la chaîne culturelle de l’olivier.

A côté et à partir de cette facette économique, notre association a plusieurs objectifs de longue haleine. Tout d’abord un objectif écologique, avec non seulement la reforestation par l’olivier, précieux sur des terres largement érodées, mais aussi la « réactivation » de milliers d’arbres abandonnés, qui pourrait rapidement produire à nouveau, ou générer des surgeons pour les greffes futures. Vient ensuite la problématique sociale et agricole, par laquelle l’olivier pourrait faire la démonstration, auprès des communautés qui vivent de la monoculture de plus en plus intensive, ici essentiellement la tomate, que la diversification des cultures est vitale, et possible, dans nos vallées et hauts-plateaux. En proposant notamment un modèle d’oliveraie qui inclut en son sein un verger productif : figuiers, lulos, lavandes, cafés, asperges, entre autres variétés qui vivent harmonieusement avec l’olivier. Vient ensuite une mission touristique et culturelle, permettant aux voyageurs de plus en plus nombreux en Colombie de s’immerger dans l’univers si particulier de la cordillère orientale, notamment en participant à la cueillette et au ramassage, ou encore en s’initiant à la taille des arbres, une technique subtile et délicate. Sans oublier un volet culinaire, qui permettra de valoriser tous ces produits en relations avec des restaurants de la région ou de l’étranger. Cette dimension internationale, fondée sur des échanges entre différents acteurs oléiculteurs de divers pays producteurs fait partie de la stratégie de développement, sans oublier les chantiers de recherche qu’ouvre cette perspective intercontinentale.

La culture de l’olivier devrait en effet permettre des expérimentations et des essais en terre inconnue : par exemple l’implantation de cafés dans les oliveraies, qui lui fournissent l’ombre idéale. Avec la question en retour : Que se passerait-il si l’on plantait des oliviers dans la zone du café, sur l’autre cordillère ?

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Les aînés de mes oliviers, presque cinq ans. © Bruno Tackels

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