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Domaine de recherches. La gouvernance politique des questions mondiales d'intérêt commun, notamment le climat à l'ère de la mondialisation.

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Billet de blog 8 novembre 2022

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2022 CHARM-EL-CHEIKH, 2023 DUBAÏ, 2024 BAKOU, DES COP-CLIMAT "DE LA DERNIÈRE CHANCE".

Aussi longtemps que l'OMC, le FMI, la Banque mondiale, les banques centrales et les acteurs économiques auront pour objectif commun de doper une croissance productiviste dévastatrice des écosystèmes, les COP-climat se succèderont sans résultats significatifs. Il revient à la société civile des nations de s'engager en dernier recours pour assurer notre futur commun

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le premier Sommet de l’environnement s’est déroulé en 1972 à Stockholm. La même année, les scientifiques du MIT-Boston confirmèrent dans leur rapport Limits to Growth les conclusions du Comité scientifique de la Maison blanche. Ce comité indiquait dès 1965 que l’american way réchaufferait le climat dès les années 2000 avec des effets délétères pour les êtres humains". (Page 127 du rapport "Restoring yhe Quality of our Environment".)

Cela fait donc un demi-siècle que nous assistons à un jeu de rôle tristement répétitif lors de chaque sommet mondial sur l'environnement, la biodiversité ou le climat. Les scientifiques alertent et fixent des seuils pour les émissions de gaz à effet de serre. Les Secrétaires-généraux successifs de l’ONU appellent les gouvernants à agir. Les magazines sortent leurs cahiers « Planète », les chaînes de télévision diffusent leurs émissions spéciales et les partis écologistes font entendre leurs voix et les ONG, elles manifestent avec leurs banderoles ou s’enchaînent devant les lieux des conférences en guise de protestation.

Tenir la COP23 à Dubaï et la COP24 à Bakou revient à tenir des réunions d'antialoccolique dans des bars. En coulisse, des centaines de lobbies font valoir aux gouvernants que toute mesure forte pour le climat donnerait un coup d'arrêt à la croissance mondiale et aux emplois. Mis sous pression, les chefs d’État des grandes puissances minimisent leur action climatique pour ne pas pénaliser leurs fleurons industriels ou financiers, donateurs traditionnels des campagnes présidentielles. En clôture de ces COP sont pris des engagements par les États qui ne seront pas mieux tenus que ceux de la France lors de la COP21 à Paris. D'autres urgences nationales ou géopolitiques s'imposant toujours dans les calendriers gouvernementaux. Le climat attendra.
Très mauvais augure pour les nouveaux-né des années 2020 qui auront cinquante ans en 2070 sur une planète soumise à des turbulences d'une toute autre envergure qu'aujourd'hui. Sans un rapide changement de cap, si les dirigeants du G20 s’entêtent dans le même modèle de (sur)production et de (sur)consommation, c’est l’espèce humaine qui risque de disparaître corps et biens de la surface de la Terre.

Pour autant, l'absurdité de cette mauvaise croissance ne sera jamais contestée par les médias. La télévision nous invite toutes les vingt minutes à consommer une foule de nouveautés plus ou moins utiles, voire superflues. L’opinion internationale est ainsi formatée par la ligne éditoriale productiviste imposée par les groupes-annonceurs. Les écologistes y sont systématiquement dépeints en ennemis du progrès et en tristes personnages promettant une foule de restrictions dans une vie triste à mourir.
Et plus notre vaisseau planétaire menace de sombrer corps et biens, plus fort joue l’orchestre médiatique mondial pour étouffer toute voix dissonante. Journalistes, animateurs et humoristes, dents blanches et sourires forcés, viennent nous repeindre la vie en rose. Coupes du monde de football, J.O. d’été, J.O. d’hiver, Superbowl, tournois de golf, de basket ou de cricket selon les latitudes, Roland Garros, Wimbledon, etc, ces festivals nous euphorisent sans discontinuer. J'ai pratiqué plusieurs sports en amateur et prends plaisir à suivre ces évènements. Mais en nous détournant à longueur d'année de l'essentiel, ces divertissements anesthésient notre instinct de survie. Nous assistons ainsi en direct à un suicide collectif sans responsables ni coupables.

Faut-il dès lors baisser les bras et dire que les dés sont jetés ? Allons-nous attendre qu’une lycéenne lise son discours désespéré à la tribune d’une Nième Cop en 2050 comme celui de Severn il y a trente ans et celui de Greta à Katowice en 2019?
Il sera alors trop tard. Le monde sera le théâtre de cataclysmes politiques néofascistes pour faire face aux migrations de masse venant d’un sud irrespirable. Les guerres pour l’eau et autres ressources se multiplieront sur fond de catastrophes naturelles de plus en plus amples et fréquentes. Quant à l'antisémitisme, il menacera à nouveau cette communauté meurtrie désignée en bouc-émissaire responsable de la fin du monde.

L’heure n'est plus aux commentaires critiques, aux scepticisme et au défaitisme. L'avenir de nos enfants exige un esprit volontariste. L’urgence commande de rassembler les acteurs de l'environnement, des droits humains et de l'intérêt général en un lobby électoral transnational capable de porter au pouvoir une nouvelle génération politique au sein du G20. Convaincus de l’urgence de réorienter tous les investissements publics et privés pour réparer la planète et réguler le climat, les nouveaux chefs d'État mettront un terme à la guerre commerciale mondiale, reconvertiront les industries d’armements et coopéreront pour une nouvelle économie  qualitative (NEQ) au profit partagé des sociétés humaines et des acteurs du marché dans un strict respect de l'environnement.

Tels sont les buts du Pacte Climatique Mondial initié au sein de la société civile sur la plateforme globalclimatepact.org qui sera opérationnelle dès la publication du livre GOUVERNER AUTREMENT l'automne-hiver 2024.

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