Au coeur même de la pandémie, des personnalités de la société civile issues de tous horizons culturels et disciplinaires proposent une vision du progrès, un sens à donner au travail et des modes intelligents de production et de consommation. Le fait est que le monde dispose de tous les atouts pour associer profitabilité des entreprises, dignité humaine et qualité de la vie. Tout en assurant une gestion responsable de l'environnement et du climat.
Pour quelles raisons la société civile, jusqu'ici sans consistance, s'imposera-t-elle ces prochains mois comme dernier recours? Première raison, les catastrophes climatiques de 2019 et la pandémie de 2020 ont fait prendre conscience aux peuples des nations qu'ils partagent un destin et des intérêts communs sur la même planète en danger. Historiquement, la société civile a toujours été en avance sur la politique pour faire progresser la condition humaine et défendre les plus grandes causes. Qui plus est, elle est capable de la vision globale et à long terme nécessaire pour faire face à des crises devenues pour la plupart planétaires, ce qui est inenvisageable pour les gouvernements en concurrence sur le marché mondial pour faire croître le PIB national sur l'horizon court des échéances électorales.
Pour tout dire, la politique est en panne sèche sans la moindre volonté réformiste. L'opinion n'est pas dupe. La guerre économique mondiale est de plus en plus largement perçue comme un système brutal, inégalitaire et inconséquent qui abrège l'aventure humaine sur une planète bientôt inhabitable. Ceci est d'autant plus dommageable que la société civile des nations possède les savoirs et les talents voulus pour redessiner l'architecture des institutions mondiales en les adaptant aux impératifs économiques, sociaux, environnementaux, démographiques et sanitaires du XXIème siècle. Car c'est de cela qu'il s'agit. L'ère des petits pas et des bricolages hasardeux est révolue. C'est le système lui-même et les règles du jeu socio-économique qu'il est urgent de réformer en profondeur.
Quelle que soit la nationalité ou les croyances, nous sommes toutes et tous en attente d'un grand projet capable de susciter un élan d'enthousiasme et un horizon d'espérance. L'urgence est là d'élaborer un programme international minimum pour bâtir un monde politiquement coopérant, socialement avancé et écologiquement restauré.
Élaboré d'ici le printemps 2021 au sein de la société civile, le 'Pacte climatique mondial' aura comme double objectif de séduire l'opinion et de rassurer les milieux d'affaires. Il sera soumis fin 2021 aux votes d'un panel représentatif des peuples des nations. Jouissant d'une légitimité populaire, ce Pacte constituera une précieuse aide à la politique pour opérer un changement de cap équitable et durable. Rebattant l'échiquier des partis, il fera émerger à n'en pas douter de nouvelles majorités électorales à travers le monde.
Soyons optimistes! Nous sommes en état d'urgence. Il est temps d'élever la politique au niveau global des grands défis de ce siècle. Cette stratégie innovante mérite d'être tentée pour faire accéder au pouvoir une nouvelle génération politique à la tête des démocraties du G20 dès 2023-2024. Autre bonne nouvelle, les scientifiques ont démontré que la planète possédait d'étonnantes capacités de résilience si nous décidions rapidement d'un autre modèle économique.
Le coordinateur du Global Climate Pact est un ancien chef d'entreprise. Il conduit avec un groupe d'amis des recherches sur la politique à l'ère de la globalisation de l'économie et des crises. Nous promouvons l'idée que le marché mondial le plus grand besoin d'un cadre légal international pour ne pas effondrer l'écosystème planétaire qui sous-tend les activités économiques et humaines.