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Billet de blog 1 juin 2012

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Dans l'œil du Cyclone

Un calme plat bien étrange ! Le nouveau Président bénéficie d'une surprenante manifestation politique bien inhabituelle dans ce pays. Même s'il est bien loin le temps heureux et euphorique de l'état de grâce ; il faut, à la vérité, de reconnaître que ni la conjoncture ni les espoirs portés en Monsieur Hollande ne poussent à ce sentiment niais et bienheureux, la période actuelle est curieusement consensuelle, étonnamment apaisée, étrangement dégagée.

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Un calme plat bien étrange !

Le nouveau Président bénéficie d'une surprenante manifestation politique bien inhabituelle dans ce pays. Même s'il est bien loin le temps heureux et euphorique de l'état de grâce ; il faut, à la vérité, de reconnaître que ni la conjoncture ni les espoirs portés en Monsieur Hollande ne poussent à ce sentiment niais et bienheureux, la période actuelle est curieusement consensuelle, étonnamment apaisée, étrangement dégagée.

La victoire fut d'abord la défaite de l'autre camp, d'une manière de gouverner par le mépris et l'agitation dont beaucoup de Français avaient soupé. Les manifestations de joie au soir du 6 mai furent d'ailleurs significatives d'une retenue qui prenait en compte la gravité des temps et la complexité de la tâche à venir.

Pour autant, si l'euphorie ne fut pas de mise, la catastrophe annoncée n'arriva pas non plus. Pas d'attaque boursière immédiate, pas de baisse de la confiance de nos chers amis boursicoteurs, mafioso***pas o mais i) d'un système vermoulu et immoral. Non, ces braves gens si peu intègres attendent leur heure pour frapper par traîtrise comme ils le font toujours.

Mais paradoxalement, il semble, chose étrange et inquiétante, que rien ne se passe de notable. Les encéphalogrammes restent plats, les cotes atones, les tendances stables, les pronostics non préoccupants, les téléscripteurs presque muets. Tout va comme si rien ne s'était passé, comme si aucun changement n'avait eu lieu. Le pays serait-il dans l'œil du cyclone ?

Car, après tout, n'y a-t-il pas dans un bien proche avenir une élection capitale pour la suite du mandat de celui qui est sorti vainqueur de son duel ? Tout contribue à nous faire oublier cette échéance, à effacer ce rendez-vous des préoccupations du citoyen. C'est un fait anecdotique, une simple formalité semble-t-il ! Les médias cessent de nous abreuver de sondages, les partis ne font plus de grands rassemblements et les candidats se font très discrets à l'exception de quelques narcisses impénitents. À qui profitera l'abstention qu'on cherche ainsi à provoquer ?

Tout va bien jusque là ! Comme le dit le pauvre personnage qui tombe d'un gratte ciel, notre Nation se contente de ce calme plat si trompeur. La chute n'a pas encore eu lieu, elle ne saurait tarder pourtant. Les plans sociaux, ce merveilleux oxymore pour habiller de mots agréables une terrible vérité aux noirs desseins si peu sociaux, vont nous tomber sur la tête. Même air France bat de l'aile, c'est vous dire !

Profitons bien de cette illusion météorologique. L'œil du cyclone annonce la tourmente. Les mauvaises nouvelles vont tournoyer dans une ronde infernale. À commencer par ces législatives qu'on oublie bien innocemment, pensant que les carottes de la droite rappée sont cuites, on ne se préoccupe pas du Front national, mauvaise herbe plus délicate à retirer encore que le chiendent et qui ourdit un sale coup à n'en point douter.

Les triangulaires peuvent tourner au cauchemar, l'emploi va sombrer une fois de plus, les boursiers vont cesser de faire des grimaces, le FMI et l'inénarrable madame Lagarde veulent expédier nos amis grecs aux calendes éponymes. Un automne chaud en quelque sorte, une fin de trêve des « confiscateurs » de rêve s'annonce après cette mer d'huile de l'heure. Le temps va tourner au vinaigre et nous serons dans la panade !

Les hyper-riches vont poursuivre dans la discrétion à exiler des capitaux, à se désolidariser de la cause nationale par des fuites qui relèvent de la trahison. Les emplois vont poursuivre leur exode sans que les amis de monsieur Sarkozy ne se souviennent des promesses mirobolantes faites lors de la campagne. Rassurez-vous, ceux-là ne connaîtrons pas la tempête qui se profile à notre sombre horizon hexagonal. Merci, pour eux, tout ira de mieux en mieux dans ce système absurde et si injuste.

Cycloniquement vôtre.

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