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Billet de blog 2 septembre 2025

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À nos chantres de la communication.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il faudrait fermer les écoles de commerce.

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Un spécialiste de la communication, un être dans le vent et fervent défenseur d'une langue qui ne se referme pas sur elle-même, se réjouit de l'apport de tous ces termes anglophones dans notre lexique national. Selon cet analyste attentif des choses, c'est la preuve de la vitalité des vecteurs de communication et la marque indiscutable du progrès. S'indigner de la chose serait selon lui tourner le dos à l'histoire des emprunts linguistiques et ne pas s'inscrire dans la marche du temps.

J'avoue que lui faire comprendre que lorsqu'un nouveau concept apparaît, lorsqu'une nouvelle activité surgit de l'esprit fécond des promoteurs de l'agitation permanente, l'usage systématique et exclusif de l'anglais tend à souligner l'incapacité de notre merveilleuse langue à nommer ce qui émerge ainsi du bouillonnement foisonnant de notre époque.

C'est implicitement faire du Français une langue promise à bientôt mourir tant elle serait incapable d'intégrer la nouvelle marche du temps. Tout ceci serait exact et il conviendrait de se résoudre à rejoindre le rang des locuteurs de ce créole planétaire si ce phénomène n'était pas le fruit d'une volonté souterraine d'imposer ainsi un modèle de société qui pourtant démontre chaque jour ses limites et sa nocivité.

Le but de cette vaste campagne, assujettissement à une expression mondialisée est l'abrutissement des masses en substituant à leurs langues maternelles, un mode de communication simplifié qui fait la part belle aux échanges commerciaux, aux activités ludiques et festives, aux mots qui se passent aisément de toute forme de réflexion.

Quand ce qui relève des différentes activités de notre vie quotidienne : le sport, le travail, l'informatique, la bouffe, l'art, le travail, le commerce, … se réfugie derrière des termes anglophones, il est clair que la pratique n'est pas neutre tout en glorifiant un libéralisme triomphant capable d'imposer non seulement sa volonté mais plus encore la forme de ses échanges verbaux.

Tout ceci ne serait que de peu de gravité si ce mouvement était accompagné d'une baisse drastique du lexique local chez les nouveaux colonisés de la langue. Tout concourt, de l'école aux médias à réduire de plus en plus les outils dont dispose le peuple pour analyser, pour comprendre, pour s'exprimer. La monté spectaculaire de la violence est du reste la preuve que quand les mots finissent par manquer, le passage à l'acte s'impose hélas !

Qui mène la barque de ce mouvement de fond ? C'est bien difficile à savoir. Ce qui est certain c’est que les complices sont innombrables en se faisant les vecteurs et les agents de cette vaste entreprise impérialiste d'asservissement et d'abrutissement par le truchement d'une langue commune qui vampirise et étouffe toutes les autres. Ils ne le font pas en conscience mais avec cette certitude d'être dans le vent, de suivre le mouvement général, de participer à la marche du progrès. En cela ces maudits porteurs de nos futures chaînes linguistiques sont des dangers redoutables par leur coupable ignorance et totale incompréhension de ce phénomène.

Les institutions et les élus se font eux aussi acteurs de la mort programmé du français en n'organisant plus que des Race à la place des courses, en proposant des Game au lieu de jeux ordinaires, en installant des Food-truck à la place de Cantine mobile, en glissant de l'anglais partout où c'est possible pour démontrer leur modernité en dépit d'une loi Toubon jetée aux oubliettes. Quant à leurs discours, ils sont la démonstration de l'avilissement de notre langue quand par malheur, ils n'ont pas confié à un collaborateur lettré, la rédaction de leurs propos.

Parcourez une ville, regardez attentivement toutes les enseignes et vous comprendrez que nous sommes en train de devenir une colonie linguistique, perdant l'usage de notre merveilleuse langue et de sa capacité cognitive à dénoncer la main mise d'un modèle économique qui place l'avoir au-dessus de l'être, l'argent au-dessus de la connaissance, la consommation au-dessus du bien-être commun et de la protection de la planète et de tous ses hôtes.

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