Mélenchon en terrain conquis.
Nouveau meeting du seul tribun de cette campagne présidentielle à Vierzon, la ville fière, la ville rebelle, qui oubliée des capitaines d'industrie, meurt à petits feux dans le souvenir de son passé glorieux. Le candidat du Front de Gauche est capable de réveiller les rumeurs d'alors, les colères ouvrières, les piquets de grève, les batailles mémorables des cheminots.
Vierzon va vibrer de nouveau au son des voix qui viennent du fond de nos colères. La ville entre Cher et forêt, aux portes du Berry et de la Sologne attend de pied ferme et le poing gauche dressé au dessus de la tête celui qui redonne dignité et espoir au petit peuple des opprimés.
Je les connais ces gars de la ville rouge. Je les ai entraînés quatre années durant et j'ai compris ce que pour eux, signifiaient l'amour de la terre, le respect du maillot, le courage et le combat. Ils ne reculaient jamais devant plus fort qu'eux. Ils avaient été élevés avec cette culture de la fierté et du refus de céder devant les provocations.
Avec eux, le rugby était bataille farouche, chaque mètre gagné ou perdu se faisait au prix de plaies et de bosses. Ils avaient le cœur accroché, la mêlée était leur fer de lance. Ils avaient depuis toujours, intégré les vertus du collectif, de la coopération, de l'amitié indestructible de ceux qui luttent pour les mêmes valeurs.
Ils avaient les pieds dans ce terreau de la culture ouvrière. Ils avaient grandi dans la certitude que jamais personne ne devrait les faire reculer. Ils avaient écouté les récits des grandes luttes, des anciens qui n'avaient jamais cédé devant les patrons. La ville a payé très cher sa réputation. Petit à petit, les entreprises qui firent sa gloire, ont fermé leurs portes.
Plus qu'ailleurs encore, les prétextes fallacieux, les restructurations, les plans sociaux se sont accumulés sur leurs têtes de pauvres cabochards de gauche. La ville était un bastion communiste, il fallait qu'elle tombe pour le paiement de sa fidélité à la Sociale, à une idéologie qui n'avait plus sa place dans un monde où le pragmatisme économique dominait sur toute considération humaine.
Alors, qu'aujourd'hui, Mélenchon rende honneur et respect à cette ville sinistrée, aux magasins qui ferment les uns après les autres, à la population vieillissante, au lycée (fleuron de la culture technique et ouvrière) qu'on assassine au nom des grandes villes voisines, ce n'est que justice.
Vierzon attend une foule de gens debout, de gens en route pour que place soit redonnée au peuple. Le Loiret voisin arrive en masse, plus de mille personnes sont en route pour un meeting électoral. De mémoire de vieux militants, certains témoignent et nous disent qu'ils n'ont jamais vu pareil engouement. Il se passe quelque chose dans ce pays et nous sommes en train de le vivre de très près.
La salle à Vierzon est déjà pleine, nous sommes encore sur la route. Qu'importe, chaque meeting du Front de Gauche pulvérise les records comparables. Nous vivrons le meeting dehors, cela ne refroidit pas notre ardeur. Je vous raconterai ce que j'ai pu en écouter. Rassurez-vous, le peuple est en marche et se moque bien de tous ces menus désagréments.
Combativement vôtre.