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Billet de blog 9 août 2024

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La voie est toute tracée

Du chauvinisme au nationalisme.

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L'esprit sportif en berne

Illustration 1

Pour qui aime le sport, rien que le sport pour ce qu'il représente d'effort, de sacrifice, de difficulté et d'incertitude, la couverture médiatique des derniers Jeux Olympiques relève de la plus pure absurdité puisque les caméras et les micros ne se tendaient que sur les Français victorieux quand le président leur laissait la place.

Ailleurs, il pouvait bien se dérouler de belles compétitions, des exploits dignes d'intérêt, le nationalisme exacerbé de la réalisation ne permettait pas de suivre les épreuves puisqu'il fallait vendre du cocardier, de la Marseillaise en bouche et de l'interview de circonstance. Qu'importe que ce rendez-vous fut celui des athlètes du Monde entier ; en France, il n'y a de place que pour les tricolores.

Pire encore, puisque le Club France tient le haut du pavé en montrant le peuple en délire glorifiant ses idoles dans une hystérie qui interroge les observateurs neutres tandis que les journalistes ou prétendus tels, en rajoutent dans le dithyrambe et le propos superlatif. La nuance n'est pas de mise lorsqu'il s'agit de faire vibrer la fibre patriotique ; c'est à croire qu'on nous prépare une bonne guerre.

Le suspense est de mise avant les épreuves qui seront montrées sur le petit écran à la seule condition qu'une chance de médaille s'offre à la nation organisatrice et semble-t-il, unique candidate aux heures de diffusion. Sur le plateau, des excités derrière des micros en rajoutent pour vendre cette promesse de béatitude nationale.

Seule la victoire ou à défaut la médaille est belle dans ce flot de paroles qui s'émancipent de l'analyse sportive, de la description du geste, de l'évocation des concurrents pour n'évoquer que ce compétiteur en bleu qui fait tout son possible devant une foule en délire, prompte à siffler qui aurait la mauvaise idée de coiffer son champion sur le fil.

Le sport c'est tout autre chose que cet esprit anti-sportif, belliqueux, chauvin, franchouillard de la télévision nationale. C'est à croire que ces pantins rejoignent le bataillon des présentateurs d'opinion que sont leurs confrères de l'actualité pour dérouler le tapis rouge à la future et désormais inévitable révolution nationale.

Les Jeux Olympitres de 2024 à l'instar de ceux de 1936 ont ouvert la voie pour l’avènement d'une pensée xénophobe, réactionnaire, patriotique et intolérante. Quand le but ultime de l'épreuve est de faire briller le drapeau, quand la seule manière d'encourager un concurrent est de beugler un chant militaire, nous ne sommes pas loin du totalitarisme de l'Allemagne nazi.

Quand le chef d'état en rajoute dans cette farce en faisant de cette manifestation son jouet, l'occasion d'occuper tout l'espace médiatique, de glorifier les vainqueurs en les serrant dans ses bras, nous atteignons les sommets de la propagande totalitaire avec la complicité des médias qui surjouent cette image dégradante et insultante pour l'image de la fonction.

Bien-sûr on me rétorquera que le bon peuple adore ça et c'est bien normal car dans ce type de régime, les foules subjuguées, conditionnées, hypnotisées, décérébrées, se complaisent à suivre le mouvement pour montrer une exaltation proche du délire absolu. Faire remarquer ce qui s'est joué durant cette mascarade, c'est prendre le risque de l'insulte et pire encore car il n'est pas permis de décrire ce qui échappe aux aveugles et aux sourds consentants.

Un parti va tirer les marrons du feu avant que de mettre le pays en ébullition pour d'autres motifs que des agitations sportives. Attendons la suite, la voie est toute tracée désormais.

Illustration 3

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