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Billet de blog 10 octobre 2025

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Il est curieux de constater que les loups se font un devoir désormais de sortir du bois, surtout quand il y a un objectif à portée de main. La perspective d'une prochaine élection municipale réveille un désir qui a longtemps sommeillé durant les mandats précédents, faute de temps sans doute. Mais comme par miracle, l'agenda se dégage pour courir les manifestations et serrer des louches jusqu'à plus soif.

Tout ceci ne serait que de fort peu d'utilité si les réseaux sociaux n'étaient pas là pour assurer la promotion de la chose. Monsieur le Maire au forum des associations, à la kermesse de l'école confessionnelle, au loto des amis de la laïcité, à la grand-messe de la Saint Hubert… C'est un véritable marathon qui s'engage durant lequel, il convient de se présenter sous le meilleur jour.

L'essentiel est d'être sur le cliché, car désormais la politique municipale n'est plus qu'une question d'image, celle uniquement du premier magistrat. Point n'est besoin de défendre un bilan, de proposer de nouvelles orientations, de fixer des perspectives et des ambitions. Le seul argument électoral qui soit réside dans la bonne mine d'un candidat qui fait don de sa personne à la fonction.

Pour les éventuels commentaires, il faut compter sur les aficionados du bonhomme, sa garde rapprochée sur les réseaux, qui ne manqueront pas de faire commentaires élogieux, remarques admiratives et propos dithyrambiques pour ce personnage qui a fait don de sa personne à sa commune.

Et si par hasard, un opposant venait à vouloir s'interposer entre le grand homme et sa réélection courue d'avance, ce ne sont qu'à travers des remarques acerbes, ironiques ou caustiques que le malheureux se ridiculisera faute de pouvoir entamer le débat. Car désormais, une élection n'est qu'une bataille d'images autour de la seule tête d'affiche.

C'est du reste à ce seul personnage que se résumera la future campagne d'affichage. Point d'équipe pour symboliser le vote, mais la figure de celui ou de celle qui mène la danse. La démocratie en prend un sacré coup et le débat se résume à la tenue de l'édile en goguette. Souriez, vous serez réélu, ne doivent cesser de rabâcher des conseillers en communication qui ne sont que des visagistes de mode.

Monsieur le Maire se donne sans compter pour faire bonne figure. Plus il y aura de clichés de lui plus il pourra s'appuyer sur cette avalanche de portraits pour justifier un bilan qui n'apparaît même pas en toile de fond ou en arrière-plan. Pour renvoyer l'ascenseur, il lui faudra rendre la pareille à son voisin, pourvu qu'ils soient du même bord. Ce ne sont plus des hommes ou des femmes politiques mais de simples mannequins souriants.

Ne leur jetons pas la pierre puisque les citoyens eux aussi tombent dans la combine en s'empressant de sortir leur portable pour se prendre avec la célébrité. Le selfie remplace le questionnement et les éventuelles remarques, le débat se limite à cette impression numérique qui place le premier magistrat sur le devant d'une scène illusoire.

Alors comment s'étonner ensuite que les conseils municipaux ne soient plus que des corvées vite bâclées, sans étude approfondie des dossiers et sans débat ? Seule l'image compte ayant bouté l'analyse, la controverse, la réflexion, hors du champ démocratique. Il s'avère nécessaire d'inverser cette tendance égocentrique qui place une élection municipale sur la seule posture des apparences.

En attendant, monsieur le Maire sourit à qui mieux mieux et s'il ne trouve pas admirateur prompt à lui tirer son portrait, il s'en charge lui-même pour enrichir sa vaste collection de clichés d'un premier magistrat qui ne cesse d'arpenter le terrain. Tout ceci serait risible si derrière cette mascarade, il n'y avait pas une ambition personnelle qui vise un mandat national.

Illustration 2

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