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Billet de blog 10 novembre 2025

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Les falsificateurs du livre…

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Ils plombent les ventes.

Illustration 1
© Les falsificateurs du livre…

Le monde de l'édition les couve du regard, ils disposent d'un tel potentiel que des directeurs de collection n’hésitent pas un seul instant à leur mettre une belle plume à disposition afin de publier un ouvrage qui fera du chiffre à défaut de laisser une trace dans la littérature. Ils sont nombreux ceux dont la notoriété vaut suspicion de bons tirages dans cet univers marchand où tous les mauvais coups sont permis pour jouer du bandeau clinquant et de la tromperie caractérisée.

Ce fameux bandeau rouge, à l’instar des flibustiers d'antan, couvre la jaquette de leurs bouquins, ces produits de grande consommation qu'ils ont signé et tout juste parcouru d'un œil distrait. Ils ont tellement l'habitude de vivre aux crochets du public qu'ils osent ainsi sans vergogne surcharger les vitrines de nos librairies et ce, d'autant plus aisément que certains dans la bande, sont des spécialistes du retournement de jaquette.

Ils sont sportifs, vedettes de cinéma, politiciens sans vergogne et viennent manger le pain des littérateurs véritables, amateurs lettrés ou écrivains en devenir. Dans les salons, les gogos illettrés se précipitent à leurs stands, espérant l'expression même de la vacuité de notre époque : un selfie, cette illusion de la notoriété partagée, qui vaut bien l'achat d'un livre qui ne sera jamais lu tandis que les vrais auteurs se désolent de cette mascarade pitoyable.

Phénomène de société certes, qui en dit long sur ce marché du livre qui ne fonctionne plus que par coups médiatiques, mais surtout expression même de la déliquescence des élites. Que faut-il penser de ces grands personnages de la République, qui non contents de vivre au crochet du peuple, viennent encore lui grappiller quelques écus, en venant signer leurs ouvrages dans une librairie bienveillante.

Spectacle pitoyable de ces Présidents en tous genres qui viennent ainsi à la rencontre des lecteurs qui ne sont rien d'autre, en fait que des électeurs potentiels pour un rebond, un nouveau départ, une renaissance. Faut-il qu'il n'ait aucun respect, aucun amour propre pour après des années de mensonge et de reniement, se faire ainsi falsificateurs livresques.

Et que dire de cette morgue qui est la leur, de ce besoin de s'entourer d'un garde du corps pour éviter tout risque de controverse, comme si l'abîme de la quatrième de couverture risquait de déclencher le courroux d'un citoyen las d'être leurré ainsi sur toute la ligne, même après avoir tourné la page de ce pantin dérisoire.

Évitons de les nommer ici, ces êtres de rien qui tentent de se faire une virginité par le truchement d'une publication. Tout du reste est bon pour prendre le pain des vrais auteurs : essais, romans, recueils de discours - qu'ils n'ont du reste jamais écrits -, auto-biographies par procuration, ouvrages de perspectives, … tout est bon pour battre la campagne, sillonner le pays en dehors des campagnes électorales, sans doute pour satisfaire à leur coupable assuétude du bain de foule.

Se faire mousser tout en ne cessant jamais de se faire graisser la patte, gagner une fois encore à être reconnu, non pas pour ce qu'ils sont – la vérité serait si humiliante si nous pouvions la leur cracher à la face - mais pour ce qu'ils pensent être, bien à l'abri derrière leurs nervis et leurs fidèles adorateurs.

Rien n'est plus intolérable pour un auteur véritable que de se retrouver dans un salon à côté de l'un de ces pantins dérisoires qui tirera toute la lumière à lui, qui héritera du cliché dans un journal local toujours prompt à servir la soupe aux puissants et qui comble de l'ignominie, le privera de quelques ventes parce qu'à côté de tels personnages, les dès sont toujours pipés.

De grâce, n'achetez plus jamais un livre à ces tristes personnages de papier. Ne confondez pas ce qui les caractérise parfaitement et ces livres dans lesquels ils n'ont pas même trempé leur plume.

Illustration 2
© FR. Brou

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