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Billet de blog 13 mai 2012

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Une douce effraction visuelle …

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Balade

Les maquettes de Dan Ohlmann.

Une belle maquette, c'est un fragment d'hier ou d'aujourd'hui qui s'offre à celui qui prend la peine d'y entrer par le cœur. C'est un espace vide, où la vie s'est absentée quelques instants, pour vous laisser prendre possession des lieux, visiteur qui pénétrez ici sur la pointe des yeux.

Pour Dan Olham, l'art de la maquette n'est pas celui de la représentation fidèle, hygiénique, chirurgicale des choses. Non, l'homme nous livre bien au contraire des lieux en suspension, des espaces improbables dont le charme réside dans un temps en apesanteur, une présence évanouie qui ne demande qu'à renaître dans votre imagination. Si le temps s'est figé, c'est pour vous offrir discrètement la place.

De la poussière de ci, de là, des toiles d'araignées, une vitre brisée, une poubelle à moitié pleine, des détails qui échappent à la vision chloroformée des autres maquettistes, pour un voyage en imaginaire. Vous devez prendre le temps de vous installer, d'occuper des lieux qui semblent vous attendre. Vous irez à la recherche d'une lumière diffuse ou confuse, à la poursuite d'un reflet ou d'une étrange clarté …

Vous retrouverez votre enfance, vos souvenirs personnels, vos découvertes secrètes. Les maquettes de Dan Olhmann, ne sont pas une réduction du réel. Elles deviennent condensé, vision fugace d'instants magiques. C'est l'âme des endroits ordinaires qui vous est offerte. Vous vous posez devant ces œuvres d'art et de méticulosité, vous pénétrez au cœur d'un mystère qui devient vôtre !

Je vous prends par la main, si vous le voulez bien, pour pénétrer quelques instants dans différentes réalisations de cet artiste discret, de cet amoureux des gens qui a la délicatesse de ne pas les représenter dans ses diorama intérieurs, du tréfonds de soi.

L'ancien dancing.

Des affiches éparses rappellent que jadis, on s'amusait ici. Des traces sur le sol, des papiers déchirés, des rideaux froissés ou en loques, des chaises renversées, d'autres empilées, il y eu plaisir en ce lieu. Le dancing a vécu, c'est la mémoire de l'oncle Charles qui surgit ici.

Les œufs.

Une vieille traction abandonnée à son délabrement git dans l'étable. Un pneu crevé, les portières arrachées, disparues, ouvrent l'habitacle aux incursions des volailles de la ferme de l'oncle Albert. L'une d'elles a laissé des œufs sur le siège du conducteur. Partout, de la paille, de traces anciennes, des indices du passage des bêtes. Une charrette, les bras en l'air, les bonbonnes vides d'une goutte qu'on devait distiller sans mesure, c'est un voyage dans notre enfance !

Le théâtre abandonné.

Un tas de sable, une pelle fichée au milieu. Des travaux ont du chercher à réhabiliter ce qui fut un beau théâtre à l'italienne. Des gravats sur le devant de la scène, un échafaudage qui attend désespérément ses ouvriers, des seaux et des tuyaux, la fin des travaux n'est pas pour demain. Ce sont plus sûrement les évocations des spectacles d'autrefois qui hantent les fauteuils poussiéreux. Le metteur en scène est cet étrange maquettiste qui refuse le destin tragique de l'endroit.

Le restaurant de chez Maxim's

Il rompt avec les ambiances blafardes ou nostalgiques des autres réalisation. Tout est net, tiré à quatre épingles, même si la patine donne vie et réalité à ce célèbre restaurant. La table vient d'être dressée. Le personnel a quitté les lieux pour aller déjeuner. Les convives vont bientôt arriver, on n'attend que vous, prenez place à la table de votre choix.

Il y a bien d'autres merveilles dans ce musée de la maquette et du cinéma, installé dans le beau cadre de la maison des Avocats, une grande bâtisse du XVI° siècle au cœur du vieux Lyon, 60 rue Saint Jean. Allez y les yeux grands ouverts !

Étrangement sien ! 

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