C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

5050 Billets

2 Éditions

Billet de blog 13 septembre 2025

C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

Les chevaux de retour.

C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le picotin doit être fameux ...

Illustration 1
© Théodore Gericault

Notre vie politique bruisse déjà à quelques encablures des prochaines municipales des différents mouvements dans les écuries politiques. Les parieurs, toujours à l'affût de bons tuyaux se régalent d'avance de ces rumeurs qui mettent en avant de vieilles ganaches et de piteuses haridelles, boitant bas, le souffle court, le poil terne et le palmarès entaché de quelques déclassements. Si les tuyaux sont le plus souvent percés c'est à force de traîner des casseroles quand ces chevaux de trait ne cessent de creuser des sillons impurs.

L'écurie doit être fameuse, le picotin de première qualité et le foin faire grand bruit dans le Landerneau pour que ces bourriques à bout de force et de crédibilité continuent de vouloir reprendre du service ou pour certains, se remettre en selle après des éclipses imposées par la justice ou les électeurs. Il ne faut du reste n'avoir aucun sens de l'honneur pour se remettre ainsi sur le portillon de départ avec des handicaps qui décourageraient le premier parieur venu.

Pour rester dans les courses, nos chevaux de retour n’hésitent pas à changer d'écurie ou même de haras, ils viennent tous ou peu s'en faut du même élevage. La truffe au vent, ils remuent de la queue pour chasser les éventuels scrupules qui pourraient les habiter. Si les mouches sont attirées par le vinaigre, pour eux le goût du pouvoir est une drogue qui ne cesse de les griser.

Si le terrain est trop lourd ou si les obstacles y sont trop nombreux ou désormais inaccessibles à leurs vielles jambes, ils changent d’hippodrome pour aller tenter leur chance avec de nouveaux parieurs. Une fois sur place, ils évoqueront une herbe plus verte et plus grasse qu'ailleurs, se moquant éperdument des électeurs à qui ils font prendre des vessies pour des lanternes.

Illustration 2
© John Sell Cotman

Pour amadouer les turfistes, ils n'ont aucun scrupule à changer de postillon, ce cavalier émérite qui mène l'attelage. Ils acceptent d'avaler toutes les couleuvres pour avoir à nouveau la griserie de ce terrain de course où les canassons ne cessent de tourner en rond pour amuser une galerie qui se fait de plus en plus maigre. Ils n'amusent plus personne mais ne s'en rendent jamais compte.

Par contre, ils n'aiment rien tant qu'on leur brosse la robe dans le sens du poil, qu'on les flatte et qu'on les panse avec délicatesse. Imbus de leur personne, ils ne se rendent même pas compte que les courbettes et les hommages qu'ils reçoivent ne sont que de pure forme, pour nourrir un peu plus encore cette prétention qui est la leur quand ils affichent leurs trophées passés et ce petit pin's rouge que des aussi prétentieux qu'eux leur ont accroché à leur robe luisante.

Hélas, rien n'est pire encore que ces jeunes chevaux piaffant d'impatience, qui pour prendre leur place sont disposés à singer tous leurs travers, à les imiter en tous points en y ajoutant la fougue et l'inconscience d'une jeunesse qui ne sait rien de la vie réelle. Et tout ce joli monde prétend nous représenter alors que dès la ligne d'arrivée franchie, ils ne font que nous mépriser, nous ignorer et réclamer des privilèges et des honneurs.

Sur leur box, il faut agrafer leurs titres et leurs victoires, leurs récompenses et leurs trophées. Ce ne sont que des bêtes de cirque qui font des ruades à la moindre remarque d'un garçon d'écurie déçu de leurs performances. « Henni soit qui mal les panse ! » dit-on dans les milieux qui ne sont plus dupes de leur parfaite et désespérante inutilité. Il est même grand temps de les mettre tous à l’équarrissage en évitant soigneusement de les envoyer à la boucherie.

Ils sont totalement et irrémédiablement indigestes, tout comme ceux qui s'accrochent indéfiniment à la longe qui leur sert d'attache au pays sur lequel ils ont posé la patte, au point que le peuple dans son immense majorité les rejette tous avec une folle envie de foncer dans le tas en réactivant les anciennes charges de cavalerie. À coups d’éperons et de cravache, jetons à terre ces vieilles ganaches et ces piteuses haridelles d'une démocratie révolue.

Illustration 3
© Charles Cottet

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.