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Billet de blog 15 mai 2012

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Quelques bateaux au fil de l'eau

La grande descente.   Pour la Remontée du Saumon, il nous fallait regrouper toutes nos modestes embarcations de bois à Meung sur Loire, point de départ de notre épopée ligérienne du 17 au 20 mai. Cette fois, pas de remorque ni de convoi routier, la Loire pour unique voie royale et toutes les confréries entre Chateauneuf sur Loire et Orléans, l'arme (un tire-bouchon) au pied pour la folle aventure.

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La grande descente. 

Pour la Remontée du Saumon, il nous fallait regrouper toutes nos modestes embarcations de bois à Meung sur Loire, point de départ de notre épopée ligérienne du 17 au 20 mai. Cette fois, pas de remorque ni de convoi routier, la Loire pour unique voie royale et toutes les confréries entre Chateauneuf sur Loire et Orléans, l'arme (un tire-bouchon) au pied pour la folle aventure.

Partir est déjà belle expérience. Il en faut des éléments pour que le fûtreau à quai redevienne magnifique bateau prêt à se mouvoir sur les flots. Moteur, bourdes, gaffe, gilets de sauvetages, cordes de toutes longueurs, voile, piautre, casse-croûte. Il ne faut rien oublier ! On se berdille un peu, on palabre encore plus, on s'impatiente, on s'empresse et finalement vogue la galère !

Pas plus tôt partis que déjà nos deux premiers bateaux se mettent à couple pour, le pont à peine franchi, prendre la précaution de ne point choir dans le piège de l'hypoglycémie. Café et croissants passent d'un bord à l'autre de nos embarcations. C'est encore le temps de ne pas perdre le sien. Deux compagnons bricoleurs ont pensé à la trousse à outils, ils découpent, vissent, pointent, la descente sera longue, il ne faut pas s'ennuyer !

À Jargeau, quatre nouvelles unités nous attendent. C'est ainsi que d'étape en étape, la flottille va se gonfler de nouveaux compagnons. Les gars de Bou seront les suivants, ceux de Combleux nous attendent pour le repas du midi puis la troupe orléanaise s'empressera de partir bille en tête, trop impatiente sans doute de gagner Meung les premiers.

Au final, 18 de nos bateaux, revus de fond en coque pendant l'hiver, goudronnés amoureusement pour qu'ils soient à nouveau étanches, vont se diriger vers le point de départ. Quarante cinq kilomètres qui s'avalent bien facilement tant la Loire s'est gonflée de fierté les jours derniers avec les pluies abondantes. Le soleil est de la partie, sur les ponts, malgré nos grands chapeaux de feutre, des couleurs empourprent les visages.

Le vent pousse un peu plus les embarcations, il est de travers et ne permet pas de sortir la voile. Il empêche tout autant d'user de la bourde. Le bateau qu'on laisse filer entre courant et vent se met en crabe. Pas d'autre solution que de donner du moteur. La modernité a parfois quelques facilités auxquelles il faut bien se résigner !

Nous avançons, nous allons bon train et l'eau qui ne manque pas, nous pousse à oser un petit plaisir fort rare ! À la pointe de Courpain, l'indicible armada se laisse à la remonte du Loiret, cet enfant illégitime de la Loire, engendré par une captation souterraine de ses eaux. Les baigneurs aventureux et si peu frileux de cet étrange affluent eurent la surprise de nous voir déranger leurs ablutions de mai.

Puis les Carnutes nous ouvrirent leurs bras. Ils avaient mis les petits plats dans les grands, la soirée de ripaille pouvait commencer. Au son des guitares et de l'accordéon, tout le répertoire breton accompagna un repas généreusement arrosé. Il faudra attendre la Remonte pour que nos chants mariniers soient au programme.

Jean, le maître de cérémonie est un homme avisé et fort connaisseur de sa bande d'arcandiers Il avait demandé un car pour organiser le retour de ses compagnons désormais à pied. Le poids de la fatigue d'une longue journée au soleil, quelques grammes de vin du pays et la mesure s'avéra judicieuse. Plus de quatorze heures après le départ de Chateauneuf, les yeux rouges de fatigue sans doute, la troupe se carra dans le car salutaire.

Le retour fut assez calme même si un de nos Orléanais avait encore la gorge qui le démangeait. À trop parler, on en oublie parfois l'essentiel. C'est ainsi qu'en descendant au port d'Orléans, première étape de cet étrange ramassage salutaire, il en oublia son moussaillon qui dormait du sommeil de celui a dépassé la dose prescrite. Je ne sais à cette heure, où le conduisit le car. Qui dort voyage plus loin qu'il ne le souhaite ! Rendez-vous du 17 au 20 mai pour la remontée du Saumon. Venez nous voir sur les bords de Loire ! Faites-nous bon accueil en venant à notre rencontre.

Marinièrement vôtre.

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