Leur piège Durable…

La "Finité" s'impose

Le développement durable, belle formule pour des illusionnistes qui n'ont que des oxymores à la bouche ! Derrière ce vocable pieux, derrière cette prière à la sainte prospérité renouvelée se cache la volonté de se grimer un peu pour continuer sans véritablement rien changer. Ils nous ont appris à nous méfier de leurs jolis slogans, de leurs promesses mensongères, de leurs détournements des idées les plus belles. Alors cette unanimité n'est pas sans inquiéter.

Analyser séparément les deux termes de ce miroir aux alouettes, de ces colifichets offerts aux bons sauvages que l'on veut continuer à berner éternellement permet immédiatement de se mettre sur ses gardes. Il convient de déminer cet oxymore discret qui a si belle figure, si bonnes intentions supposées !

Développement pour continuer à gaver, gaspiller, proliférer, détruire, piller, asservir... ! Ils n'oublient pas de nous inventer une superbe excroissance à leur bonne vieille croissance. Ils s'avancent avec un ersatz de l'expansion positive qu'ils aimeraient encore appeler de leurs vœux. Il se gargarisent de ce pléonasme redondant qui les rassure. Ils se parent du prolongement économique de la si dangereuse exigence divine : « Croissez et multipliez en nombre ! ». La fuite en avant sans rien changer en profondeur à cette folie meurtrière.

Développement pour continuer avec les mêmes aux premières places quitte à sortir du chapeau une bonne guerre pour accélérer les dividendes tout en réduisant les gueux. Croissance pour ce clergé privilégié de leur Dieu Argent qui de génération en génération profite de tout au détriment de tous les autres, de tous les pays, de notre Planète. Croissance aussi pour ses adorateurs, ceux qui sont prêts à toutes les bassesses pour s'en mettre plein les fouilles, qui jouent à la bourse la vie des humbles !

Développement, comme si on attendait la révélation d'une image au sortir d'une chambre noire imaginaire. Du bac argentique sortiraient alors des dollars, des euros, de l'or ou de l'argent : qu'importe le nom puisqu'il n'a pas d'odeur. Ce Dieu ne se gagne plus depuis fort longtemps à la sueur de son front mais à celle des autres...

Durable, car il faut perdurer, continuer, s'accrocher en fermant les yeux. Maintenir cet état d'injustice pour la génération suivante au moins. La Caste financière entretient l'espoir de transmettre le privilège en déplaçant simplement les sources de profit vers des produits un peu plus respectueux de l'environnement en apparence. Car à bien y regarder, leurs solutions alternatives ne sont pas exemptes d'horreurs environnementales.

Durable pour ne pas perdre de vue l'essentiel. Pour les autres, les petits, les pauvres, les lointains des pays émergents ou stagnants, ça restera dur, de plus en plus dur même. Confusion sémantique ? Peut-être ! Dur, dur, dur !

Durable simplement pour eux, les nantis de toujours. Pour les autres, ces chimères s'inscrivent désormais dans l'éphémère. Licenciements, contrats précaires, travaux saisonniers ou de service minimum aux personnes démunies de ressources réelles

Alors, ce sera « développement durable ». On nous l'impose au sommet de cette hiérarchie qui s'est appropriée cette juteuse idée. Ils ont fait un calcul qui, une fois encore, leur est favorable. De primes écologiques en primes vertes, d'emprunts à taux zéro en prêts durables, la machine à profit va reprendre sa marche en avant pour leurs gains permanents, maquillés d'intentions louables et d'une appellation apparemment si généreuse.

Il faut refuser ce vocable, imposer des mots porteurs de partage, de respect et d'humanité. Des mots qui permettront peut-être de basculer vers un nouveau modèle… Répartition Harmonieuse ! Fini le toujours plus pour seulement quelques-uns. Que vive enfin ce grand partage au niveau mondial, cette utopie christique alors réalisée sans le truchement fallacieux de tous les religieux.

La répartition suppose la « finité » du gâteau à partager dans l'affinité universelle.

L'harmonie pourra alors régner et l'on vivra enfin l'avènement de ce royaume tant espéré en un lieu bien plus tangible que cet EDEN improbable. Notre planète vaut bien un grand soir où tout sera remis à plat et à disposition de tous dans la nécessaire modération.