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Billet de blog 17 octobre 2016

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Bénévoles

Des motivations disparates.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Mais pourquoi font-ils tout ça ?

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Que seraient nos associations sans leurs escouades de bénévoles, tous plus dévoués les uns que les autres, donnant temps et énergie quand ce n’est pas de leur argent pour travailler à l’intérêt commun dans une société où même un ancien ministre socialiste estime que faire fortune devrait être l’idéal des jeunes gens modernes. Il est vrai que ce gougnafier a travaillé dans une banque : un lieu ou le bénévolat est totalement absent.

Loin de moi l’envie de remettre en cause ce merveilleux statut, cette manière exemplaire de rendre service, d’apporter sa pierre à un édifice ; qu’importe qu’il soit culturel, sportif, caritatif ou bien citoyen. Je viens ici m’interroger sur les motivations secrètes qui poussent chacun de nous, un jour, à franchir ce pas et à donner sans recevoir en échange cet argent qui semble pourtant devoir gouverner les désirs des humains.

Je sors d’un week-end passé à ouvrir des huîtres durant un festival ; ce matin ce sont six heures que j’ai accordées gracieusement au fonctionnement du Relais Orléanais. Ce soir, je vais tenir réunion pour la chorale dont je suis le président. Je ne mérite ni médaille ni éloges : nous sommes des millions dans ce cas et chacun agit dans l’ombre pour que la vie soit moins triste, plus joyeuse, plus supportable en somme. Le bénévole est un « ripolineur » dans l’âme !

Certains œuvrent par conviction. Ils défendent une vision personnelle de la société. Leur action s’inscrit dans un projet pensé, le désir de faire bouger les lignes et de transformer une société qui se complaît dans des valeurs détestables. Ils vont vers les plus démunis, ceux qui sont à la marge, qui ont besoin d’aide ou de présence. Ils agissent au nom d’une foi religieuse ou d’une pensée idéologique ou philosophique.

D’autres trouvent dans leur engagement la satisfaction de rendre service, d’apporter un peu de bonheur. C’est plus au niveau affectif qu’ils situent leur engagement. Ils attendent en retour quelques sourires ou un remerciement qui n’est pas toujours simple à entendre. Ils sont souvent déçus de ce qu’ils prennent pour de l’ingratitude ou bien de l’indifférence comme si recevoir devait toujours s’accompagner de l’expression d’une gratitude qui, comme chacun sait, ne peut être que profonde et sincère.

Quelques-uns viennent combler un vide, remplir un temps qui a perdu son sens, rencontrer des semblables et briser la solitude, trouver un cadre pour une existence qui en a bien besoin. Ils se rendent d’abord service tout en apportant un peu de réconfort aux autres. Il n’y a pas lieu de les en blâmer, l’essentiel est toujours dans ce qu’on donne et non pas dans le pourquoi de ce don.

Tous pourtant œuvrent et font du bien autour d’eux. Tous se donnent du mal et ne mesurent pas leurs efforts. Tous ont la conviction d’être utiles. C’est bien là le point commun de ces millions de bénévoles qui souvent passent pour des demeurés. C’est à juste titre sans doute, car il faut être fou pour déployer autant d’énergie sans retour sur investissement. C’est pourtant là ce qui fait la grandeur de cette merveilleuse loi sur les associations sans laquelle notre nation fonctionnerait de manière radicalement différente. C’est pourquoi, au lieu de s’interroger sur ce qui met en branle toutes ces personnes, il convient de leur rendre hommage.

Hélas, certains bénévoles espèrent bien tirer profit de leur engagement. Ils sont dans une démarche qui suppose un retour sur investissement. Je ne nommerai pas ces associations qui sont en fait de vastes organismes de rencontres pour loups aux dents acérées, notables en mal de générosité, faiseurs qui veulent étendre leur réseau et profiter d’un carnet d’adresses. Ceux-là, nous les éviterons : ils ne sont pas de notre monde. Leur générosité sent l’arnaque et l’hypocrisie.

Bien sûr, il y a aussi quelques faiseurs d’argent facile, imposteurs margoulins qui créent des associations paravents, simplement pour détourner des revenus, défiscaliser des bénéfices, rouler dans la farine les uns et les autres. Ils sont sans doute la face noire de cette belle idée, les mauvais sujets de la farce. Laissons-les profiter honteusement d’un statut qui ne doit pas pâtir de leur existence. Le bénévolat est un miracle et je tiens à dire un Merci sincère à tous mes collègues qui donnent le meilleur d’eux-mêmes. Vive la loi de 1901, vivent les vrais et sincères bénévoles et que le diable emporte ceux qui usurpent ce magnifique statut !

Bénévolement vôtre.

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