La promesse de Dati…

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Les gouvernements se suivent, passent, meurent et elle demeure. Inébranlable, elle poursuit sa route qui doit la mener à la mairie de Paris. Le premier ministre l'a déclaré, sa nouvelle équipe sera privée des ambitieux et des factieux, des profils aux dents qui rayent le parquet et au passif sulfureux. Promesse de Gascon puisque nous retrouvons fidèles au poste, solidement ancrés dans leurs certitudes Rachida et Gérald, main dans la main pour illustrer la continuité du pouvoir.
Ministre de la Culture à la côte de popularité proche de l'encéphalogramme plat, madame Dati n'est pas là pour enfiler des perles puisqu'elle jure ses grands dieux qu'elle n'a jamais reçu de diamants de ses nombreux admirateurs ou obligés. Nous ne pouvons que la croire depuis que son mentor de l'Élysée nous a affirmé que nous entrions dans l'ère de la République exemplaire.
Elle maintient le cap en dépit des casseroles et des affaires, des accusations et des doutes qui n'ont eu de cesse de jalonner son parcours depuis qu'elle fut garde des sceaux sans vraiment trop savoir comment écrire la chose. Depuis, elle qui s'honore d'être la fille d'une femme de ménage, ne donne pas dans la dentelle à chacune de ses interventions. Elle vitupère, elle attaque, elle salit, elle accuse qui veut remettre en cause à la fois sa moralité et son intégrité, deux notions qui justement ne font pas bon ménage chez elle.
Il est permis de s'interroger quand à l'annonce de sa cinquième nomination au ministère de la culture, elle met à bas toutes les précautions oratoires du premier ministre sur ses critères de sélection des nouveaux héritiers d'un maroquin. C'est du reste le contenu de ce portefeuille ministériel qui attire la dame aux besoins luxueux et à l'appétit d'ogresse.
Quant à la Culture, nous savons bien ce qu'elle vaut depuis que le Président en personne organise des soirées au Palais qui font frémir tous ceux qui ont une plus haute idée de ce que devrait être cette notion si galvaudée de nos jours. Confondre la culture et la distraction passe encore pour le bon peuple, mais y ajouter de la spéculation et des penchants inavoués pour éphèbes dénudés et vociférants pousse le bouchon bien trop loin.
La dame Dati est à ce titre l'expression même d'une caste qui se vautre dans la médiocrité, la vénalité, le mensonge et la corruption pour se maintenir en place avec pour unique objectif la conquête de la Capitale. L'intérêt personnel élevé au rang de projet collectif d'un pouvoir aussi mesquin que calculateur, voilà bien ce qui motive tous ceux qui maintiennent cette femme à un poste qui fait l'unanimité contre elle.
Elle ne lâchera rien affirme-t-elle, péremptoire et hargneuse à l'annonce de sa cinquième désignation. Avec elle, on se doute qu'elle n'évoque pas les valeurs historiques qui ont fait de la France le pays des Lumières. Le terme valeur chez elle ne fait que sonner et trébucher. Il est permis de penser qu'il ne s'agit pas non plus de l'héritage de ce pauvre André Malraux qui sut donner ses lettres de noblesse à ce ministère.
Que peut-elle bien ne pas lâcher qui lui permet de tenir tous ces premiers ministres successifs aussi dissemblables que possible ? La question intrigue et nous laisse dubitatif quant à savoir à quoi elle tient tant pour se donner comme mission de ne jamais lâcher la chose. Le risque est grand de tomber dans des interprétations qui n'ont pas leur place dans le débat d'idées.
Mais justement, est-il question d'idée avec elle à l'exclusion de cette idée fixe qu'elle poursuit pour prendre cette cité qui jadis valait bien une messe pour le bon roi Henri. En y réfléchissant quelque peu, avec elle, la formule serait aisément transposable par une distorsion sémantique près. Mais ne tombons pas dans le graveleux, d'autres s'en chargent mieux que nous.

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