C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

5121 Billets

2 Éditions

Billet de blog 17 décembre 2025

C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

À quel titre ?

Secret de fabrication

C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le point initial.

Illustration 1
© André Haulotte

Écrire chaque jour une chronique, un texte d'un peu moins de quatre mille caractères est une gymnastique quotidienne un peu à la manière du pianiste qui fait ses gammes, quoiqu'ici, il ne s'agisse nullement de gammes mais de phrases qui cherchent une cohérence par le biais d'un thème abordé, qu'il fut d'actualité, de vie quotidienne, d'humour ou bien d'une quelconque fantaisie langagière. Un défi sans cesse reconduit s'offre toujours le même préalable.

Il convient de trouver ce fameux point de départ, celui qui met en branle cette douce assuétude qui provoque en moi, cette logorrhée verbale qui peut étonner, agacer ou simplement surprendre pour qui se pense incapable d'écrire en se refusant ce plaisir incomparable par timidité, réserve, crainte de mal s'exprimer ou simplement par désamour des phrases et des mots.

Comment leur expliquer alors que rien n'est plus simple que de se jeter dans une page vierge, de laisser filer les mots et les idées, pourvu que vous ayez un point initial, une invitation que vous vous faites vous même, pour entraîner la déclinaison d'une pensée qui naîtra au fur et à mesure des idées qui remontent à la surface.

Ce point de départ n'est autre que le titre celui qui trône fièrement en entête. Il ouvre malicieusement l'espace de tous les possibles. Quelques mots qui sonnent juste, qui jouent entre eux une douce mélodie ou bien un coup de gong, une fantaisie, un jeu de mots ou bien encore proposent un aphorisme qui fait mouche. Le titre est essentiel et de lui, tout découle.

Mais surtout, laissez-vous surprendre, n'allez pas rédiger un plan, prévoir une cascade de conséquences, un exposé si cohérent qu'il en devient rigide. Tout ceci n'est qu’une promenade linguistique, une errance qui doit d'abord vous surprendre avant que d'éventuellement toucher quelques lecteurs.

Le titre est premier. Du moins c'est là mon moteur, mon inspiration, ma source inépuisable de création. Un bon titre et le tour est joué même s'il faut lui adjoindre pour les besoins des sites d’accueil un sous-titre qui vient souvent après ou qui se modifie au fil du déroulé. Lui n'est qu'accessoire tandis que son devancier est la clef de voûte d’un édifice qui naît progressivement pour le maintenir en l'air, lui garder cette place si précieuse.

Prenez par exemple celui de ce jour. Il m'est venu spontanément tant par sa forme que tout le monde connaît et à laquelle ici, je ne fais pas référence que par le bonheur qu'il me donne de lui tirer les vers du nez. Il m'a invité à raconter ce lien, ce rendez-vous que j'ai depuis bientôt 16 ans avec cette écriture au quotidien qui se permet d'évoluer dans des genres et des styles fort différents. Pourtant, dans ce fatras de billets, un point commun unique, une seule façon de se mettre en branle, une étoile du berger : le titre qui s'inscrit avant tous les petits paragraphes qui se succèdent pour lui donner sens et forme.

Je ne sais si cela vous ouvrira à votre tour, les portes de l'écriture. C'est là le secret de ma mise en route, de cette cascade de mots qui s'imposent alors sans que je sache vraiment ce qui motive leur présence, leur succession et même s'il y a une cohérence entre eux. Ils coulent de source, cette source miraculeuse qu'on nomme un titre.

Puis, le curseur atteignant le pied de page, il convient de fermer le banc avec une forme finale, un curieux signe celui-ci puisqu'il a besoin d'une chute ou d'une mise en abîme. Il se fera alors point d'exclamation si l'idée est excellente, point d'interrogation s'il ouvre de nouveaux possibles, point de suspension s'il ne décroche pas la phase choc qui fermera la page. Il se contentera comme aujourd'hui de n'être qu'un point banal et néanmoins fatal, pour boucler la boucle sans qu'il soit besoin de contrefaire le point sur cette étrange confession.

Illustration 2
© Ernest Meissonier

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.