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Billet de blog 21 août 2025

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Dans le canard du coin.

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Quand la presse est enchaînée

Illustration 1

Histoire de me clouer le bec, un pigiste local à moins que ce ne fut une pointure nationale, m'affirma tout de go, que c'est à la plume qu'il rédigeait des articles qui n'avaient ni queue ni tête. Je dus ainsi convenir que le canard du coin était le royaume des cancans. Il fallait choisir son camp pour porter le pet en donnant un vilain coup dans l'aile droite de cette contrée vouée désormais à la glorification du coin-coin.

Le brave lecteur, gavé ainsi d'une littérature de bas-étage n'était certes pas en mesure de décerner la palme à ce quotidien dont on prétendait qu'il relevait de la PPQR : Petite Presse Qualitativement Régressive, celle qui jadis alimentait les tinettes de nos campagnes avec cette fameuse petite coupure de presse qui irritait dans le séant. Si la toilette sèche, l'article quant à lui continue de baver même bien longtemps après son impression. Ne soyez donc par surpris des traces qu'il laissera après usage.

Il est vrai qu'en ce journal, on s'asseyait joyeusement sur les principes, se haussant du cou pour ne pas sombrer dans la fange ou cette fameuse mare aux canards, de ceux qui préfèrent s'enchaîner aux pas des puissants que de défendre les grands principes. Ainsi donc et en espèce, marcher au pas de l'oie n'avait rien d'anormal pour ce genre de fascicule.

Même la rubrique judiciaire préférait la basse-cour à l'évocation des affaires scandaleuses qui entachaient les gens de la Haute. Le vol en rase motte ou en rase campagne électorale n'étant pas à l'ordre du jour, ce sont les voleurs de poule qui faisaient la Une avec la célèbre rubrique à braque allemand qui remplaça en son temps celle des chiens écrasés.

La coquille n'y était pas rare, la faute en incombait à un correcteur frisant la correctionnelle. Le canard du coin n'était pas très regardant sur le curriculum vitae de ses collaborateurs, terme du reste qui sonnait fort bien à ses oreilles. Rien ni personne du reste ne résistait à ce brûlot qui aimait à tailler des croupières à ceux qui fréquentaient le poulailler, ce petit peuple qui devait manger de la vache enragée.

Dans cette rédaction le col vert de gris est à la mode. Ces baveux aiment à tremper leur plume dans le sang pour des articles qui tournent en eau de boudin. Leur foi grasse en cette doctrine déplaisante les confit dans une vulgarité sans nom, les articles relevant du caca d'oie bien plus que de prose ailée. Certains cas peuvent saouler ceux qui font l'effort de se prendre de bec avec eux.

Qu'on l'aimât de son plein gré est un signe inquiétant chez eux qui se disent gourmand d'un journal qui prônent la fin des haricots pour gaver leurs lecteurs de mauvaises nouvelles, de faits aussi divers que sordides. Quand le journal cancane, la basse-cour bruisse de rumeurs nauséeuses qui se déchaînent contre les défenseurs des droits humains.

L'anthropomorphisme à l'envers dans ce torchon qui cultive avec application les mauvaises herbes pourvu qu'elles fassent du foin et provoquent la polémique. Il convient du reste de ne jamais en prendre de la graine au risque d'avoir une cirrhose du foie et une détérioration de la pensée. Comme l'animal éponyme, cet opuscule peut alors déclarer fièrement : « Je chie partout ! » rappelant les heures sombres d'une presse aux ordres.

Je devine que des lecteurs cherchent à décrypter ce curieux billet, voulant dans la minute, identifier un organe de presse en particulier qui tombe sous ma diatribe. Il s'agit bien modestement de glisser des jeux de mots laids sur les maux d'une presse, qu'elle soit nationale ou bien locale, qui est dans de fort vilaines mains ; une forme de carcan économique et idéologique. Je me suis ainsi amusé à ce petit jeu innocent tandis que ne sévit pas encore tout à fait cette purulente grippe aviaire qui pourrait décimer la démocratie. Prenez bien garde à ne pas subir la contagion de ces titres qui sèment le plus virulent des virus : la haine !

Illustration 2

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