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Billet de blog 25 février 2012

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Un meeting politique du PS à distance

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Par curiosité, pour écrire un billet, pour aller observer les comportements de mes concitoyens, pour éventuellement me faire une opinion, j'ai assisté à mon premier meeting politique, il n'est jamais trop tard pour se déniaiser ! Le PS du Loiret organisait réunion publique à Saint Jean de Braye dans une salle des fêtes, inaugurée jadis par Jean Zay lui même en 1938. Le symbole était trop beau pour ce parti !
La salle se remplissait d'un public diversifié. Jeunes et surtout moins jeunes, hommes et femmes à presque parité, quelques représentants de la diversité aussi se pressaient dans une pièce qui allait bientôt afficher complet. Deux drapeaux tricolores faisaient taches de couleur, une sono crachait une musique techno parfaitement déplacée.
Sur le mur, un vidéo projecteur nous projetait un slogan prometteur : «  Le changement c'est maintenant ! ». En vedette, un portrait du candidat de ce parti, un portrait qui me fait penser immanquablement à un plagiat de la Joconde : même sourire énigmatique, même cadrage, même fond indéfini, même posture figée. Étrange analogie !
Les porteurs de drapeaux lâchent quelques slogans pour tromper l'attente : «  Valérie député ! » auxquels répondent en écho : «  François président ! ». Je découvre qu'en cette maison, le prénom est la bannière derrière laquelle on se présente, la suite me le confirmera...
Je me suis carré tout au fond de la salle, à l'écart de l'agitation. Observateur neutre, ni vraiment bienveillant, ni tout à fait malveillant, j'observe et je prends des notes sur ce monde étrange que je découvre. Je suis frappé du calme de l'assistance, loin des délires que l'on veut bien nous exposer sur nos écrans. Je suis surpris de l'absence de taches rouges dans l'assistance, la pluie peut-être rend cette foule grise et terne.
Les vedettes arrivent ! Point de musique tonitruante ni de spots ou de stroboscopes. Les héros du jour fendent la foule en toute simplicité. Le costume deux pièces gris lui aussi est la règle chez les messieurs, la cravate est majoritaire. Les dames font, elles, assaut de simplicité. Le public applaudit gentiment.
Les départementaux de l'étape ouvrent le bal des interventions oratoires. Le maire et maître de cérémonie, flanqué de son inimitable bégaiement se lance. Mis à part son calamiteux «  Eh bien, ça commence bien ! » inaugural, il s'en tire plutôt bien dans son rôle de Monsieur Loyal. Il se moque lui même de son défaut de langue, j'aime cette élégance.


Le secrétaire départemental du PS se lance à son tour dans un exercice laborieux, pénible, bafouillé et plat. Je cesse de compter les « Euh ! » qui traînent en longueur. Il n'est pas fait pour la tribune, il vaut mieux éviter de s'y ridiculiser. Je ne sais pas trop ce qu'il dit, la forme ne permet pas d'accéder au fond.
C'est ensuite au tour de la jeune candidate de la nouvelle circonscription. Même ligne vocale uniforme, même débit accéléré. Chez elle, on devine que l'émotion explique sans doute ces quelques défaillances techniques qui s'amélioreront au fil d'un discours trop lu. Malheureusement la dame commence son intervention en saluant ses collègues du podium. Elle prend son temps pour ce tour de l'entre-soi, avec ce tutoiement qui renforce la congratulation générale. C'est un peu le syndrome du PS, le public est à distance de cette conversationde notables connivents.
Enfin la dame découvre son auditoire, ce public qui aura prochainement à mettre un bulletin dans l'urne. C'est maladroit ! Elle continue à manquer de chaleur, la ligne mélodique du discours ne varie pas jusqu'à cette tirade qui la met en selle : «  Je ne veux plus d'un Président qui me fait honte à chaque fois qu'il prend la parole ! ». Enfin un peu de vie et de trémolos. Il a fallu attendre beaucoup et être patients longtemps.
L'art oratoire n'est pas le fort de nos jeunes militants. C'est pourtant par la conviction et l'art de bien dire les choses qu'ils pourront emporter l'adhésion de leurs semblables. Il y a un manque évident d'expérience et de savoir faire. Je suis surpris de découvrir à quel point ils sont si peu préparés à ce savoir dire indispensable dans la corporation. Le suivant montrera un autre métier !


Localement leur.

à suivre ...

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