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Billet de blog 26 août 2025

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L'éternelle logique belliqueuse.

Boutefeux et va-t'en guerre

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L'éternel recommencement

Illustration 1
© Goya

L'histoire aime à bégayer - sans pour autant se répéter - dès que les intérêts supérieurs de quelques-uns se confondent avec ceux d'une nation que l'on endort avec de jolis discours et une propagande taillée sur mesure pour que le peuple croit à l'existence d'une menace imminente sous la houlette d'un irascible ennemi sanguinaire à la nocivité sans pareille.

Pour que la propagande fonctionne à plein régime, il convient de disposer à la tête d'un pouvoir s'accaparant sans vergogne la machinerie médiatique, d'un orateur de premier ordre qui sème avec adresse et une conviction feinte les ferments de la discorde, le venin de la peur, les germes de la haine, répétant comme une antienne que la guerre semble inévitable.

Plus tard, quand la catastrophe aura obtenu son lot de victimes, son quota de chair à canon, son cortège de destructions et de désolation, les survivants s'interrogeront sur les motifs qui les ont poussé à croire en ce discours belliqueux au point de porter le fer contre des gens qui ne leur ont jamais rien fait. En séchant leurs larmes, ils n'auront pas le temps de revenir sur le terrible processus qui les a mené dans cette folie meurtrière, car il leur faut toujours se retrousser les manches pour penser à la reconstruction et en cas de défaite militaire, penser à la revanche.

La boucle peut alors reprendre son cycle infernal tandis qu'un nouveau boutefeu trouvera une nouvelle croisade, un autre repoussoir pour maintenir les peuples sous la domination de sa caste et des industriels de l'armement qui tirent toujours profit de l'état de guerre et savent si bien graisser la patte des décideurs. Car, si les conflits sont pour le peuple sources de drames, de deuils, de souffrance, il n'est rien de tel pour accroître les fortunes de certains personnages sans foi ni loi quoique fort reconnaissant avec leurs obligés.

Pour semer un peu plus le trouble dans les esprits, il n'est pas impossible de créer ou de désigner un repoussoir intérieur, un bouc émissaire qui va permettre d'échauffer un peu plus les esprits ou faire diversion, suivant les époques et les stratégies. Il n'est guère possible de faire la guerre sur tous les fronts, il convient de faire un choix.

Généralement, ce sont les opposants au pouvoir en place qui privilégient l’ennemi intérieur, celui qui ne demande pas en apparence un armement trop lourd pour le bouter hors du pays. Le choix de l'ennemi extérieur exige quant à lui une démarche de long terme si on ne veut pas prendre une raclée sur le terrain des opérations.

Les expériences précédentes devraient pousser notre inénarrable Fanfan l'archétype à plus de circonspection. L'état de notre armée et de son matériel n'est pas de nature à rouler les épaules et faire des effets de manche qui en définitive ne doivent nullement effrayer celui qu'il a désigné comme le grand méchant loup. Jupiter contre Péroun : qui maniera le tonnerre avec le plus de puissance ?

Le loup des Carpates doit rigoler de ces pauvres rodomontades d'une nation qui tout à la fois doit faire un effort de rigueur drastique, effectuer des sacrifices financiers sans pareil, s'offrir une année blanche et dans le même temps entrer dans une logique de guerre. Seuls les imbéciles peuvent croire qu'un pays exsangue financièrement peut tout faire à la fois.

Mais tout ceci n'est que poudre aux yeux, celle-ci coûtant bien moins cher que la poudre à canon qui de toute évidence est totalement inaccessible à ce pays mis en faillite par celui qui entend sauver la face en se drapant dans une posture de chef de guerre. Comme son ami Volodymyr Zelensky, il ne serait pas contre annuler les prochaines élections en cas de menace de conflit armé. Ce doit être le seul but de guerre atteignable dans ce pays.

Illustration 2
© Antoine-Jean Gros

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