Sous toutes ses formes.
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L'histoire du carton est toute récente si on la compare à celle des différents supports qui permirent d'écrire, de la tablette d'argile au papyrus puis au parchemin avant que le papier fasse son apparition. Le carton attendit son heure et ce fut en 1751, qu'en France, une invention ne vienne emballer le tout et ouvrir les portes d'un succès international.
L'ère du carton allait pouvoir s'ouvrir avec la première machine à fabriquer le carton aux USA en 1850 avant qu'un ingénieur issu d'une famille d'éleveurs de vaches ne dépose le brevet du carton ondulé en 1856. La première machine française tarda un peu à venir dans la compétition puisqu'elle ne vit le jour qu'en 1888.
Mais en ce temps lointain, la chose ne faisait pas encore un carton, au point d'occuper nuits et jours une myriade de transporteurs pour livrer chez vous des montagnes de colis qui une fois ouverts, allaient remplir vos poubelles jusqu'à plus soif. Il fut un temps plus lointain où à la SNCF et dans les messageries, les rois de la logistique avaient le temps de battre le carton sur leurs temps de pause. Aujourd'hui, ils n'ont plus une minute à eux, surtout durant les fêtes de la redoutable fièvre acheteuse !
Le carton se paie la part du lion, laissant le papier gaufré ou le papier à bulle loin derrière lui tandis que les vrillons et les chips en cellulose se contentent de boucher les interstices avant que de se déverser malicieusement à son ouverture. C'est alors une profusion de déchets qui devient parfois la plus ludique des distractions autour du sapin et un terrible casse-tête pour qui fera le ménage ultérieurement.
On se demande parfois ce qui fait vraiment un carton. L'emballage une fois ouvert ou bien son contenant qui fait souvent grise mine devant la diversité des usages que l'on peut trouver à ses innombrables peaux qui le protégeaient. Le cadeau rate parfois sa cible quand le carton est au cœur de l'animation. On faisait jadis un carton avec une carabine à air comprimé dans les tirs de notre jeunesse pour crever les ballons ou casser les pipes, ce matériau en cellulose continue de faire un carton chez les petits et les grands.
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En d'autres occasions, il nous pousse à faire grise mine. Il froisse les ailes des automobiles dans le meilleur des cas, brise la course du rugbyman qui risque d'en voir trente-six chandelles alors qu'à contrario, un spectacle qui cartonne voit la vie en rose. Il est donc mis à toutes les sauces puisqu'il se permet même d'emballer soupes et vins, jus de fruits et autres produits alimentaires jusqu'au lait qui dans l'esprit des enfants urbains, ne provient plus du pis de la vache.
Il fait encore de la rétention quand une bonne idée demeure lettre morte quand elle reste stupidement dans les cartons faute d'un plan de financement, d'un entrepreneur ou d’une conjoncture favorable. Il est vrai que le carton n'aime pas se jeter à l'eau, il y gondole miteusement, s'effrite et se délite avant de finir en carton-pâte.
Il connaît désormais son jour de gloire, le lendemain de Noël quand il envahit les rues et les écrans de télévision avec ce fameux « Jour des cartons ! » dans une langue que je me refuse à employer ici, pour emballer les grands enfants qui n'ont pas eu de jeux à l'occasion des offrandes de la nativité. Un bon match de foot anglais et de rugby tricolore feront l'affaire pour que cartonnent les audiences télévisuelles.
Pour qui n'aime pas le sport, demeure la possibilité de taper le carton entre amis quitte comme les précédents, à sortir un carton de bières pour agrémenter ces délicieux moments au terme desquels, l'incontournable pizza sortira elle aussi de son carton comme un diable de sa boîte.
Quant à savoir ce qui en sera pour l'année deux mille vingt-six, je vous conseille une cartomancienne. L'art divinatoire prise particulièrement le jeu de tarot tandis que de mon côté, j’ouvre un carton de crémant de Loire pour célébrer l'an neuf. À la vôtre et que ça cartonne !
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