C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

5048 Billets

2 Éditions

Billet de blog 28 août 2025

C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

Davantage d'avantages Indus

C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quel joli terme !

Illustration 1

Ainsi donc, il serait éventuellement possible que malencontreusement et à l'insu de leur plein gré, les parlementaires se soient attribués par erreur tout en pensant agir de bonne foi pour l'intérêt des citoyens, des émoluments et autres privilèges que d'aucuns dans l'opinion qualifieraient d'indu s'ils parlaient comme ces hypocrites. La chose est assez surprenante et même tout à fait étonnante, tant ces braves gens ne se sont naturellement pas lancés dans la carrière politique par esprit de lucre.

Devant la montée de la colère citoyenne cependant, celui qui occupe encore pour quelques jours la fonction de premier ministre, tout en se sabordant politiquement, annonce qu'il va lancer un examen attentif des éventuels avantages indus dont bénéficieraient ceux qui justement ne vont pas lui voter la confiance. Ainsi, l'examen en question n'aura pas lieu et une fois de plus, l'indu restera dû à tous ceux de cette clique parasite.

Mais quel est le sens précis de cet adjectif sorti du chapeau d'un béarnais qui en a assez de jouer au béret ? Se définissant comme le contraire de dû, ce terme renvoie en somme implicitement à la notion d'erreur, non du bénéficiaire qui en l'occurrence pourtant est bien celui qui a voté ces privilèges, mais d'un système complexe et impersonnel qui a prévalu à ces multiples versements pécuniaires par une fâcheuse inadvertance.

En poussant l'examen des acceptions on trouve une définition qui pose bien plus de problèmes qu'elle n'en résout. Ce qui est indu serait contraire à la raison, à la règle et à l'usage. Ce qui est certain dans le cas présent c'est que l'usage prédomine et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin pour continuer de gratifier d'une série d'avantages contraires même à la nature et à la nécessaire intégrité des représentants du peuple. Puis en remontant à rebours cette explication, le terme règle prête à sourire puisqu'il se confond avec cette loi que ces gens-là votent souvent à l'unanimité quand il s'agit de se servir eux-mêmes.

Illustration 2

Gardons donc pour la bonne bouche cette raison qui ferait défaut à ces versements qu'à titre personnel je trouve déraisonnables. Serait-ce de la raison pure que de garantir un train de vie de sénateur aux uns et aux autres afin de ne pas avoir à subir les affres de la pauvreté qu'ils imposent allègrement à leurs concitoyens ? La vraie raison sans doute est de maintenir un niveau de vie compatible avec la fréquentation de leurs mandataires : les dépositaires de grandes fortunes.

Pour se faire, ils peuvent voyager, manger, se coiffer, se faire enterrer aux frais de la princesse et une multitude de petits privilèges qui leur font tourner la tête. L'indu à la vie dure dans cette République qui a oublié qu'une nuit du 4 août, elle a aboli les privilèges. Les historiens ajouteront de la noblesse et du clergé mais jamais ceux des représentants du peuple. Alors la messe est dite, le gouvernement va sauter mais nos représentants ne vont ni perdre la tête ni leurs avantages indus.

Remarquez, ces derniers (les avantages indus) sont de bien peu d'importance comparés à leurs homologues consentis notamment aux sociétés d'autoroutes et aux grands groupes industriels ainsi qu'aux nombreux exilés fiscaux si bien vus par les pouvoirs en place. Tout ça et le reste pour vous dire que ce qui est vraiment indu c'est d'avoir pareille engeance au pouvoir, tous à peu de chose près, issus de la grande bourgeoisie, nullement représentatifs de la diversité sociologique de leurs électeurs.

L'annonce du béarnais n'est donc que de pure forme tandis qu'il est hors de question de remettre en cause des pratiques qui relèvent de la prévarication, de l'abus de biens sociaux, de la corruption et de divers forfaits financiers tous théoriquement tombant sous le coup de la loi, dont nos chers, trop chers représentants se font les champions, reconnus en Europe comme des experts en la pratique. Les mises en examen sont monnaie courante tandis que cette fameuse monnaie continue d'arroser grassement ces mauvaises plantes de la démocratie.

Illustration 3

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.