C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

5122 Billets

2 Éditions

Billet de blog 28 novembre 2025

C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

Le jour du lieu noir.

C’est Nabum (avatar)

C’est Nabum

Bonimenteur de Loire et d'ailleurs

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Entrefilet pour ceux qui tombent dans leurs rets.

Illustration 1

Il fut un temps, pas si lointain, ou en Occident, le vendredi était le jour du poisson. La religion avait apporté son grain de sel pour instaurer ce rituel que l'animal fut de l'océan ou bien de rivière. On y rejouait la senne, ce grand filet de pêche qui permet d'emprisonner la friture contre un banc de sable. Chacun sait du reste que nombre de disciples étaient pêcheur et pas seulement pécheur devant l'éternel. L'important étant de maîtriser l'art délicat du bon accent.

Depuis quelque temps, le lieu commun est de mise à propos d'un certain vendredi que l'on qualifie de noir. Dans un premier temps et fort naïvement je le crains, j'ai pensé que ce rouleau compresseur médiatique qui évoquait la chose, voulait nous faire manger du lieu noir. Je ne parvenais pas à me convaincre qu'on puisse proposer un tel déploiement publicitaire pour un poisson carnivore et néanmoins migrateur.

C'est alors qu'une vérité alternative m'est apparue et que j'ai prise pour argent comptant. Le fameux poisson que nos amis québécois nomment Baloney des mers n'est autre que le colin (le noir pas le jaune même si l'Asie a une part prépondérante dans cette histoire). La vérité me sautait aux yeux moi qui cherche à comprendre tandis qu'elle obstruait les globes oculaires de tous ceux qui allaient se laisser mener par le bout du nez et du porte-monnaie.

C'est donc avec un bandeau sur les yeux (Colin maillard oblige) que les consommateurs allaient à la pêche des bonnes affaires, croyant naïvement que les promotions annoncées de manière spectaculaire, correspondaient à de véritables opérations rentables. Comme ceci se passe un vendredi, c'est donc serrés comme des sardines, se mouvant comme un banc de poisson sous la menace d'un terrible prédateur, que nos petits alevins allaient se jeter, de leur plein gré dans la gueule du loup, qu'il fut de mer ou bien de plateforme.

Ils se font prendre aux chants des sirènes, à cette vague médiatique qui évoque avec frénésie le « Black Friday » sortie de derrières des fagots où l'on fait frire les pauvres clients qui tombent sous la coupe des requins de la grande distribution et du commerce numérique. Originaire de Philadelphie cette expression est née dans les années 1950. La ville américaine accueillait le match de football annuel entre l’armée de terre et la marine, le samedi suivant la célébration de Thanksgiving.

Les supporters arrivaient tôt la veille et profitaient de l'aubaine et de l'état d’excitation qui sied à la passion sportive pour commencer leurs achats de Noël. L’afflux de touristes, de supporters de football et de clients pour les fêtes de fin d’année a créé des embouteillages massifs et la congestion dans les centres commerciaux. Les forces de la police locale étaient sur les dents tandis que les marchands se frottaient les mains.

Le menu fretin fit la fortune des marchands et l'idée naquit de faire mordre à l'hameçon le plus grand nombre de gugusses à travers toute la Planète (du moins celle en état manifeste de surconsommation chronique et honteuse). Le jour du poisson devint donc ce grand moment où l'on leurre le plus grand nombre en envoyant le bouchon de la propagande toujours plus loin.

Le plus surprenant est la vitesse avec laquelle cette ânerie commerciale appâta les masses et mit les grands distributeurs en situation de ratisser toujours plus avidement les fonds des pas malins. Prendre les bourses des consommateurs pour des vessies natatoires en agitant une lanterne afin de faire exploser les budgets, fut la ligne de conduite de ces terribles piranhas du commerce qui ne s'en prennent qu'à votre argent.

Je me gausse de ce phénomène qui représente une escroquerie de plus à l'actif de la publicité et du grand mensonge commercial sans chercher à convaincre tous ces imbéciles qui se laissent prendre à de telles sornettes. De toute façon, comme ils sont incapables de la plus petite réflexion, ils ne liront pas ce texte qui mangerait sur leur précieux temps pour se laisser gruger tout à loisir et dont ils ne comprendraient pas l'ironie et les allusions oiseuses.

Illustration 2

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.